Financement : “ITFC a investi 4,2 milliards de dollars au Maroc” (Hani Salem Sanbol)

| Le 22/10/2022 à 9:14
Rencontré lors du Choiseul Africa Business Forum, le directeur général de la Société islamique de financement du commerce (ITFC) Hani Salem Sanbol est revenu sur le potentiel du Maroc et les secteurs investis depuis plusieurs années, pour un total de 4,2 milliards de dollars. Il a également évoqué comment la crise a remis en question le choix des investissements de l'ITFC.

Durant le Choiseul Africa Business Forum, organisé les 19 et 20 septembre à Casablanca, Médias24 a rencontré différents acteurs économiques nationaux et internationaux venus comprendre les enjeux du continent et trouver les moyens d’y répondre.

Durant la cérémonie d’ouverture, différents invités de marque se sont exprimés, dont Hani Salem Sonbol, le directeur général de la Société islamique de financement du commerce (ITFC).

L'occasion pour Médias24 de s'entretenir avec le dirigeant saoudien sur la stratégie du groupe au Maroc, sa perception du marché, et la manière dont ITFC s’est adapté en période de forte crise entre pandémie et inflation. Entretien.

Hani Salem Sonbol, directeur général de la Société islamique de financement du commerce (ITFC). Crédit : Choiseul Africa Business Forum

Médias24 :  Comment percevez-vous le marché marocain en tant qu’acteur islamique du financement ?

Hani Salem Sonbol : Le Maroc est un pays avec un grand potentiel et une excellente situation stratégique. Il y a beaucoup de ressources qui sont disponibles, en plus du capital humain très qualifié.

Le Maroc est l'un des fondateurs de la Banque islamique de développement, et ITFC est la branche financière de ce groupe. Nous nous sommes concentrés dans le passé sur des secteurs très stratégiques, en particulier le secteur industriel où nous avons accompagné un certain nombre de groupes d'entreprises au Maroc. Nous avons également dirigé nos activités sur les secteurs de l'énergie, tout en fournissant des matières premières stratégiques.

En plus de cela, nous avons également fourni une assistance technique et des solutions intégrées pour le Maroc. Le dernier était la mise en œuvre du programme « She Trades Morocco », qui se clôturera le 21 octobre. Il s'agit d'un programme visant à soutenir les femmes faisant des affaires au Maroc, et à les connecter au marché pour renforcer leurs capacités.

En plus de cela, nous avons travaillé en étroite collaboration avec le secteur financier au Maroc, en particulier des banques comme BCP, Attijariwafa bank et Bank of Africa. Nous sommes partenaires et prolongeons les lignes de financement de ces banques. Ils sont également partenaires de syndication avec ITFC. L'une des forces de l'ITFC est sa capacité à mobiliser les ressources du marché, puisque nous avons mobilisé plus de 40 milliards de dollars au cours des dix dernières années.

- Combien a investi ITFC depuis son arrivée au Maroc, et dans quels secteurs ?

- Jusqu'à présent, nous avons investi un total de 4,2 milliards de dollars, principalement dans les secteurs public et privé, en particulier dans la fourniture de produits stratégiques. Nous avons également un partenariat très fort avec OCP.

Nous sentons que nous aurons plus intérêt maintenant à soutenir tous les secteurs importants au Maroc, et à soutenir le commerce entre le Maroc et les pays africains. Il y a une opportunité à faire profiter d'autres pays africains de l'expertise marocaine dans le secteur agricole par exemple.

Le pays a été le premier à soutenir le programme de pont commercial arabo-africain, lancé à Rabat en 2017 ; et c'est maintenant un programme important après cinq ans, au cours desquels des pays africains et arabes ont rejoint le programme.

- Comment voyez-vous les perspectives dans le pays ? Et en ces temps incertains, diriez-vous que le contexte économique (pandémie, inflation, guerre, etc.) a changé vos plans et votre stratégie au Maroc ?

- Absolument. Après le Covid-19, nous avons revu notre stratégie. Nous avons estimé que de nouveaux secteurs devaient être ajoutés, comme le secteur de la santé, le tourisme et tous ces secteurs importants touchés par la crise, en particulier dans les pays membres qui en dépendent fortement.

Nous avons fourni un programme en tant que groupe, équivalent à 2,3 milliards de dollars. La part de l'ITFC était proche de 1 milliard de dollars dans ce programme. Nous revisitons désormais ces nouveaux enjeux géopolitiques sur la manière d'aider les pays membres à devenir plus résilients aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement, et également à garantir la résilience de leur sécurité alimentaire. Il est certain que toutes les institutions doivent revoir leur stratégie pendant une crise.

Nous savons qu'il existe de nombreuses initiatives dirigées par le Roi et le gouvernement, et nous apprécions beaucoup cela. Le monde traverse des moments difficiles, et chaque pays a sa façon de les contrer. Notre rôle est de continuer à soutenir dans les bons et les mauvais moments.

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