86 membres du Congrès américain appellent à l’annulation des droits imposés sur les engrais marocains

Des membres du Congrès américain ont envoyé une lettre conjointe, le 17 mars, à la Commission du commerce international pour éliminer les droits imposés sur les produits phosphatés en provenance du Maroc.

86 membres du Congrès américain appellent à l’annulation des droits imposés sur les engrais marocains

Le 23 mars 2022 à 17h06

Modifié 23 mars 2022 à 19h25

Des membres du Congrès américain ont envoyé une lettre conjointe, le 17 mars, à la Commission du commerce international pour éliminer les droits imposés sur les produits phosphatés en provenance du Maroc.

"Les droits sur les produits d’engrais phosphatés importés du Maroc devraient être reconsidérés." C’est ce qu’écrivent notamment les membres du Congrès américain dans une lettre adressée à Jason E. Kearns, président de la Commission du commerce international des Etats-Unis (ITC).

Ils appellent également à suspendre tout processus qui pourrait imposer de nouveaux droits sur l’urée-ammonium en provenance de Trinité-et-Tobago.

"Nous vous écrivons pour exprimer notre préoccupation concernant la situation de l’approvisionnement en engrais aux Etats-Unis. Plus précisément, nous vous exhortons à reconsidérer les droits imposés sur les produits d’engrais phosphatés importés du Maroc, et à suspendre le processus actuel d’imposition de nouveaux droits sur les engrais à base de nitrate d’ammonium et d’urée de Trinité-et-Tobago", poursuivent les signataires.

Pour rappel, le 11 mars 2021, l’International Trade Commission (ITC) avait rendu une décision imposant l’application de droits compensateurs de 19,97% sur les importations d’engrais phosphatés en provenance du Maroc.

Depuis cette décision de la Commission du commerce international des Etats-Unis concernant les droits compensateurs sur les engrais, les conditions liées aux dépenses agricoles aux Etats-Unis ont radicalement changé. C’est aussi ce que déplorent ces membres du Congrès américain.

Dans leur lettre, ils font état des prévisions du département de l’Agriculture (USDA), selon lesquelles les dépenses liées à la production agricole augmenteraient de 6,6% de 2021 à 2022. Plusieurs facteurs entraîneraient cette hausse des frais agricoles : la réduction des exportations d’engrais de la Chine, une chaîne d’approvisionnement congestionnée, la demande croissante, les intempéries, la pandémie de Covid-19 et les pressions inflationnistes générales.

De plus, "les agriculteurs constatent que les prix des engrais sont quatre à cinq fois plus élevés qu’à la même période l’an dernier", précisent les signataires.

Compte tenu de "la volatilité sans précédent enregistrée ces dernières années pour les agriculteurs et les éleveurs, il est crucial que l’Amérique évite d’imposer des droits inutiles qui pourraient limiter davantage l’approvisionnement en engrais ou augmenter leur coût", plaident-ils.

Dans ce contexte, ils estiment que la révision des droits compensateurs sont nécessaires ; d’autant que "les importations fournissent actuellement environ un tiers de tous les engrais phosphatés nationaux, et [que] le Maroc est un fournisseur de longue date des agriculteurs américains".

Ils précisent qu’environ 35% seulement de l’offre mondiale commercialisée d’engrais phosphatés ne sont pas soumis à des droits d’importation aux Etats-Unis. "Cela a inutilement restreint l’offre et augmenté les coûts", regrettent-ils.

Et d’ajouter : "Historiquement, les engrais phosphatés représentent 15% du total des coûts décaissés pour les producteurs. Depuis la décision du département américain du Commerce d’imposer des droits sur les importations d’engrais phosphatés en provenance du Maroc, les prix des engrais phosphatés ont augmenté de 93%."

Les signataires soulignent par ailleurs que l’élimination de ces droits sur les importations d’engrais offre l’opportunité "la plus immédiate" de remédier partiellement, et à court terme, aux coûts élevés des engrais auxquels sont confrontés les agriculteurs américains, avant la fin de la saison de plantation de 2022.

"Dans un contexte de resserrement de l’offre et de la demande mondiales de maïs, de soja, de blé et d’autres produits de base, les décisions de plantation sont de plus en plus prises, non pas en fonction des fondamentaux du marché, mais plutôt du coût de production déterminé par le prix et l’offre d’engrais", soulignent-ils enfin.

Ci-dessous une copie de la lettre :

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