DGSN : criminalité, terrorisme, sécurité sanitaire... Voici le bilan 2021

Dans le cadre de son approche de communication adoptée au cours des six dernières années, la Direction générale de la sûreté nationale présente les plus importants résultats de l’année 2021, ainsi que les projets programmés au titre de l’année prochaine.

DGSN : criminalité, terrorisme, sécurité sanitaire... Voici le bilan 2021

Le 20 décembre 2021 à 16h24

Modifié 20 décembre 2021 à 22h35

Dans le cadre de son approche de communication adoptée au cours des six dernières années, la Direction générale de la sûreté nationale présente les plus importants résultats de l’année 2021, ainsi que les projets programmés au titre de l’année prochaine.

Dans le domaine de la lutte contre la criminalité et du renforcement du sentiment de sécurité, un taux de réprimande record (soit le nombre de résolution des crimes) a été atteint, dépassant cette année 95% de l'apparence générale du crime et 80% dans les crimes associés à la violence.

Cela a été possible grâce au renforcement du recours systématique à la police scientifique et technique dans les enquêtes criminelles, et des équipes spécialisées dans la lutte contre la criminalité, en plus de la programmation d'opérations qualitatives et intensives sur le terrain dans plusieurs grandes villes.

En chiffres, les services de la sûreté nationale ont traité, cette année, 1.153.741 affaires ayant abouti à l'arrestation et à la présentation de 1.425.102 individus devant les différents parquets généraux, soit une augmentation d'environ 43% du nombre de personnes déférées devant la justice, et de 36% du nombre de personnes recherchées et interpellées, en comparaison avec l'année précédente, marquée par l'application des mesures de confinement sanitaire.

Les indicateurs de criminalité violente ont poursuivi leur baisse au cours des six dernières années, et n'ont pas dépassé la barre des 4% de l'apparence générale du crime au cours de cette année, avec l'enregistrement et le traitement de 45.829 affaires de ce genre, ce qui a permis d'arrêter et de traduire 31.188 individus en justice. Cela représente une augmentation d'environ 15% du nombre de personnes arrêtées.

Sécurité sanitaire, terrorisme et criminalité transnationale 

La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a déféré 38 personnes suspectées d'être impliquées dans des affaires de terrorisme et d’extrémisme au parquet général chargé des affaires de terrorisme. Les services de la sûreté nationale ont également démantelé 150 réseaux criminels s'activant dans l'organisation de l'immigration clandestine, interpellé 415 organisateurs et médiateurs et 12.231 candidats à l'immigration clandestine, outre la saisie de 752 documents de voyage falsifiés, 67 bateaux pneumatiques et 47 moteurs, ainsi que 65 véhicules suspectés d'être utilisés à des fins d'émigration illégale d'individus.

Les indicateurs de criminalité liée au chantage et à la fraude électronique ont baissé de 5%. Ainsi, 5.275 affaires ont été enregistrées et 3.533 contenus d'extorsion numérique interceptés. En revanche, le chantage sexuel sur Internet a enregistré une hausse de 12%, les services de la sûreté nationale ayant traité 498 affaires, ce qui a permis l’arrestation de 270 personnes impliquées. Le nombre de victimes a quant à lui atteint 508 personnes, dont 95 ressortissants étrangers.

En matière de sécurité sanitaire, les opérations menées ont permis la saisie de 409.717 masques contrefaits ou non conformes aux normes de sûreté sanitaire, l'arrestation de 288 personnes suspectées en leur possession et vente, et l'interception de 28 autres personnes en flagrant délit de possession et de commercialisation de 1.383 litres de produits stérilisants suspects ou nocifs pour la santé publique. A cela s'ajoute l'ouverture d'enquêtes judiciaires sur instruction des parquets généraux compétents à l'encontre de 162 personnes pour fabrication ou publication de faux contenus liés à l'épidémie de Covid-19.

Toujours dans le cadre de la pandémie, les services de la sûreté nationale ont traité cette année 203 affaires de falsification et de manipulation de documents et de certificats médicaux, qui ont abouti à l'arrestation de 390 individus, dont 65 étrangers, et à la saisie de 542 certificats de tests PCR falsifiés et de 33 faux pass vaccinaux, en plus de la saisie de 49.018 tests de diagnostic rapide du coronavirus obtenus dans le cadre d'opérations de trafic.

Reprise progressive des mécanismes de coopération internationale en matière de sécurité

Le pôle de la coopération policière internationale a traité 5.042 dossiers, dont 3.998 demandes de coopération opérationnelle et 1.044 demandes d'appui technique, portant essentiellement sur la coopération en matière de lutte contre le trafic de drogues, l'émigration clandestine et les affaires de terrorisme et d'extrémisme violent.

Les services de la sûreté nationale ont participé, avec les services de la police française et espagnole, à la mise en œuvre de deux opérations de livraison surveillée de drogues. Celles-ci se sont soldées par l'arrestation de dix suspects de différentes nationalités et la saisie de 34 tonnes de chira.

Les services de la sûreté marocaine ont appliqué 131 mandats internationaux et diffusé 88 mandats d'arrêt internationaux émis par les autorités judiciaires compétentes, ce qui a abouti à l'arrestation de 107 individus recherchés à l’échelle internationale, dont 53 citoyens marocains arrêtés à l'étranger en coordination avec les partenaires de sûreté dans les pays étrangers.

Le bureau central national (bureau d'Interpol à Rabat) a émis 3.242 avis de recherche au niveau national, faisant suite aux notices rouges émanant d'Interpol et aux mandats d’arrêt émis par les autorités compétentes dans les autres pays.

Il a également donné suite à 6.252 demandes de renseignement présentées par les bureaux centraux nationaux d’autres pays du monde. De même, la division de communication arabe relevant de la Direction de la police judiciaire a diffusé 853 avis de recherche émanant des services de police des pays arabes. Elle a aussi donné suite à 44 demandes de renseignement ayant trait à la coopération sécuritaire avec le secrétariat général du Conseil des ministres de l’Intérieur arabes et avec les pays arabes membres.

S'agissant des activités de l'Institut des sciences forensiques relevant de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), le Département d’expertise en faux documents a réalisé 699 expertises techniques de vérification des écritures manuscrites et des signatures. Le Laboratoire central d'analyse des effets numériques et ses cinq laboratoires régionaux ont, quant à eux, traité un total de 4.770 affaires criminelles liées à l’utilisation des nouvelles technologies de communication, contre 3.225 en 2020. Le service des expertises balistiques a réalisé, de son côté, 183 expertises portant sur des armes et munitions.

Le laboratoire national de la police scientifique et technique de Casablanca a, de son côté, traité 12.646 affaires, soit 22% de plus par rapport à 2020. Ces affaires consistaient en des demandes d’analyse d’échantillons ADN pour 79% d’entre elles. Le service de chimie légale, lui, a traité 954 demandes d'expertise, contre 1.470 demandes pour le service de toxicologie et des stupéfiants.

Un effectif de 78.146 fonctionnaires à la DGSN

Ces réalisations sont effectuées par 78.146 agents, dont 5.895 femmes réparties sur les cadres en uniforme et en civil avec une moyenne d’âge de 39 ans au niveau national.

L’année 2021 a été marquée par le renforcement des services de police par de nouveaux éléments, à travers l’organisation de six concours externes pour le recrutement de 8.214 fonctionnaires de police, dont 95 commissaires principaux, 120 commissaires, 490 officiers de police, 70 officiers de paix et 2.250 inspecteurs de police, et enfin 5.189 gardiens de la paix.

S’agissant du volet relatif à la motivation des fonctionnaires, la commission d’avancement s’attèle à l’examen des dossiers de 18.921 fonctionnaires inscrits sur les tableaux de promotion au titre de l’année 2021, en vue de les annoncer avant la fin de l’année en cours.

Les services de la sûreté nationale ont eu recours, depuis 2021, à un nouveau mécanisme de redressement visant à corriger les fautes professionnelles émanant des fonctionnaires de police durant l’exercice de leurs fonctions, ou celles liées à leur qualité en cas de transgression des obligations de réserve, d’intégrité et de probité. Ce nouveau dispositif correctionnel a permis de traiter 5.370 dossiers administratifs en 2021 et d’émettre 1.210 sanctions disciplinaires et 4.111 mesures correctionnelles, notamment des lettres d’observation et de reformation à l’Institut royal de police.

Les commissions d’inspection relevant de la sûreté nationale ont mené 432 enquêtes administratives, dont 179 ont été ouvertes sur la base de dénonciations. Ces enquêtes ont concerné 1.694 fonctionnaires, contre 1.755 l’année précédente. Au total, 16 enquêtes ont conclu à l’existence d'éléments qui confirment des actes contraires à la loi pénale et ont été soumises aux services de la police judiciaire pour faire l’objet d’investigations sous la supervision des parquets compétents.

Les services de l’inspection générale ont également mené 26 opérations, contre 18 l’année dernière, 14 opérations d’inspections professionnelles et 12 inspections à l’improviste et secrètes qui ont touché les différents services de sécurité et les commandements régionaux.

La poursuite de la modernisation des structures de police

La DGSN a procédé au parachèvement du projet intégré de réhabilitation et de modernisation des installations de police au niveau national. Dans ce contexte, les services de la sûreté nationale ont été renforcés au poste frontalier d'El Guerguerat. Ainsi, ils ont été érigés en "commissariat spécial" capable de suivre le grand développement du mouvement des personnes et des flux de marchandises.

De même, le district provincial de Dakhla a été promu en "sûreté régionale", celle-ci étant caractérisée par une organisation structurelle élargie et un renforcement au niveau des ressources humaines et des équipements logistiques.

Au niveau de la ville de Laâyoune, la structure de la préfecture de police a été renforcée et appuyée par la création d'un deuxième district de sûreté et d'une équipe spécialisée dans le repérage des explosifs, ainsi que d'une brigade antigang.

Pour accompagner l'expansion urbaine des nouveaux pôles urbains et renforcer les unités de sûreté spécialisées, une commission de police a été créée à Tamesna, dans la banlieue de Rabat, un disctrict de sûreté à Marrakech et cinq arrondissements de police à Oujda, Marrakech, Sidi Yahya El-Gharb et Tamesna. A cela s'ajoute la promotion du commissariat du port d'Agadir en district de sûreté, intégré en phase avec les développements que connaît cette structure maritime.

L'année 2021 a connu l'inauguration du nouveau siège du Laboratoire national de la police scientifique, construit sur une superficie de 8.600 m², avec des caractéristiques d'ingénierie et des équipements techniques de pointe. Ces derniers prennent en effet en compte les spécifications internationales du certificat de qualité ISO 17025 de l'Organisation américaine d'accréditation et de normalisation au cours des cinq dernières années.

L'année 2021 a aussi connu le démarrage des travaux de construction du nouveau siège de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). Elle consiste en un complexe de sécurité intégré de huit étages, couvrant une superficie totale d'environ 16.000 m² et comprenant une clinique médicale, des salles de dépôt, des bureaux pour prendre contact avec les avocats, une salle de prière, une cafétéria ainsi que des bureaux équipés pour les officiers et agents de la police judiciaire. Ce nouveau siège leur offre ainsi un environnement de travail propice, améliorant la qualité et l'efficacité des enquêtes pénales, et le respect des garanties légalement établies pour les personnes en démêlé avec la loi.

Les projets structurants

La DGSN entend œuvrer à la généralisation des brigades antigangs (BAG), au reste des services régionaux de la police judiciaire, et de créer de nouvelles brigades de lutte contre les explosifs dans les villes de Rabat, Fès, Dakhla, Béni Mellal et Agadir, après les expériences réussies et les résultats positifs obtenus par les brigades mises en place à Laâyoune, Casablanca, Marrakech et Oujda.

Il est également prévu l'année prochaine la création de deux écoles régionales de formation de police à Casablanca et Marrakech. Elles viendront s'ajouter à celles déjà ouvertes à Fès, Oujda, Laâyoune, Kénitra, Tanger et Bouknadel. Ces établissements s'inscrivent dans le cadre du plan de la DGSN visant à mettre en place un réseau national des écoles de formation réparties de manière équilibrée à l'échelle nationale.

Des préparatifs sont par ailleurs en cours pour créer de nouvelles brigades mobiles de maintien de l'ordre, dans le but de soutenir et de développer les opérations liées à l'organisation, par le Maroc, de manifestations et d'événements de dimensions internationales.

En ce qui concerne la question de l'amélioration des services de sécurité, la DGSN étudie l'adoption d'un mécanisme informatique ouvert et sécurisé qui permette le dépôt et le traitement de la procédure d'obtention des documents administratifs en ligne, et ce en exploitant les capacités d'identification à distance offertes par la nouvelle génération de la carte d'identité électronique.

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