Répercussions sociales et économiques de la prolongation de l'année scolaire à juillet

Le démarrage tardif de l’année scolaire 2021-2022 induit un report de la date des vacances de fin d'année à la mi-juillet au lieu de juin. Ce changement de calendrier aura un impact socio-économique pour les élèves, leurs parents et le secteur du tourisme interne.

Répercussions sociales et économiques de la prolongation de l'année scolaire à juillet

Le 6 mai 2022 à 13h06

Modifié 6 mai 2022 à 17h58

Le démarrage tardif de l’année scolaire 2021-2022 induit un report de la date des vacances de fin d'année à la mi-juillet au lieu de juin. Ce changement de calendrier aura un impact socio-économique pour les élèves, leurs parents et le secteur du tourisme interne.

Dans le contexte inquiétant de la vague Omicron en août dernier, le ministère de l’Education nationale avait décidé de reporter d’un mois le début de l'année scolaire, soit le 1er octobre au lieu du 3 septembre.

Face à l'inquiétude de ne pas boucler le programme scolaire à temps, d'une part, et à la colère des parents qui avaient déjà réglé le mois de septembre, d'autre part, le ministère avait annoncé que la fin de l’année scolaire serait décalée au mois de juillet.

A quelques semaines des vacances d'été, nombre de parents se demandent si leur report à juillet est maintenu ou si elles démarreront fin juin comme à l'accoutumée.

« Les écoles marocaines publiques et privées fermeront entre le 8 et le 22 juillet  »

Sollicitée par Médias24, une source du ministère de l'Education nationale nous a confirmé que la décision de prolonger l’année scolaire jusqu’à juillet, pour des cours de rattrapage ou pour préparer l’examen du baccalauréat, est maintenue pour les élèves des écoles marocaines publiques et privées. Toutefois, la date d’arrêt des cours sera différente en fonction des cycles.

Précisons que les missions étrangères, qui terminent leurs cours au plus tard le 1er juillet, ne sont pas concernées.

Selon l’arrêté qui régit la prolongation de l’année scolaire :

- Les écoliers, collégiens, et lycéens avant le niveau du baccalauréat, achèveront l'année scolaire le vendredi 8 juillet.

- Les candidats au baccalauréat termineront leurs examens le 19 juillet.

- Les enseignants quitteront les établissement le 22 juillet au plus tard.

Si le report de la rentrée scolaire avait été très mal accueilli par les parents, obligés de faire garder les enfants durant un mois supplémentaire et furieux de ne pas se voir rembourser les frais de septembre (dans le cas des écoles privées), le bouleversement du calendrier de fin d'année vient également perturber la programmation des congés.

Un congé tronqué de deux semaines, et avec de multiples répercussions de surcroît. D'abord sur les élèves de certains cycles qui verront leurs vacances réduites entre deux années scolaires. Ensuite, sur les habitudes de congés parentaux qui devront probablement faire face à une demande d'hébergement concentrée sur une courte période, essentiellement le mois d'août, accompagnée d'une hausse des prix. Sans oublier, en bout de chaîne, une incidence sur le niveau d’activité économique du tourisme national.

Un impact sociétal mais aussi économique

Si les opérateurs du réceptif étranger se félicitent de la reprise d'activité, avec l'ouverture des frontières et le retour à la vie normale, plusieurs hôteliers spécialisés en accueil de tourisme domestique nous confient que ce report risque de réduire la durée des vacances, et donc le chiffre d’affaires des nationaux durant l’été.

Inquiet pour l’activité de sa région qu’il décrit comme essentiellement estivale, le président du CRT de la région de l'Oriental, Youssef Zaki (Oujda, Saïdia), indique que les conséquences seront graves au moment de faire le bilan de la saison.

"Notre région s'appuie surtout sur les deux mois de haute saison (juillet et août), avec une majorité de touristes nationaux. Nous fondions beaucoup d'espoirs sur la reprise de cet été. Le nouveau calendrier scolaire va nous priver d’une énorme clientèle domestique", explique notre interlocuteur.

"Ainsi, si l’année scolaire se termine entre le 15 et le 30 juillet, les hôteliers de l’Oriental, qui n’ont pour l’instant enregistré aucune reprise d’activité comme leurs confrères de Marrakech ou d'Agadir, devraient perdre 25% à 50% du chiffre d’affaires de la saison estivale", poursuit-il.

Une prolongation pour faire plaisir aux parents d'élèves ?

Pour le président du CRT de l'Oriental, "l'allongement de l’année scolaire s’explique essentiellement par la volonté de contenter les parents des élèves des écoles privées qui avaient payé à l’avance le mois de la rentrée reportée à octobre".

"Lors d’une réunion du secteur privé avec le ministère de tutelle, j’ai d’ailleurs été le seul professionnel à rappeler que ce report, oublié ou sous-estimé par la plupart des participants, allait entraîner des conséquences catastrophiques en termes de chiffre d’affaires estival pour toutes les destinations saisonnières comme la nôtre", conclut Zaki, qui juge impossible de faire étudier des enfants en juillet, avec une température de 40 degrés ou plus dans plusieurs régions.

Tout aussi inquiet des conséquences de cette décision, Rachid Dahmaz, président du CRT d’Agadir, confirme que l’allongement des cours aura un impact certain sur le nombre d’arrivées et de nuitées des nationaux, dans la première région balnéaire du Maroc.

"Il est difficile de mesurer le nombre de Marocains qui ne pourront pas venir en juillet, à cause de la scolarisation des enfants, mais ils constituent une part très importante du taux de remplissage hôtelier qui était, avant la crise sanitaire, en moyenne de 70% durant ce mois."

« Des dizaines de milliers de nationaux manqueront à l’appel en juillet »

S’il est vrai que les arrivées étrangères ne cessent d’augmenter, cela ne sera pas suffisant pour compenser le manque à gagner généré par l’absence de dizaines de milliers de nationaux en juillet, car la région n’a pas encore autant de vols charters qu'avant la crise.

"Sachant que nos frontières aériennes ont ouvert très tard, et que les liaisons charters doivent être programmées par les tour-opérateurs un an à l’avance, il faudra par conséquent attendre l’été 2023 pour retrouver un niveau de trafic aérien similaire à l’année de référence 2019 », conclut Dahmaz, en espérant qu’il n’y ait pas de nouvel obstacle à la reprise.

Interrogée à son tour, une personnalité du secteur touristique préférant témoigner anonymement nous confirme que « ce sont les régions du Nord (Tétouan-Fnideq, Nador-Al Hoceima) et de l’Oriental (Oujda-Saïdia) qui souffriront le plus, car la grande majorité de leur clientèle est nationale et, de plus, le mois de juillet est un des plus lucratifs de l'année ». Elle ajoute que le maintien du coûteux test PCR n'est pas à même d’encourager les MRE et les étrangers, en vue de compenser l’absence du segment national durant le mois de juillet.

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