Le dirham reste stable, le marché scrute la balance des paiements (experts)

M. Ett. | Le 5/3/2021 à 15:45

D’après deux experts du marché des changes, le dirham reste stable pour le moment. Le marché est attentif à l’évolution des échanges extérieurs. La position de change des banques baisse tout en restant confortable.

 

Le dirham s’est apprécié légèrement face à l’euro et au dollar depuis début mars. Mais la tendance affichée depuis le début de cette année est plutôt à la stabilité, d’après le directeur d’une salle des marchés de la place.

Et d’expliquer : « Pour l’instant, le marché est assez liquide. Les opérateurs sont attentifs à quelques opérations d’échange extérieur, liées principalement au marché pétrolier, aux importations de céréales et les exportations de manière générale. Ils ont aussi besoin de visibilité concernant les transferts de dividendes. Tout cela va nous donner un peu plus de visibilité ».

A rappeler que la Banque centrale prévoit une dépréciation de 1,2% du taux de change effectif réel en 2021.

La position de change des banques a baissé, tout en restant longue, passant de 7,55 milliards de DH au 31 décembre 2020 à 4,65 milliards de DH au 3 mars 2021, d’après les données diffusées par BAM. Notre source estime que la position des banques reste confortable pour le moment.

« Tant que la position des banques reste au-dessus de 2 milliards, elle reste confortable. Par contre si elle passe au-dessous de ce seuil, elle deviendra un peu critique et il y aura des impacts sur la valeur du dirham. Pour l’instant, le marché est tranquille, il n’y a pas de quoi s’alarmer », explique notre interlocuteur.

Pour sa part, l’encours des avoirs officiels de réserve s’est établi à 308,5 milliards de dirhams au 26 février 2021, en hausse de 24,7% en glissement annuel. « Sur le court termes, ces réserves sont stable. Leur évolution sur le long terme dépendra des décisions qui seront prises par rapport au remboursement des crédits », continue-il.

Les facteurs qui pourraient changer la tendance actuelle

L’évolution du dirham face aux devises étrangères est conditionnée par plusieurs facteurs.

Omar Bakkou, économiste et spécialiste en politique de change, joint par LeBoursier, explique que « les produits énergétiques et pétroliers représentent une part assez importante dans nos importations et nos dépenses en devises d’une manière générale. Les prix de ces produits fluctuent constamment et cela agit sur la balance commerciale et sur le marché de change en général. C’est le paramètre qui peut beaucoup influencer le taux de change tenant compte de sa forte fluctuation ».

En ce qui concerne les autres composantes du marché de change, « il y a les recettes des exportations et les transferts des MRE, du côté des recettes. Les envois des MRE démontrent une résilience en cette période. Du côté des exportations, elles évoluent dans le même sens et avec une ampleur proche de celle des importations, ce qui participe à l’équilibre de la balance des devises d’une manière générale », indique-t-il.

Pour les dépenses, « elles sont constituées en grande partie des importations. Celles-ci dépendent de la production. Et généralement, lors ce qu’il y a une atonie en matière de croissance économique, cela retentit sur les importations », ajoute notre interlocuteur.

A rappeler que Bank Al-Maghrib a prévu, à l'issue de son dernier conseil de politique monétaire de l'année 2020, un raffermissement des transferts des MRE qui devraient totaliser 70 milliards de DH en 2021 contre 65,8 milliards de DH en 2020. Pour leur part, les entrées d’IDE devraient reprendre leur dynamisme pour atteindre un volume correspondant à 3,1% du PIB.
 

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