Décès de Youssef Bejjaj : la famille accuse la police, la DGSN approfondit l'enquête
Réfutant la thèse de l'accident de circulation, la mère de Youssef Bejjaj, un jeune homme décédé le 8 septembre dernier, porte plainte contre des policiers pour meurtre. La DGSN annonce qu'une enquête approfondie se poursuit et s'engage à établir la vérité.

Décès de Youssef Bejjaj : la famille accuse la police, la DGSN approfondit l'enquête
Réfutant la thèse de l'accident de circulation, la mère de Youssef Bejjaj, un jeune homme décédé le 8 septembre dernier, porte plainte contre des policiers pour meurtre. La DGSN annonce qu'une enquête approfondie se poursuit et s'engage à établir la vérité.
Youssef Bejjaj, 21 ans, est décédé le 8 septembre 2021 à Casablanca. Les circonstances de sa mort restent encore floues. Sa famille et ses amis crient aux violences policières et réfutent la thèse de l’accident de la circulation, compte tenu des témoignages reçus, de quelques extraits vidéos de caméras de vidéosurveillance auxquels ils ont eu accès, et du rapport de l’équipe médicale qui constate "des blessures plus importantes que celles dues à un accident".
La mère du défunt, qui raconte les faits dans une vidéo, appelle à ce qu’une enquête soit ouverte pour révéler les tenants et aboutissants de cette affaire. Elle a, dans ce sens, porté plainte pour meurtre et falsification contre des policiers.
De son côté, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) réagit aux appels de "Justice pour Youssef", lancés sur les réseaux sociaux par des internautes via un hashtag du même nom, et affirme, à travers un communiqué daté du 16 novembre, que sur instructions de Abdellatif Hammouchi, la Brigade nationale de police judiciaire (BNPJ) se charge de "poursuivre et d’approfondir cette enquête, sous la supervision du parquet compétent". Et ce, pour en "révéler tous les détails".
Selon le même communiqué, en plus du décès de Youssef, un policier a été blessé dans le cadre de cette affaire, ainsi qu’une personne accompagnant le défunt. Alors que s’est-il vraiment passé ?
Sa mère et ses amis racontent
Pour l’instant, la DGSN indique que l’enquête est en cours sans fournir plus de détails. De son côté, l’entourage du défunt accuse trois policiers et "un homme habillé en tenue traditionnelle" d’avoir roué de coups le jeune Youssef, mais aussi d’avoir verbalement et physiquement agressé un témoin qui a filmé la scène.
C’est ce qu’affirme le groupe de supporters rajaouis "Ultras Green Boys" dans un communiqué daté du 15 novembre. Ces derniers indiquent qu’avant son décès, Youssef rentrait d’une réunion des membres de ce groupe dont il faisait partie, sur une moto et en compagnie d’un ami.
Selon eux, les deux jeunes ont été poursuivis, puis agressés par deux policiers en moto, ainsi que par un troisième dans une voiture de la marque Dacia, accompagné "d’un homme habillé en tenue traditionnelle blanche".
C’est ce dernier qu’ils accusent d’avoir agressé le témoin, de lui avoir "confisqué le téléphone et d’avoir supprimé une vidéo de l’agression".
Des faits qui, selon la mère du défunt et le groupe de supporters, ont été capturés par les caméras de vidéosurveillance, notamment celle d’une station de tramway près de laquelle Youssef est décédé.
"Les policiers l’ont frappé. Il a reçu des coups de pieds, des coups à la tête et dans le ventre, ainsi que sur les côtes. (..) Ils ont laissé le corps du défunt Youssef gisant dans la rue, couvert de sang sans qu’aucune intervention en urgence n’ait lieu", s’indignent les amis de Youssef.
Le groupe de supporters demande à ce que les vidéos soient accessibles et que le rapport d’autopsie soit publié. Selon la famille et les amis du défunt, l’équipe médicale qui a pris en charge Youssef a déclaré qu’il ne s’agissait pas d’un accident et a demandé à ce qu’une autopsie soit réalisée, en raison de "la présence d’ecchymoses, de blessures au cou, à la tête, au ventre et au niveau des côtes".