La Banque mondiale relève légèrement sa prévision de croissance économique pour le Maroc en 2021
La Banque mondiale anticipe désormais une croissance de 4,2% de l’économie marocaine contre une prévision initiale de 4% en janvier dernier. Sa nouvelle prévision est basée sur les bonnes perspectives de la campagne agricole, l’évolution de la campagne de vaccination, la politique monétaire accommodante du pays et le maintien de la relance budgétaire.
La Banque mondiale qui tablait sur une croissance de 4% de l’économie marocaine en 2021 (selon le rapport de suivi de la situation économique du Maroc publié en janvier 2021), revoit ses prévisions légèrement à la hausse pour anticiper une progression de 4,2%, d’après le dernier point fait sur l’évolution de l’économie, publié le 2 avril 2021.
« La combinaison d'une pandémie et d'un choc agricole a poussé l'économie marocaine dans une profonde récession en 2020. Cependant, la réponse du gouvernement à la crise a été appropriée et les réformes ambitieuses mises en œuvre pourraient ouvrir la voie à une solide reprise. La croissance devrait s'accélérer à 4,2% en 2021, même si des risques de baisse importants subsistent. Une reprise au coup par coup avec une lente création d'emplois retarderait le retour aux niveaux de pauvreté d'avant la pandémie », souligne la Banque.
Plus en détails, la banque explique sa prévision par le fait que « la production agricole retrouve ses tendances historiques, le déploiement du vaccin se déroule conformément aux plans du gouvernement, la politique monétaire reste accommodante et la relance budgétaire est maintenue. La reprise des secteurs manufacturiers et des services devrait être progressive, initialement contrainte par le récent ralentissement des partenaires commerciaux du Maroc et par un retour prolongé du tourisme international ».
Ainsi, « la croissance du PIB réel devrait rester légèrement supérieure à sa tendance d'avant la pandémie au cours de la période de projection, car l'écart de production se réduit progressivement et les réformes en cours commencent à avoir un impact ».
Elle anticipe également une stabilisation du déficit du compte courant en dessous de 4% du PIB (-3,5% du PIB en 2021 contre -3% en 2020), tandis que le déficit budgétaire devrait diminuer progressivement pour passer de -7,7% du PIB en 2020 à -6,5% en 2021.
La dette publique devrait augmenter pour se situer à 78,4% du PIB en 2021 contre 77,8% en 2020. Le déficit de la balance des paiements se situerait à -4% du PIB en 2021 contre -5,2% en 2020.
L’inflation devrait atteindre, selon la banque, 1,1% en 2021 contre 0,7% en 2020.
Source: Banque mondiale.
La prévision de la Banque mondiale sur l’évolution de la croissance économique reste pessimiste en comparaison avec les anticipations du gouvernement marocain, de Bank Al-Maghrib (BAM), et du Haut-commissaire au plan (HCP).
Bank Al-Maghrib a anticipé, lors de son dernier conseil, une croissance de 5,3% de l’économie marocaine, soit la prévision la plus optimiste faite jusqu’à présent. Il a été toutefois souligné que la prévision de BAM reste soumise à beaucoup d’incertitudes, et que la Banque centrale n’hésitera pas à actualiser ses prévisions trimestrielles selon l’évolution de la situation sanitaire et économique.
Le gouvernement marocain, lui, prévoit une croissance de 4,8% en 2021. De son côté, le HCP prévoit une croissance 4,6% en 2021. Mais cette prévision est basée essentiellement sur une vaccination anti-Covid massive de la population au premier semestre. A présent, un ralentissement de la vaccination au Maroc est observé.
Les défis qui persistent
Malgré les bonnes perspectives qui se dessinent, l’économie marocaine reste encerclée par des risques. La Banque mondiale estime que « l’évolution de la pandémie reste incertaine tenant compte de la propagation du nouveau variant, ce qui pourrait emmener vers l’adoption de nouvelles mesures restrictives au Maroc et ailleurs ».
Dans ce contexte, « les besoins de financement bruts importants du pays ont augmenté l'exposition de l'économie à un choc externe et l'augmentation continue des créances douteuses pourrait peser sur les bilans des banques. La matérialisation des passifs éventuels associés aux crédits garantis par l’Etat pourrait générer une détérioration des perspectives budgétaires », souligne la Banque.
La pauvreté devrait baisse en 2021 mais « elle ne pourrait pas revenir au niveau de l’avant-crise », anticipe-t-elle.
Et d’ajouter : « le pourcentage de la population ''vulnérable '' devrait passer de 29,56% en 2020 à 28,35% en 2021. Ce trend baissier devrait se poursuivre en 2022 et 2023, mais les indicateurs de pauvreté ne pourraient revenir au niveau de l’avant-crise qu’en 2023. L’implémentation de la réforme de la protection sociale pourrait accélérer ce processus».
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