Ahmed Réda Chami regrette que les task forces sectorielles n’aient pas été mises en place
VERBATIM. Ahmed Réda Chami est revenu sur certaines recommandations du Nouveau Modèle de développement, notamment la mise en place de task forces sectorielles. Il a également préconisé plus d’intransigeance dans la lutte contre l’informel.
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Yahya Benabdellah
Le 30 mars 2023 à 14h35
Modifié 30 mars 2023 à 15h35VERBATIM. Ahmed Réda Chami est revenu sur certaines recommandations du Nouveau Modèle de développement, notamment la mise en place de task forces sectorielles. Il a également préconisé plus d’intransigeance dans la lutte contre l’informel.
Intervenant en sa qualité de membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement, Ahmed Réda Chami a regretté que la proposition d’instaurer des task forces sectorielles n’ait pas été prise en compte par le gouvernement. Il s'exprimait dans le cadre de la Journée nationale de l’industrie, ce mercredi 29 mars à Casablanca.
Interrogé sur la façon de surmonter les blocages au niveau des secteurs industriels, il a rappelé quelques-unes des recommandations du rapport sur le Nouveau Modèle de développement. "Tout le monde répète depuis des années que l’on a des blocages au niveau des facteurs de production, de l’environnement des affaires, de la corruption, de la fraude, de l’informel, des coûts de transaction, des coûts de découverte...", a-t-il déclaré.
"Pour les surmonter, le Nouveau Modèle de développement a proposé une approche à quatre composantes.
"La première, c’est ce que l’on a appelé la task force sectorielle. On pensait amener quelque chose d’impactant, mais cela n’a pas été pris en compte – et ne me posez pas la question à moi, posez-la à qui de droit. L’idée, c’était de dire qu’à chaque fois qu’il y a un secteur à fort potentiel, faisons une task force sectorielle public-privé, parce que toute cette vision s’insère dans le cadre d’une alliance public-privé. Cela se fait par un mandat qui peut venir du chef du gouvernement, avec la participation du ministre concerné par le secteur, un représentant de la profession (un président de fédération notamment). La task force aura pour objectif de comprendre les blocages spécifiques à chaque secteur, et d’implémenter des solutions grâce à une série d’outils qui seront entre ses mains", a poursuivi Ahmed Réda Chami.
"Deuxièmement, les entreprises ont besoin de plus de diversification et de montée en gamme. On a pensé à mettre en place un instrument de capital-risque ; c’est d’ailleurs une mission dont peut s’occuper le nouveau Fonds Mohammed VI pour l’investissement", a-t-il ajouté.
"Nous sommes classés 99e sur 121 pays sur l’Atlas de complexité économique, un classement publié par Harvard, ce qui signifie que le Maroc ne produit pas assez de choses complexes. Sur une nomenclature de 5.000 produits, on en exporte à peu près 1.350, pendant que la Malaisie, la Thaïlande et la Turquie en exportent environ 3.000. On a donc besoin d’aller vers de nouveaux métiers. Et cela, les industriels ne peuvent pas le faire seuls ; il faut les aider à dérisquer cette approche."
"La troisième composante concerne une politique nationale d’accompagnement de l’entreprise, quelle qu’elle soit, de la petite à la grande, et avec des écosystèmes régionaux. La dernière propose une véritable stratégie de l’innovation pour l’entreprise marocaine et l’instauration du crédit d’impôt recherche."
Sur la question de l’informel, Ahmed Réda Chami répond sans détour : "Il faut appliquer la loi. Souvent pour des raisons de stabilité, on laisse faire les choses. En réalité, c’est un raisonnement à court terme, puisque l’on met des gens à la rue en fragilisant l’entreprise."
Quatre catégories de secteurs
Ahmed Réda Chami est également revenu sur les secteurs pour lesquels les task forces ont été proposées, et les opportunités d’investissement qu’ils recèlent.
"On s’est dit, si l’on devait répertorier toutes les possibilités qu’offre le pays pour faire du made in Morocco, quelles seraient-elles ? On a classé ces opportunités en quatre catégories. La première concerne le capital naturel. On y trouve les mines, l’économie bleue et l’énergie."
"On a d’ailleurs présenté le rapport du CESE sur les minerais stratégiques et critiques, qui liste 24 métaux absolument nécessaires pour l’avenir industriel du Maroc. On y indique qu’il n’y a pas assez de collaboration entre le secteur minier et le secteur industriel", a signalé Ahmed Réda Chami.
"La deuxième catégorie concerne le capital immatériel. On y trouve l’offshoring, le tourisme, l’artisanat et l’industrie artistique. Le Nigeria par exemple emploie un million de personnes dans le cinéma."
"La troisième catégorie est celle de la valorisation de la position géostratégique. On parle de la mobilité durable, du biomédical, mais aussi du textile qui, grâce à la fast fashion, nous donne un avantage compétitif."
"La quatrième catégorie est celle du marché intérieur. Ce sont les services, les télécoms, les services financiers, les matériaux de construction, le commerce, etc.", a conclu Ahmed Réda Chami.
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