Qui est « Epicerie Verte », la startup qui a levé 6,6 MDH auprès d'Azur Innovation Fund ?
Il s’agit d’une marketplace digitale spécialisée dans les produits bio du terroir, permettant aux producteurs d'écouler leurs produits en ligne. La startup assure la sélection des vendeurs en fonction de critères de qualité et de certification des produits. Avec sa levée de fonds, la jeune entreprise compte recruter et attaquer le marché européen pour promouvoir le bio « Made in Morocco ».
Le 21 mai, le fonds d’amorçage Azur Innovation Fund créé dans le cadre de l’initiative Innov Invest a effectué son premier closing. Cela s’est fait au profit d’Epicerie Verte qui a levé de 6,6 MDH.
La jeune entreprise, fondée en 2017 est une marketplace 100% en ligne spécialisée dans les produits biologiques. Il s’agit d’une boutique en ligne où agriculteurs, producteurs et autres vendeurs de produits bio peuvent commercialiser leurs marchandises. Son objectif est de créer un point de croisement entre une forte demande de la part des clients envers les produits bio du terroir et une offre en croissance qui ne trouve pas facilement de canal de distribution.
Comment ça marche ?
Contacté par LeBoursier, Amine Slimani, CEO d’Epicerie Verte nous explique le rôle que jour sa plateforme dans la démocratisation des produits issus de l’agriculture bio. « Nous nous sommes aperçus qu’il y avait une offre très intéressante au Maroc concernant les produits biologiques. Cependant, ces vendeurs avaient du mal à accéder à un marché car il y a très peu de points de ventes où il peuvent exposer convenablement leurs produits. Pour tout ce qui est vente en ligne c’est également assez compliqué à gérer directement pour les vendeurs. Donc nous venons jouer ce rôle de mise en relation entre acheteurs et vendeurs » nous explique le dirigeant.
Au-delà d’une simple mise en relation entre offre et demande, Epicerie Verte assure également la partie marketing, logistique et comptable des vendeurs qui souhaitent vendre sur la plateforme. « Cela va de la prise de photo à la communication sur les réseaux sociaux et la promotion sur le site d’Epicerie Verte. Globalement, nous essayons de promouvoir les produits de nos vendeurs sur les différents canaux de communication. Nous pouvons également les mettre en avant sur des newsletters personnalisées aux préférences des clients. Nous faisons également de la promotion via différents influenceurs » nous apprend l’entrepreneur.
La plateforme se rémunère en prélevant des commissions sur les ventes effectuées par les vendeurs. « Pour les vendeurs, nous ne facturons pas les services un par un, nous pratiquons la facturation de commission unique sur les ventes effectuées sur la plateforme. Cette commission n’a lieu que si le vendeur effectue une vente sur le site. Si pour une raison ou une autre, un vendeur répertorié n’effectue aucune vente, rien ne lui est facturé » détaille le dirigeant. La startup gère également tout l’aspect logistique et service après-vente. Aujourd’hui, près de 90 vendeurs (coopératives, producteurs, agriculteurs, etc.) et plus de 2.500 références produits sont répertoriés sur la marketplace.
Une assurance de traçabilité
Avant de pouvoir vendre ses produits sur Epicerie Verte, encore faut il montrer gage de traçabilité. Les vendeurs peuvent postuler pour vendre leurs produits, mais la startup mène son enquête pour accepter ou refuser les candidatures en fonction des contrôles de traçabilité effectués.
« Nous faisons une vérification de cohérence. Si un vendeur dispose de trois hectares de terre et présente une production qui se chiffre en tonnes, dès lors, on sait qu’il y a un problème quelque part. Nous nous assurons qu’ils respectent un certains nombres de critères, notamment s’ils sont dans le périmètre de produits que nous proposons, leurs certifications, etc… Nous procédons également à des contrôles qualité sur place en visitant les exploitants. Si vous trouvez la mention bio quelque part sur notre site, c’est qu’il y a un certificat derrière » détaille le dirigeant.
Mais la startup va également chercher les coopératives et les artisans bio peu matures à la vente en ligne pour proposer les services de sa marketplace. « Il y a deux catégories de vendeurs, ceux qui ont l’habitude de la vente en ligne, mais de l’autre côté, les coopératives et artisans ne s’orientent pas instinctivement vers des offres comme la nôtre » explique Amine Slimani.
Une optimisation de la logistique pour une livraison rapide
Comme toute marketplace, la startup doit également gérer l’aspect logistique, crucial à son activité. Privilégiant les circuits courts, la jeune entreprise assure des livraisons le jour du passage de commande à Casablanca et sous un maximum de trois jours ouvrés dans le reste du Maroc. Pour cela la startup utilise ses statistiques de ventes pour optimiser ses approvisionnements en marchandises depuis ses vendeurs.
« Nous avons un entrepôt à Aïn Sebaa, géré par un prestataire logistique et nous demandons aux vendeurs de nous envoyer un minimum de stock au niveau de notre entrepôt. Notre système d’information nous permet d’avoir une visibilité sur les ventes et nous savons quelle quantité de chaque produit est à demander aux vendeurs. L’objectif étant de fonctionner de la façon la plus optimale pour le vendeur comme pour les clients » explique le CEO.
Accélérer la croissance locale et attaquer le marché européen
Cette récente levée de fonds de 6,6 millions de dirhams va permettra à la société de renforcer certains pans de son activité. « Une marketplace demande beaucoup d’investissement de départ pour lancer les activités, notamment en système d’information, de gestion des stocks, de logistique et d’approvisionnement. Nous avons globalement triplé notre chiffre d’affaires chaque année depuis notre création. Mais nous sommes confrontés à la nécessité de recruter plus de personnes pour gérer le flux que nous avons aujourd’hui, traiter avec plus de vendeurs et préparer nos projets de développement » confie le dirigeant.
Principalement orientée vers les produits secs, la startup ambitionne également de diversifier son offre et distribuer les produits frais à Casablanca. Sur les 12 prochains mois, la startup ambitionne de recruter une dizaine de personnes pour répondre à la demande. « Nous souhaitons également mettre en avant la qualité du ‘Made In Morocco’ sur notre plateforme au Maroc et à l’international. Si l’on veut rajouter de nouvelles lignes de service au Maroc et attaquer de nouveaux marchés européens, il faut des investissements d’un autre niveau. D’où notre levée avec Azur innovation. De plus, il s’agit de smart money, le fonds rassemble plusieurs investisseurs qui peuvent nous faire bénéficier de leurs expériences et leurs réseaux au Maroc et à l’international » confie Amine Slimani.
D’ici la fin de l’année, la startup souhaite attaquer le marché européen. « Nous avons déjà de la demande sur ce marché là et nous pouvons moyennement y répondre aujourd’hui. L’objectif est de se constituer un stock sur place dans notre marché cible européen pour les produits les plus demandés et les proposer à la clientèle européenne » conclut Amine Slimani.
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