Bourse : le plaidoyer de Tarik Senhaji pour miser sur les IPO afin de financer la relance

M.Ett | Le 22/2/2022 à 18:57
Tarik Senhaji, le DG de la bourse de Casablanca, a mis en avant, lors d’un point de presse, le rôle de la bourse dans le financement de la relance économique. Il s’est étalé également sur les conditions attractives du marché et sur les actions mises en place afin de créer plus d’IPO.

Dans un contexte économique impacté par la crise sanitaire, la redynamisation de la place casablancaise devient primordiale beaucoup plus qu’avant. Elle peut en effet apporter un soutien précieux à la relance économique, comme l’a expliqué Tarik Senhaji, le DG de la bourse, lors d’un point de presse organisé ce mardi 22 février.

« Au Maroc, le financement de l’économie est encore fortement dépendant du système bancaire. C’est une chance. On a un système bancaire qui est très actif et qui est l’une des bases de notre modèle économique. Celui-ci a donné de bons résultats. Mais si on veut aller chercher le prochain palier de croissance pour le Maroc, il faut mixer ce crédit bancaire avec du financement en capital. Prendre seulement des prêts peut s’avérer pénalisant sur le long terme », souligne-t-il.

Et d’ajouter : "Redynamiser la Bourse de Casablanca est une priorité forte pour le Nouveau Modèle de Développement parce que cela permet de répondre aux impératifs de la relance et aux enjeux du développement".

A rappeler que le NMD fixe l'objectif de quadrupler le nombre des sociétés cotées d’ici 2035. Ainsi, le nombre de sociétés cotées devrait passer de 76 en 2019 à 300 en 2035. Il vise également à faire passer la capitalisation boursière totale de 54% du PIB à 70% du PIB, pendant la même période.

Dans ce contexte, et afin d’atteindre ces objectifs, la Bourse de Casablanca lance une campagne de vulgarisation autour de l’Introduction en Bourse (IPO). C’est une campagne de proximité destinée aux dirigeants.

Pour ce faire, l’équipe de développement de la bourse a rencontré 40 sociétés cotées et plusieurs prospects. La Bourse organise un roadshow pour partir à la rencontre des entreprises dans les régions en collaboration avec les autorités de la région, les centres régionaux d’investissement, les associations professionnelles, les CGEM-Régions et l’Ordre des Experts Comptables.

Des outils d’accompagnement des chefs d’entreprise ont été mis en place. La Bourse a en effet mis en ligne un site web dédié à l’offre IPO. Il s’agit d’une plateforme digitale qui donne les réponses nécessaires aux dirigeants.

Un guide a également été réalisé pour illustrer les bénéfices d’une IPO. Ce guide inclut plusieurs témoignages de patrons d’entreprises qui expliquent comment leurs entreprises sont parvenues à se développer grâce à leur IPO.

Le DG de la bourse n’omet pas de souligner qu’« à cause de la décennie passée, un grand gap s’est créé entre la bourse de Casablanca et le chef d’entreprise. Il est très important que la bourse se réapproprie cet espace. (…) La bourse peut paraître comme une solution ou une institution intimidante. On doit donc bridger ce gap .»

De plus, « dans ce contexte de relance économique, la bourse de Casablanca se doit d’être utile et accessible », poursuit-il.

Il a été rappelé lors de ce point de presse qu’afin d’attirer les PME vers le marché, l’Offre PME a été lancée, en novembre dernier, avec l’AMMC, Maroclear et l’APSB, qui facilite l’accès des PME au nouveau Marché Alternatif de la Bourse.

« La valorisation de la BVC est la plus attractive au monde pour les entreprises marocaines »

Le DG de la bourse a insisté sur le fait que la place casablancaise offre plusieurs conditions attractives de financement, notamment grâce à une forte demande pour les IPO, les OPV et les augmentation de capital, et, aussi, une valorisation attrayante.

« La bourse de Casablanca a une particularité unique dans le continent africain liée au fait qu’elle est la seule bourse africaine qui a beaucoup plus d’investisseurs que d’entreprises qui cherchent de l’argent. Cela se voit dans la forte demande qu’on a vues pour les IPO, les OPV et les augmentations de capital ».

La bourse rappelle que l’OPV de Maroc Télécom (2019) a été souscrite 15 fois. L’IPO de Aradei Capital (2020) a été souscrite 4,3 fois. Et l’IPO de TGCC (2021) a été souscrite 22 fois.

Du côté de la valorisation offerte par la place, le PER du marché marocain se situe à 22,9x, d’après les données livrées par la bourse. Ce ratio reste élevé par rapport aux autres marchés, notamment la bourse de Kenya (14x), l’indice Frontier (14,9x), l’Afrique du sud (10,2x), etc.

« Ce niveau de valorisation permet aux entreprises de profiter d’une valorisation avantageuse. Dans l’absolu, la bourse de Casablanca donne l’une des meilleures valorisations en Afrique. Elle offre également la valorisation la plus attractive au monde pour les entreprises marocaines », souligne le DG de la bourse.

« Le marché est liquide »

Le DG de la bourse a également tenu à préciser que la place casablancaise n’est pas illiquide : « Techniquement, si on se base sur les ratios, on peut dire qu’elle est illiquide. Mais en réalité, il s’agit d’un marché sur-liquide. C’est un marché où vous avez tellement de demande sur les 3 segments, à savoir les institutionnels, les personnes physiques et les étrangers, que vous pouvez quasiment placer une IPO sur un seul segment, tellement il y a de la demande. Je donne l’exemple de l’IPO de TGCC, les personnes physiques, qui représentent 10% du marché global, ont représenté 92% de la distribution de TGCC ».

C’est pour dire que « le marché casablancais est loin d’être illiquide. (…) Le marché a une capacité de mobiliser facilement 100 milliards de DH de plus. C’est dommage qu’on ne l’utilise pas assez. La bourse de Casablanca a de la capacité, il suffit juste de la solliciter», insiste-t-il.

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