Le Maroc est situé dans les régions les plus arides de la planète. Cette réalité a été encore une fois mise en exergue dans le deuxième volet du rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). Il souligne que le Maroc, à l’instar d’autres pays du pourtour méditerranéen, serait proche du seuil du stress hydrique sévère.

Les impacts du réchauffement climatique se présenteraient sous la forme de pertes en termes de rendement agricole et d’aggravation de l’érosion des sols (la désertification menace 80% du territoire marocain), ont souligné des intervenants lors de ce webinaire organisé par l’initiative citoyenne O’TED.

Les participants ont, globalement, souligné le fait qu’il était plus important de s’adapter aux changements climatiques que de les atténuer. C’est ce qu’a notamment relevé le Dr Ibrahim Hafidi, directeur général de l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA), expliquant que dans la région du Souss-Massa, un plan territorial de lutte contre le réchauffement climatique avait été mis en place. 

Concernant le volet adaptation, "nous avons mis en place un plan de gestion rationnelle des ressources hydriques. Pour ce faire, il a fallu catégoriser notre territoire en prenant en considération les recommandations du GIEC. Nous avons obtenu de bons résultats en termes d’économie d’eau et de gestion des inondations", a expliqué Ibrahim Hafidi. 

Concernant l’atténuation des risques liés au réchauffement climatique, un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre a été mis en place, a-t-il précisé.

L’adaptation des territoires est aussi un enjeu majeur. Chaque territoire doit construire sa propre résilience "car il n’y a pas de solution unique", a plaidé de son côté Nadia Lamili, chargée de mission au sein du groupe OCP. Selon elle, il s’agit de s’adapter à ces nouvelles conditions climatiques en prenant des décisions et des actions par le biais de réponses locales. Les territoires subissent en effet les conséquences du changement climatique de différentes manières en fonction de leur emplacement géographique, a-t-elle argué.

Faissal Sehbaoui, directeur général d’AgriEdge, une plateforme digitale pour l’agriculture durable en Afrique, a quant à lui mis en avant l’importance du digital face au réchauffement climatique. Il a expliqué que l’utilisation de solutions digitales et des technologies de pointe peuvent améliorer le rendement agricole tout en réduisant les coûts opérationnels. Il a aussi souligné que le numérique et l’intelligence artificielle devaient être pris en compte pour gérer les effets de la sécheresse et les ressources hydriques.