Un entretien avec Youssef Saâdani : la mise en œuvre, innovation majeure de la réforme de l'Éducation

La feuille de route relative à la réforme de l'Éducation a été rendue publique le 10 novembre 2022. Elle inclut 12 engagements mesurables. En d'autres termes, elle dit COMMENT cette réforme va être menée et quels sont les indicateurs clés à mesurer progressivement.

M. SAADANI HASSANI Youssef, membre de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement

Un entretien avec Youssef Saâdani : la mise en œuvre, innovation majeure de la réforme de l'Éducation

Le 22 novembre 2022 à 20h07

Modifié 22 novembre 2022 à 20h13

La feuille de route relative à la réforme de l'Éducation a été rendue publique le 10 novembre 2022. Elle inclut 12 engagements mesurables. En d'autres termes, elle dit COMMENT cette réforme va être menée et quels sont les indicateurs clés à mesurer progressivement.

Cet entretien est centré sur deux engagements clés : doubler le taux des élèves ayant atteint les objectifs en termes d'apprentissage et réduire de 30% la déperdition scolaire. Voici comment le ministère compte s'y prendre, dans un entretien avec Youssef Saâdani, conseiller du ministre de l'Education nationale Chakib Benmoussa.

Médias24 : Quels sont les indicateurs dont le Maroc dispose en matière d’apprentissage ?

Youssef Saâdani : Pour mesurer les niveaux d’apprentissage, nous disposons d’un faisceau d’indicateurs, nationaux et internationaux.

Au niveau national, l'enquête de grande ampleur pour l'évaluation des acquis des élèves, intitulée PNEA ou Programme national d'évaluation des acquis des élèves. C’est un programme qui est conduit par le CSEFRS (Conseil supérieur de l’Education, de la formation et de la recherche scientifique) qui est une source nationale indépendante. Son dernier rapport date de 2019. On avait mesuré les acquis des élèves au primaire et au secondaire, sur la base d’un échantillon représentatif d’à peu près 40.000 élèves à travers le Maroc.

Nous avons également une série de sources d’évaluation internationale. Le Maroc participe à des programmes internationaux d’évaluation des acquis des élèves : TIMSS pour les mathématiques et les sciences ; PIRLS pour la lecture, pour les élèves de 4e année primaire et dernière année du collège ; ainsi que PISA qui, lui, mesure la lecture, les maths et les sciences, pour des élèves âgés de 15 ans.

- N’allez-vous pas développer votre propre instrument de mesure, avec un contenu spécifique adapté, des mesures plus fréquentes, des échantillons différents ?

- C’est justement l’une des mesures phares de la feuille de route. Nous allons développer un instrument de mesure interne au ministère de l’Education nationale, un instrument objectif pour mesurer et pour apprécier les acquis scolaires des élèves.

Le problème des autres mesures que nous venons de citer, ce sont leurs limitations : la périodicité est trop longue, ce qui empêche de suivre de manière rapprochée l’évolution et les impacts des changements. De plus, elles ne sont pas exhaustives, mais échantillonnées. Leurs résultats permettent certes de refléter l’évolution globale du système, la qualité globale des apprentissages, mais pas de responsabiliser les enseignants, ni les établissements, sur les apprentissages des élèves.

- Donc, vous comptez mettre en place des évaluations exhaustives, avec une périodicité fréquente, qui vont permettre de responsabiliser les acteurs, les établissements…

- … et qui seront un levier d’amélioration des apprentissages. De manière à pouvoir porter une appréciation sur les méthodes d’enseignement qu’on met en œuvre, sur la réforme, la feuille de route. Nous avons besoin d’un baromètre des apprentissages, pour savoir si les mesures mises en œuvre vont dans la bonne direction.

- D’où votre décision de créer ce baromètre…

- Oui, une mesure qui figure dans l’engagement 2 de la feuille de route. Pour mesurer les apprentissages, nous avons besoin de ce qu’on appelle un cadre référentiel. Nous avons besoin d’avoir des critères d’évaluation et des attendus d’apprentissage à la fin de chaque année scolaire : voilà ce que doit savoir l’élève et ce qu’il doit savoir faire, quelles sont les compétences, les capacités et les habiletés qu’il doit acquérir à la fin de chaque année scolaire.

L’absence de cadre référentiel constitue un obstacle majeur pour mesurer les apprentissages et l’atteinte des objectifs. Les enquêtes TIMSS, PIRLS, PISA, etc. ont un cadre référentiel qui est mondial. Nous, nous allons contextualiser, adapter aux programmes et annualiser nos mesures, à la fin de chaque année scolaire. Nos programmes eux-mêmes vont progressivement évoluer pour être adaptés aux standards internationaux.

- Il faut d’abord créer le cadre référentiel, sans cela il n’y aura pas d’enquêtes marocaines.

- C’est ce que nous sommes en train de faire. Nous avons commencé par le primaire, nous sommes en train de valider ses cadres référentiels. A la rentrée 2023, il est prévu de déployer les cadres référentiels ainsi que la mesure des apprentissages.

- Les principales mesures de la feuille de route seront donc séquencées en trois étapes : élaboration en 2022-2023 ; premier déploiement en 2023-2024 ; puis déploiement national en 2024-2025…

- Cette démarche en trois phases est une stratégie structurée, fondée sur les données probantes avec des tests sur le terrain ; et ça, c’est la véritable innovation du mode de mise en œuvre de cette réforme.

Donc, effectivement, c’est en trois temps :

*En 2022-23, il s’agit de développer les outils, les cadres référentiels, les instruments de mesure et de tester leur fiabilité sur le terrain. Même chose pour les manuels scolaires, les programmes, les méthodes d’enseignement : il n’y aura pas de mise en application sans les avoir éprouvés. Nous devrons démontrer au préalable l’effectivité, l’efficacité et la valeur pédagogique de tous ces outils.

*A partir de la rentrée 2023, nous allons commencer le déploiement de ces outils dans un ensemble d’établissements pionniers. C’est la phase de préfiguration du système. Les interventions seront concentrées sur un réseau d’établissements pionniers, précurseurs, où le déploiement donnera une image de ce à quoi va ressembler le système éducatif dans quelques années, dans tous les domaines : parascolaire, méthodes d’enseignement, remédiation, labellisation, mesure des apprentissages... Ce sera une évaluation de l’impact à grande échelle, probablement des centaines de milliers d’élèves concernés.

Cette phase 2 est une approche novatrice, fondée sur le retour du terrain, une boucle de rétroaction. On essaie, on voit la réponse du terrain, auprès des élèves, des enseignants, des établissements, et on ajuste.

*En 2023-24, ce sera le déploiement national.

Toute la réforme sera scandée ainsi, en trois phases.

Actuellement, nous sommes en phase 1, nous avons élaboré les attendus, on est en train de les valider, de les évaluer sur le terrain, avec des analyses psychométriques pour déterminer ce qui est réaliste et ce qui ne l’est pas.

La réforme prévoit donc de répondre à cette question fondamentale : que devons-nous enseigner aux Marocains ?

Le concept de réalisme est très important. Aujourd’hui, nous avons des programmes scolaires qui ne sont pas à la portée de nos élèves. Les élèves sont très rapidement en difficulté, parce qu’ils n’arrivent pas à suivre la cadence imposée par les programmes.

Il y a un hiatus curriculaire que nous essayons de combler entre le niveau réel des élèves et les programmes. On ne doit pas leur enseigner des contenus inaccessibles à leur compréhension, si le rythme de déploiement des contenus est déconnecté de la réalité.

La réforme prévoit donc de répondre à cette question fondamentale : que devons-nous enseigner aux Marocains ? Nous nous attelons à y répondre.

- Donc, pas de changement de contenu pour cette année 2022-2023…

- L’un des instruments majeurs, ce sont les attendus. Les attendus doivent clarifier, auprès des enseignants de la nation, ce qu’on attend des élèves à la fin de chaque année ; c’est le contrat pédagogique avec la société.

Ces attendus sont, en somme, la matrice du système éducatif, sa raison d’être. C’est la réponse à la question : que doit-on transmettre à nos élèves et quel est le contrat entre le système éducatif et la société ?

- Quand allez-vous donner la réponse à cette ‘raison d’être’, dévoiler son contenu, ce que l’on va enseigner ?

- Conformément au rythme en trois temps, le déploiement de ces attendus commencera en septembre 2023 pour le primaire. En parallèle, refonte du programme du secondaire au cours de l’année 2022-2023, et on aura des attendus d’apprentissage à déployer dans les établissements pilotes en septembre 2023. L’ADN, la raison d’être d’un système éducatif, c’est d’avoir des attendus clairs de ce que doivent apprendre les élèves. Nous sommes en fait dans la continuité des réformes précédentes, mais d’une manière opérationnelle. Ce qui manquait, ce sont les objectifs clairs et mesurables de ce que doivent apprendre les élèves.

- Donc en 2022-2023, c’est la première séquence où il s’agit de concevoir un certain nombre d’outils, instruments, manuels, contenus, objectifs, mesures.

- Toutes ces réponses seront prêtes à la rentrée 2023-2024, où l’on commencera à les tester dans des écoles pilotes. Et à la rentrée 2024-2025, ce sera le déploiement national.

- Quand est-ce qu’on verra les premières améliorations concrètes des apprentissages ?

- Dans la feuille de route, nous avons précisé que cette réforme est structurante, qu’elle aura des impacts durables, profonds et de long terme. La manifestation de ces impacts sera graduelle. Le premier moment où l’on verra les effets positifs, ce sera à partir de la rentrée 2023-2024, à l’issue du déploiement dans le réseau d’établissements pilotes. Le deuxième moment, c’est lorsqu’on déploiera à l’échelle nationale à la rentrée 2024. On commencera alors à avoir un impact plus large, au fur et à mesure que ces instruments seront adoptés par les acteurs. Les réformes précédentes avaient été bien inspirées sur les objectifs stratégiques. La raison pour laquelle elles n’ont pas bien pris, c’est que les pratiques n’ont pas changé sur le terrain. Le grand défi de cette réforme, et aussi sa grande originalité, c’est d’axer l’effort sur la transformation des pratiques sur le terrain.

Dans les établissements par exemple, il y aura une transformation des pratiques. Les changements de méthodes, de gouvernance locale, de l’organisation de l’école, la mise en place de méthodes de remédiation, d’activités parascolaires, le package de la réforme, toutes ces transformations impliquent des changements des pratiques sur le terrain de la part de l’ensemble des acteurs.

Les impacts de la réforme sur les classements internationaux seront visibles en 2026-2027

Après le déploiement dans les établissements pionniers puis le déploiement national, nous arrivons au troisème niveau d’impact, c’est la manifestation des effets de la réforme au niveau des classements internationaux ; notre estimation, si la réforme est mise en place comme on le prévoit, on espère voir les premiers impacts sur les classements internationaux, à partir de 2026-2027.

Des classements internationaux sortiront l’année prochaine et l’année suivante, PISA et PIRLS. Ils seront mauvais, le reflet du passé, on ne pourra pas juger la réforme sur ça. Ce sont des classements qui reflèteront le passé.

- Les établissements et les enseignants étant responsabilisés, on peut logiquement compter sur une dynamique vertueuse, boostée par les résultats des mesures des apprentissages.

- La conviction profonde à travers la feuille de route, c’est que le système est traversé de bonne volonté.

Les acteurs ont à cœur l’amélioration des apprentissages. Avec les outils qu’on est en train  de mettre en place, avec l’amélioration des conditions de travail, avec l’élargissement de leur autonomie, la clarification de leurs objectifs, et avec le développement de l’esprit d’équipe et de coopération entre les acteurs, chaque d'eux pourra exercer son métier avec efficacité et atteindre ses objectifs.

Trois organismes vont mesurer la performance, assurer la qualité, responsabiliser les acteurs

Nous pensons que la responsabilisation est quelque chose d’important, mais que la motivation intrinsèque est probablement plus importante que la motivation extrinsèque.

Ce qui est fondamental, c’est que les acteurs soient aidés, accompagnés, formés, qu’ils coopèrent, et que la volonté d’améliorer les apprentissages naisse et grandisse en eux. C’est cela le pari de la réforme, la transformation des pratiques et que chacun s’approprie l’ambition de la réforme, à son niveau, à son échelle.

Trois organismes vont mesurer la performance, assurer la qualité, responsabiliser les acteurs : un institut de professorat pour la qualité de formation, un observatoire des apprentissages pour mesurer les apprentissages, et une fondation de la vie scolaire sur les activités parascolaires et la labellisation des établissements.

- Rappelons les indicateurs actuels en matière d’apprentissage et les objectifs de la réforme…

- Aujourd’hui, selon un faisceau d’indicateurs convergents, environ 70% des élèves sont en difficulté ou en grande difficulté d’apprentissage, ne possèdent pas les savoirs fondamentaux et compétences fondamentales, notamment à la fin du primaire. Ainsi, 30% environ possèdent ces compétences. L’objectif de la réforme est de doubler ce taux, donc d’arriver à 60%.

Ces taux proviennent d’évaluations internationales convergentes réalisées en 2018 et 2019 (PISA, TIMSS et PIRLS).

Nous avons refait une évaluation interne, la première qu’effectue le ministère sur les apprentissages, auprès de 25.000 élèves. Elle a eu lieu en septembre dernier. Nous avons mesuré au primaire, le niveau des élèves en mathématiques, en français et en arabe ; les résultats ont corroboré les ratios des enquêtes internationales. On peut même dire qu’il sont probablement plus alarmants que ce qu’on pensait.

La situation des apprentissages est dramatique, il n’y a pas d’autre terme.

- À cause du Covid ?

- Entre autres. Mais il y a aussi une crise structurelle des apprentissages, qui a probablement été amplifiée par le Covid

La situation des apprentissages est dramatique, il n’y a pas d’autre terme.

- Il y a un lien qui paraît évident entre cette amélioration des apprentissages et la lutte contre la déperdition scolaire, qui sont des objectifs de la réforme.

- La déperdition scolaire est un deuxième objectif stratégique, à côté de l’objectif d’amélioration des apprentissages. Aujourd’hui, sur la moyenne des cinq dernières années, 300.000 élèves quittent le système chaque année, tous âges confondus, avec une concentration au niveau du collège.

SUITE APRÈS LES INFOGRAPHIES

- On peut penser que la future amélioration des apprentissages réduira mécaniquement la déperdition au collège.

- Plus de la moitié des élèves qui quittent l’école avant d’avoir achevé leur scolarité obligatoire le font à cause d’un problème d’apprentissage. Ces élèves quittent en fin d’année scolaire après exclusion pour redoublements répétés, ou bien en milieu d’année scolaire parce qu’ils n’arrivent plus à suivre en classe.

- Quelles sont les autres raisons de l’abandon scolaire, à part celle liée aux difficultés d’apprentissage ?

- Je rappelle les trois grandes raisons de l’abandon scolaire :

*Une raison liée aux transitions de cycles, qui concernent principalement les filles du monde rural, lors du passage du primaire vers le collège qui est généralement éloigné.

*Des chocs familiaux, individuels, qui affectent les élèves ou leurs familles. Une situation provoquée ou facilitée par la précarité.

*Le problème des apprentissages qui est majoritaire.

Lorsqu’on traite la qualité des apprentissages, incidemment, on est en train de résorber une grande partie de la déperdition scolaire.

- Est-ce que vous allez pouvoir agir sur les chocs familiaux ou les transitions de cycles ? Allez-vous agir, comptez-vous agir, souhaitez-vous le faire ?

- Oui, la feuille de route comprend des mesures explicites à cet égard. S’agissant de l’éloignement et des transitions de cycles, la feuille de route prévoit la mise en place des écoles communautaires, des écoles qui offrent des prestations de service, le transport, la cantine, l’internat. L’idée est de développer davantage ce modèle en l’adaptant au contexte local. Ces écoles sont un concept prometteur qui n’a pas eu le succès escompté partout, parce qu’il fallait coordonner davantage les acteurs et s’adapter au contexte local, et même préciser le modèle. Nous avons pensé à une amélioration du modèle de ces écoles.

Les écoles communautaires regroupent un ensemble d’écoles satellites et permettent d’offrir une prestation d'éducation de qualité aux élèves qui habitent dans des zones d’accès difficile.

Ceci pour l’éloignement.

La deuxième action consiste à développer le transport scolaire et ce qu’on appelle l’appui social d’une manière générale. La feuille de route a prévu de doubler les prestations d’appui social, que ce soit le transport scolaire, les cantines, les internats, etc. dans les zones d’accès difficile.

Aujourd’hui, il y a des modèles locaux de transport scolaire dont certains ne sont pas toujours efficaces. L’idée est de créer un modèle national qui pourra être décliné dans les différentes régions, en prenant en compte le contexte.

Un système d'alerte sur les risques d'abandon scolaire

- Dans le cas des abandons liés à des chocs familiaux ou à des situations individuelles, comment allez-vous agir ?

- Nous avons prévu de mettre en place un système d’alerte sur les risques d’abandon scolaire, de sorte que l’on puisse anticiper et intervenir avant la survenue de l’abandon lui-même. Les signaux précurseurs sont souvent une dégradation des notes ou un accroissement de l’absentéisme, deux signaux que l’enseignant peut déceler en classe.

Aujourd’hui, nous intervenons surtout en curatif avec des écoles de la deuxième chance. L’approche véhiculée par la feuille de route, c’est une approche plus préventive, qui consiste à intervenir avant l’abandon. Dans certaines situations compliquées, liées par exemple à la santé, on doit pouvoir faire appel à des professionnels, des experts en troubles d’apprentissage. L’idée, c’est de développer des partenariats avec les professionnels, les experts, ou un système de convention avec les professionnels et les faire intervenir en cas d’alerte.

Je n’ai pas cité toutes les idées envisagées ou programmées, comme l’aide familiale pour accompagner des élèves en difficulté ou le renforcement du soutien scolaire pour lutter contre les difficultés d’apprentissage.

- À votre avis, pourquoi le système scolaire en est-il arrivé là ?

- Dans la feuille de route, il y a une explication. Il y a eu la massification dans les années 1990, puis une série d’initiatives publiques nationales visant à réformer le système de l’éducation. On percevait bien à l’époque le risque de dégradation de la qualité. Il y a donc eu la charte en 1999, la vision 2015-2030, la loi-cadre, le plan d’urgence 2008.

Les différentes tentatives ont tracé une vision convergente, et notamment mis en relief, ou placé au cœur de leurs préoccupations, l’amélioration de la qualité. La question est la suivante : pourquoi ces initiatives n’ont-elles pas délivré l’impact escompté ? La thèse qui est développée à travers la feuille de route, c’est que le problème réside dans le mode de mise en œuvre de la réforme. Les réformes précédentes étaient des réformes axées sur les moyens et procédures. Pour avoir un impact, il faut que la réforme soit axée sur la mise en œuvre et la transformation des pratiques au niveau du terrain : on n’avait pas de mesure des impacts, sauf ponctuellement ; les acteurs n’étaient pas responsabilisés, n’étaient pas accompagnés sur le terrain ni formés ; on ne précédait pas la mesure d’une expérimentation rigoureuse, objective, avant de déployer…

Les précédentes réformes étaient bien conçues au niveau stratégique, mais les acteurs ne se les appropriaient pas

Ce furent des réformes bien conçues à un niveau stratégique, mais les acteurs sur le terrain ne se les appropriaient pas et ne les mettaient pas en œuvre. C’est la raison pour laquelle, à mon avis, on est arrivés à ça ; ce n’est ni la faute des acteurs, ni des enseignants, ni des directeurs d’établissements. Ils ne peuvent être blâmés.

L’innovation principale de la feuille de route, au-delà du contenu, des mesures, c’est d’instaurer un nouveau mode de mise en œuvre de la réforme, accompagné d’un suivi rigoureux sur le terrain, d'une mesure systématique de l’impact sur les élèves et les établissements, d'un renforcement de l’autonomie des acteurs pour créer des conditions d’appropriation sur le terrain ; d’adopter une démarche systémique qui articule les différentes dimensions de la réforme et ne pas penser en silo, une expérimentation préalable de tous les projets ; s’assurer aussi de la formation et de l’engagement des acteurs.

Un des exemples de cette nouvelle méthode, c’est le projet TARL, en suivant exactement cette démarche, avec un impact présenté à la presse, tangible, significatif sur le niveau des élèves en mathématiques et en français.

 

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