Ciments du Maroc : Alpha Mena change sa recommandation sur le titre d’‘accumuler’ à ‘alléger’

B.B | Le 10/10/2021 à 19:14
Le groupe a bien bénéficié de la reprise de consommation de ciments depuis le début d’année. Même si les marges ont bien résisté malgré la hausse du petcoke, une légère baisse est attendue d’ici la fin de l’année. La concurrence se fait plus rude avec l’arrivée dans le sud de LarfargeHolcim. Le potentiel est épuisé, mais avec le regain de consommation de ciment, la valeur est à surveiller au second semestre.

Dans une note diffusée le 7 octobre, Alpha Mena a revu ses prévisions concernant le titre Ciments du Maroc. Autrefois recommandée à l’accumulation, l’action est désormais recommandée à l’allègement. La société de recherche anticipe une baisse contenue de 2,5% du titre à 1 804 dirhams contre 1 850 dirhams à l’ouverture de la séance du 8 octobre.

Le groupe a cependant affiché de bons indicateurs au premier semestre 2021, profitant du bon rebond du secteur cimentier grâce à la forte hausse de consommation (+24,4% à fin juin 2021, ndlr). En bourse, le titre a progressé dans le sillage du MASI avec une croissance de 15,44% en YTD.

Source : medias24.com

Mais malgré ces bonnes performances, Ciments du Maroc demeure dominé par son concurrent principal, Lafarge Holcim.

Une concurrence nuisible

Au premier semestre, le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 17% à 1 985 millions de dirhams, grâce à la reprise sectorielle. Néanmoins, une menace de taille plane sur le groupe. La société de recherche note : « au cours de ces derniers mois de 2021, les parts de marché de CIMAR ont subi une pression importante suite à l’ouverture de l’usine d’Agadir de son principal concurrent ».

Comme évoqué dans de précédents articles, le sud marocain est le fief historique du groupe. Désormais, LafargeHolcim (historiquement présent au nord du pays, ndlr), vient concurrencer Ciments du Maroc dans les régions du Sud.

De son côté, Ciments du Maroc a commencé la construction d’un centre de broyage à Nador, dans le nord-est du pays. « Il sera opérationnel au cours de l’été 2022, afin de compenser l’éventuelle perte en termes de parts de marché dans les régions du Sud » explique Alpha Mena.

De bonnes marges sont conservées, mais le potentiel est épuisé

Il est également à rappeler qu’afin de réduire son exposition aux combustibles fossiles (soumis aux variations du prix du pétrole, ndlr), le groupe indique avoir signé en juin dernier « une convention avec les autorités locales de la région d’Agadir, pour la création d’un centre de traitement des déchets qui seront valorisés dans son usine d’Aït Baha ».

Cela permettra notamment à Ciments du Maroc de maintenir sa rentabilité et le niveau de son EBITDA. « Nous tablons sur une moyenne de 47% sur la période 2021-2023 contre une marge de 48,8% en 2020, tenant compte, également, de la montée des cours du petcoke » explique Alpha Mena. En effet, les cours du Petcoke (combustible dérivé du pétrole) ont flambée depuis le début de l’année. Néanmoins, le groupe a réussi à maintenir un niveau convenable de rentabilité sur la période avec des bénéfices en hausse de 202% par rapport à la même période l’an dernier à 586 millions de dirhams.

Une nouvelle intéressante, notamment pour le dividende annuel. « Ces chiffres des six premiers mois réconfortent les actionnaires notamment en ce qui concerne la politique généreuse de distribution de dividende (un payout moyen de 136% sur les trois prochaines années) » souligne la société de recherche. Elle anticipe d’ailleurs un yield de 5,37% cette année ainsi que l’an prochain.

Mais une perte d’un à deux points de base sur les marges est attendu d’ici la fin de l’année avec la hausse des coûts des combustibles. Pour Alpha Mena, le potentiel du groupe est épuisé, mais la valeur doit être observée de près, notamment avec la poursuite de la consommation de ciments au second semestre.

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