OPCVM : le marché baisse, mais il continue de faire preuve de résilience
L’actif net sous-géré par les OPCVM continue de reculer. Il s’est situé à 541,7 milliards de DH au 21 octobre 2022, enregistrant ainsi une baisse de 8,6% depuis début 2022. Cette baisse est liée en grande partie à celle des fonds Actions et des Obligations moyen et long terme (OMLT), qui s’est située à 16,8% et 15,9%, en ordre respectif.
La plus forte hausse est enregistrée par les OPCVM Contractuels (+162,3%) et les OPCVM Monétaires (+16,9%).
Un gérant de fonds de la place, joint par LeBoursier, estime que la baisse du marché des OPCVM est considérable, et qu’elle vient interrompre une longue période de progression constante des actifs sous gestion. "L’actif net sous-géré par les OPCVM était en constante évolution. La dernière baisse du marché date de 2003. Depuis, on n’a pas connu de baisse. Là, on marque une rupture très brutale par rapport à l’évolution des actifs sous gestion."
Ce sont les OPCVM OMLT qui souffrent le plus de la dégradation du marché. "Les OMLT détiennent la plus grosse part des actifs sous gestion. C’est ce qui explique le fait que cette catégorie d’actifs a connu beaucoup de rachats en comparaison avec les autres actifs. Les OMLT ont perdu à peu près 40 milliards de DH."
La hausse actuelle des OPCVM Monétaires pourrait s'arrêter. « Les investisseurs qui ont fait des rachats sur les OMLT se sont réorientés vers le Monétaire parce que cette catégorie d’actifs est la moins sensible à la hausse des taux. Mais, bientôt, les OPCVM Monétaires seront, eux aussi, impactés négativement, à la suite notamment du durcissement de la politique monétaire qui pourrait mettre de la pression sur les fonds de roulement des entreprises, spécialement la partie corporate qui va également payer plus d’impôts en 2023. Les entreprises sont les plus gros investisseurs sur les fonds monétaires, elles ne pourront plus le faire à cause des pressions qui s’accumulent sur leur fonds de roulement», explique notre interlocuteur.
« Les fonds Actions se maintiennent en baisse à cause de la dépréciation du marché boursier, liée au contexte économique qui demeure difficile », ajoute-t-il.
C’est dire si « les perspectives d’évolution du marché des OPCVM sont très négatives pour l’année 2022 et également pour début 2023 ».
Le marché continue de faire preuve de résilience malgré sa baisse
Notre interlocuteur estime que la baisse actuelle de l’actif net sous-géré par les OPCVM est forte, mais elle reste en cohérence avec les difficultés du contexte actuel.
Il considère même que « le marché fait preuve de résilience. Sa baisse aurait pu être plus importante que le niveau atteint jusqu’à présent. Elle est donc totalement justifiée. Cette résilience a caractérisé le marché même en 2020, pendant la pandémie ; période durant laquelle les actifs se sont bien comportés ».
Et d’ajouter : « Cette année-là, le contexte est différent et bien plus compliqué. Il y a beaucoup de paramètres négatifs, notamment la politique budgétaire qui commence à connaître quelques difficultés, il y a l’IS qui a augmenté pour pas mal d’entreprises, la campagne agricole qui peine à démarrer. »
« Le contexte de 2022 est plus compliqué que celui de l’année du Covid parce qu’on a ôté l’appui de la politique monétaire. Pendant le déclenchement de la pandémie, l’assouplissement et l’appui de la politique monétaire avaient calmé partiellement les investisseurs », explique-t-il.
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