Malgré la crise, le secteur financier demeure résilient (Rapport sur la stabilité financière)

| Le 5/8/2021 à 18:12
Le 8ème rapport sur la stabilité financière au titre de l'année 2020 revient, entre autres, sur l’évolution des principaux composants du secteur financier et souligne sa résilience face à la crise.

Bank Al-Maghrib a publié, conjointement avec l’AMMC et l’ACAPS, le huitième rapport sur la stabilité financière au titre de l'année 2020.

Ce rapport souligne, entre autres, la résilience du secteur financier dans sa globalité, malgré la crise du Covid-19.

Bien évidemment, la détérioration des conditions économiques à cause de la pandémie s’est reflétée sur l’activité bancaire en 2020. Cela s’est traduit par un ralentissement de l’évolution de l’encours du portefeuille crédit qui est passée de 5,9% à 4,4% en 2020.

S’ajoute à cela la détérioration de la qualité des actifs bancaires, avec une hausse de 13,9% des créances en souffrance, s’établissant à près de 80 milliards de dirhams en 2020, soit un additionnel de 10 milliards de dirhams. Le taux de défaut du secteur bancaire a augmenté à 8,2% au titre de 2020 contre 7,5% une année auparavant.

Mais, malgré le choc sanitaire et ses répercussions sur la rentabilité des institutions financières, le secteur financier demeure globalement résilient.

En effet, le résultat net agrégé des banques a accusé en 2020 un net repli de 43,2% à 6,8 milliards de dirhams, soit la baisse la plus importante observée durant les dix dernières années. Cette contreperformance résulte notamment d’une forte augmentation du coût du risque de l’ordre de 74,1% et d’une hausse des charges non courantes des banques suite à leur contribution au fonds spécial Covid-19.

Malgré ce contexte, les banques continuent d’afficher des fonds propres supérieurs aux minimas réglementaires bénéficiant des mesures de soutien au secteur bancaire et aux agents économiques.

De son côté, le secteur des assurances a connu une décélération de la croissance du volume des primes qui s’est situé à 45,1 milliards de DH, soit une timide hausse de 1% contre 8,6% en 2019.

Le rapport souligne que dans le contexte de la crise, cette évolution n’a été possible que grâce à l’entrée en vigueur du régime obligatoire de couverture des conséquences d’événements catastrophiques qui a généré, pour le régime assurantiel, des primes émises de 476,7 millions de dirhams.

Le secteur des assurances a souffert également de la contraction du marché boursier.

Ainsi, le résultat net agrégé des entreprises d’assurances a reculé de 21% à 2,9 milliards de dirhams, impacté essentiellement par la chute du solde financier.

Concernant le secteur de la retraite, les principaux régimes affichent une situation financière difficile marquée globalement par l’importance de leurs dettes implicites et par l’épuisement de leurs réserves à divers horizons.

Dans ce contexte, la réforme systémique de la retraite, dont l’étude relative à la conception technique de scénarios dans le cadre d’un système à deux pôles (public et privé) est à un stade avancé, est attendue.

Cette réforme devait permettre d’instaurer une tarification équilibrée mais également de résorber, dans des proportions importantes, les engagements passés non couverts, et partant de rétablir les équilibres financiers dans le futur.

Baisse de 3 MMDH du volume d’émission sur le marché boursier en 2020

Les composantes du marché des capitaux ont, dans leur globalité, continué à évoluer favorablement en dépit du contexte de crise sanitaire et ce, à l’exception d’une période de forte baisse sur le marché boursier, lequel a pu récupérer graduellement une grande partie de ses pertes.

Dans le détail, le marché de la dette privée a enregistré une légère hausse de l’encours qui a atteint 236,5 milliards de dirhams.

Le risque de crédit relatif aux émetteurs de la dette privée ayant fait appel public à l’épargne reste limité et ce, en l’absence de défaut de remboursement des échéances de la dette. L’endettement de ces émetteurs suit une tendance haussière mais demeure globalement maitrisé.

Le volume d’émission sur le marché boursier ressort en baisse à 3 milliards de dirhams, après une courte phase de croissance durant les deux années précédentes. Le niveau de la valorisation globale du marché est resté relativement élevé en 2020 en dépit de la baisse des cours. (PER global de 33,5x en 2020).

Le secteur des OPCVM s’est montré résilient face à la crise avec un actif net qui a poursuivi sa progression pour atteindre 523 milliards de dirhams, grâce notamment à un important volume de collecte nette de 44,6 milliards de dirhams.

S’agissant des autres compartiments de la gestion d’actifs, ils ne constituent pas encore un enjeu pour la stabilité financière de par leurs encours limités.

L’encours des fonds de titrisation s’élève à 9,9 milliards de dirhams tandis que les levées et les investissements de l’activité de capital investissement ont atteint respectivement 1,35 milliard de dirhams et 804 millions de dirhams.

Pour sa part, l’activité des OPCI, qui a été lancée en juin 2019, connait un bon démarrage avec un actif net qui a atteint 6,1 milliards de dirhams.

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