Les délais de paiement se sont allongés en 2020, surtout dans les TPE des services

| Le 17/10/2022 à 16:34
L’Observatoire des délais de paiement a publié ses observations de l’année 2020, notamment dans le monde de l’entreprise privée. Les indicateurs se sont dégradés, tant sur les délais clients que fournisseurs. En moyenne, un quart des entreprises règlent leurs factures en plus de 120 jours, et plus d’un tiers recouvrent leurs créances commerciales en plus de 120 jours.

Le 14 octobre, l’Observatoire des délais de paiement, rattaché au ministère de l’Economie et des finances, a livré son second rapport sur l’évolution des délais, notamment concernant le secteur privé durant l’année 2020.

D’après les observations et chiffres de Bank Al-Maghrib (BAM) qui a analysé l'évolution des délais de paiement des entreprises privées, il ressort que les délais se sont rallongés en 2020, dans un contexte de crise.

En 2020, la part des entreprises qui paient dans les délais réglementaires a baissé

Les chiffres de la Banque centrale ont fait ressortir une dégradation des délais de paiement en 2020. En moyenne, les délais de paiement fournisseurs ont atteint 123 jours d’achat (moyenne de jours de facilités obtenues auprès de ses fournisseurs, ndlr). La moyenne globale des délais clients, quant à elle, s’affiche à 193 jours de chiffre d’affaires (nombre de jours attendus par les entreprises pour espérer récupérer leurs créances commerciales, ndlr). A noter que, concernant ces délais, la durée réglementaire est de 60 jours, et que le délai pouvant être consenti est de 90 jours.

Concernant les délais de paiement fournisseurs, en 2020, 59% des entreprises réglaient leurs factures en moins de 60 jours. Il s’agit toutefois d’une dégradation par rapport à l’année 2017 où 64% des entreprises réglaient leurs factures en deçà d’une durée de deux mois. En outre, la part des entreprises réglant leurs factures en plus de 120 jours est passée de 21% en 2017 à 26% en 2020.

Parallèlement, concernant les délais de paiement clients, la part des entreprises qui, en moyenne, mettaient plus de 120 jours à régler leurs factures est passée de 32% en 2017 à 36% en 2020.

Les délais de paiement clients explosent dans les TPE

Les chiffres de BAM traitent également de l’impact des délais de paiement clients par type d’entreprises, qu’elles soient grandes, moyennes ou petites. Concernant les créances clients, les TPE ont été les plus exposées à l’allongement des délais de paiement en 2020. Par rapport à 2019, les délais de recouvrement des créances clients des TPE se sont accrus de 68 jours, atteignant 201 jours de chiffre d’affaires. Ceux des grandes entreprises, par exemple, ne se sont accrus que de 11 jours. Quant à ceux des PME, ils ont progressé de 37 jours par rapport à 2019, atteignant 118 jours de chiffre d’affaires.

Les délais fournisseurs se sont également rallongés pour l’ensemble des catégories d’entreprises. Dans les TPE et les PME, ils ont connu des hausses respectives de 27 jours et 24 jours pour atteindre 123 et 126 jours d’achats. Les grandes entreprises ont vu également l’indicateur se rallonger de 21 jours, atteignant 136 jours d’achat.

Hausse des délais clients dans les secteurs pénalisés par la crise

Le secteur des services en général a été lourdement impacté par la hausse des délais clients. Il a connu un accroissement de 99 jours par rapport à 2019, pour s’établir à 275 jours de chiffre d’affaires en moyenne. Cela a notamment été poussé par différentes branches : les « activités de location et location-bail », les « activités de conseil et de gestion » ainsi que les « activités des agences de voyages ». Ces secteurs ont été lourdement pénalisés par la fermeture des frontières et le confinement.

Le secteur des « industries manufacturières » est également l’un des plus affectés, après les services et le secteur des « transports et entreposage ». Ce dernier a connu une hausse de 85 jours des délais clients, à 212 jours de chiffre d’affaires en moyenne. Les industries manufacturières ont connu, entre 2019 et 2020, une hausse de 72 jours de ses délais clients pour atteindre un total de 247 jours de chiffre d’affaires en moyenne.

La situation nette prêteuse des entreprises marocaines s’est aggravée 

Les délais de paiement fournisseurs se sont également rallongés en 2020, et ce, dans la majorité des secteurs d’activité. Cela s’est notamment accentué dans le secteur « Hébergements et restauration », où le délai moyen a progressé de 37 jours par rapport à 2019. La moyenne dans ce secteur se situe, en 2020, à 10 jours d’achats. Les entreprises du secteur des services ont été les deuxièmes plus impactées, avec une hausse de 35 jours en moyenne par rapport à 2019, à 150 jours d’achats.

Les délais fournisseurs les plus longs sont observés dans le secteur de l’industrie manufacturière, où les entreprises règlent leurs factures autour d’une moyenne de 165 jours d’achat, en hausse de 28 jours par rapport à 2019.

In fine, en 2020, les entreprises marocaines affichent un besoin de trésorerie, qui se traduit par un solde positif (différence entre délais clients et délais fournisseurs, ndlr).

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 28/3/2024 à 16:17

    Comment Sonasid a maintenu sa rentabilité malgré une conjoncture défavorable

    Le groupe a connu une baisse des marges et de la rentabilité en 2023 du fait d'un contexte global défavorable. Les cinq années qui arrivent s'annoncent meilleures avec des piliers de demandes importants dans le sillage des infrastructures hydrauliques dans le Royaume et de la CDM 2030. Le groupe développe son fil précontraint dans sa nouvelle usine de Nador et débutera la commercialisation au T4-2024.
  • | Le 28/3/2024 à 16:04

    CapAccess : l'offre en cours de déploiement progressif par les banques

    L'écosystème bancaire déploie actuellement la solution de financement à destination des PME et entreprises de taille intermédiaire. Étant donné la technicité de l'offre, le processus requiert la formation des équipes bancaires en interne, ainsi qu'une pédagogie et un accompagnement fort des clients.
  • | Le 28/3/2024 à 11:43

    Malgré un contexte international fortement baissier, OCP maintient une marge de 32% en 2023

    Le groupe a vu les prix fortement baisser après une année 2022 marquée par l’inflation et des prix exceptionnellement élevés. Les engrais ont représenté 66% du chiffre d’affaires total d’OCP en 2023. Les chiffres d’affaires de la roche et de l’acide phosphorique ont enregistré des baisses respectives de 18% et 40% par rapport à 2022. Le RNPG termine à 14,3 MMDH en baisse de 49%.
  • | Le 28/3/2024 à 9:52

    LafargeHolcim Maroc : hausse de 11,2% du résultat net dans un contexte compliqué en 2023

    Le groupe est parvenu à maintenir ses revenus dans un marché 2023 flat pour les cimentiers. La profitabilité a progressé du fait de la hausse du résultat d’exploitation et de la révision de la base d’impôts différée suite à la hausse progressive de l’IS.
  • | Le 26/3/2024 à 16:12

    Un déficit maîtrisé du Trésor attendu en 2024 à 62 MMDH (AGR)

    Le besoin de financement brut du trésor d'ici la fin de l'année est de près de 110 MMDH. Sur ce montant, 65 MMDH seront couverts par le financement extérieur. La dette du Trésor devrait progresser de 6% en 2024 à 1.086 MMDH. Sa composante extérieure devrait, quant à elle, progresser de 19% à 315 MMDH.
  • | Le 26/3/2024 à 12:34

    HPS : recul de 14,6% du RNPG en 2023

    Le groupe a pu capitaliser sur la bonne tenue de son activité de paiement, en hausse de 19% et comptant pour 86% des revenus. La profitabilité a été impactée par l’effet de change défavorable et par la nouvelle réglementation en vigueur concernant l’IS. Un dividende de 6,8 dirhams sera proposé, en hausse de 13,3% par rapport à celui de 2022.