Tourisme : l'objectif de 13 millions d’arrivées en 2022 est difficile à atteindre (opérateurs)

Même si l'on s'attend à ce que l’année s'achève sur de bons chiffres pour le tourisme, deux grands opérateurs estiment que la reprise ne suffira pas pour égaler le nombre de visiteurs de 2019. Toutefois, de leur point de vue, l'objectif d'un niveau de recettes de 78 milliards de dirhams reste atteignable.

Tourisme : l'objectif de 13 millions d’arrivées en 2022 est difficile à atteindre (opérateurs)

Le 19 octobre 2022 à 17h31

Modifié 19 octobre 2022 à 18h37

Même si l'on s'attend à ce que l’année s'achève sur de bons chiffres pour le tourisme, deux grands opérateurs estiment que la reprise ne suffira pas pour égaler le nombre de visiteurs de 2019. Toutefois, de leur point de vue, l'objectif d'un niveau de recettes de 78 milliards de dirhams reste atteignable.

“A fin août, le taux d’occupation cumulé était d’à peine 38% contre 48% en 2019. Nous ne devrions donc pas atteindre les mêmes performances que l’année pré-crise, car nous n’avons toujours pas mis en œuvre les recommandations (renforcement de l’aérien, promotion et investissement)”, se désole un grand professionnel du réceptif, d'autant plus que les concurrents, eux, les ont déjà dépassées.

“La croissance actuelle ne permettra pas d’atteindre les 13 millions de visiteurs de 2019”

Impatient de connaître le contenu de la feuille de route, notre interlocuteur déplore l'absence de décisions structurantes pour changer le rythme de la croissance, qui reste insuffisant pour atteindre le même nombre de visiteurs qu’en 2019, à savoir 13 millions d’arrivées étrangères (MRE et TES).

“A ce rythme et contrairement à ce qu’avancent certains, il n’y a aucune chance de parvenir à ce chiffre. Si l’on atteint le cap des 10 millions de visiteurs, ce sera déjà très bien”, prédit l’opérateur, qui préfère témoigner anonymement.

“En 2022, le Maroc a perdu quatre mois d’arrivées”

Cette baisse s’explique par la réouverture tardive des frontières, qui a privé le secteur de quatre mois de trafic. De ce fait, le Maroc n’était plus programmé par les prescripteurs. En outre, les étrangers ne voulaient pas prendre de risques en optant pour une destination qui a fermé plusieurs fois son espace aérien.

“Les bonnes performances estivales sont à mettre au crédit du tourisme domestique, qui a repris à 97% de son trafic de 2019, tandis que les TES ont réalisé un taux de récupération de 53% comparé à la période pré-crise, avec seulement 50% pour les marchés européens, soit un taux global de 65% (8,5 millions d’arrivées contre 13 millions en 2019) pour un taux d’occupation hôtelier de 38%.”

“Une épargne française en forte hausse qui profitera au tourisme marocain”

Sur le niveau de recettes escompté, notre interlocuteur se montre plus optimiste. “Le Maroc pourra atteindre à la fin 2022 le même niveau qu’en 2019, soit 78 milliards de dirhams.”

À la question de savoir comment il est possible de réaliser le même niveau de recettes avec 3 millions de visiteurs en moins, une autre source avance que les chiffres de l’Office des changes publiés fin août confirment cette hypothèse, avec 52,2 MMDH contre 52,7 MMDH à la même période de 2019. Donc quasiment au même niveau.

“Entre l’incroyable surplus d’épargne constitué en France durant les deux années de crise (187 milliards d’euros en décembre 2021 contre 114 milliards à fin 2020) et les aides distribuées par l’État, le marché émetteur français, qui avait besoin de tourner la page, a dépensé bien plus qu’en 2019”, explique-t-il, citant le cas des MRE qui ont fait exploser le niveau de leurs transferts durant la crise.

“L’État appelé à accélérer les mesures de séduction des marchés classiques et émergents”

Pour que 2023 puisse dépasser les chiffres de 2019, notre source espère que les autorités de tutelle prendront enfin les mesures adéquates - multiplier les lignes aériennes, augmenter le budget de promotion de l’ONMT et les investissements hôteliers - afin de se conformer aux attentes d’une demande bien présente.

Idem pour le visa électronique, qui ne concerne pas encore suffisamment de pays pour créer une dynamique vertueuse en termes d’arrivées de nouveaux marchés, toujours soumis au visa classique.

“Les hôteliers n’ont pas encore constaté une hausse sensible de l’arrivée de certaines nationalités, comme le marché émetteur indien qui n’a pas l’habitude de venir au Maroc. Sans campagne de communication dans ces pays, sans ligne aérienne long-courrier directe, l’instauration du visa électronique ne suffira pas à obtenir des résultats significatifs”, conclut notre interlocuteur. Pour lui, l’Inde devrait être une priorité comme l’a été la Chine.

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