Moody's change la perspectives de la note souveraine du Maroc de stable à négative
A cause des impacts de la crise du Covid sur les finances publiques, Moody’s change la perspective de la note souveraine du Maroc de stable à négative et confirme la note Ba1.
L’agence de notation internationale Moody's a changé, jeudi 4 février, la perspective des notations émetteurs marocains de stable à négative. Elle a confirmé la notation Ba1 des émetteurs marocains et des obligations senior non garanties.
Notons que le Maroc a vu la perspective de sa note baisser chez S&P et a perdu son investment grade chez Fitch. Cela n’a rien changé pour ses emprunts à l’international. Le Maroc a levé 3 milliards de dollars sur le marché financier international, mardi 8 décembre 2020 à des conditions avantageuses. Il s’agissait de la 2ème levée à l’international du pays en l’espace de moins de 3 mois. En septembre dernier, le Maroc a levé 1 milliard d'euros sur 5 ans et demi et 10 ans et il a mobilisé plusieurs financements multilatéraux et bilatéraux.
La dégradation des perspectives de la note Maroc par Moody’s s’explique par « l'impact à moyen terme de la pandémie sur la solidité budgétaire du Maroc, en particulier à la lumière de la reprise économique médiocre attendue compte tenu de l'exposition concentrée de l'économie aux secteurs et aux partenaires commerciaux durement touchés par la pandémie ».
Moody’s souligne la forte hausse de la dette du pays et exprime son inquiétude. « Alors que l'impact sur la dette publique a jusqu'à présent été conforme à celui d'autres marchés émergents, la progression à la hausse du fardeau de la dette poursuit une tendance constante depuis 2008. Parallèlement à l'exposition du gouvernement aux passifs conditionnels des dettes des entreprises publiques et une augmentation des garanties de crédit dans le cadre de la riposte à la pandémie, cela soulève des inquiétudes quant à la capacité du gouvernement à arrêter, et finalement à inverser, l'érosion de la solidité budgétaire ».
La confirmation de la notation Ba1 « prend en compte l'accessibilité continue de l'encours de la dette, soutenue par l'accès à des sources de financement intérieures et extérieures à des conditions favorables afin de répondre à des besoins d'emprunt bruts plus élevés, tandis que les prix de l'énergie qui restent toujours bas et un solide coussin de réserve de change permettent de limiter les risques externes de vulnérabilité », explique l’agence de notation.
Pour leur part, les plafonds par pays (ou la note en monnaie étrangère maximale qu'un emprunteur est théoriquement susceptible d'obtenir dans un pays donné) du Maroc restent inchangés. Le plafond de la monnaie locale reste à Baa1, « reflétant une forte empreinte du secteur public en plus d'institutions prévisibles et un risque de vulnérabilité externe réduit, contrebalancé par un risque politique persistant, comme en témoignent les manifestations sociales sporadiques et la recrudescence potentielle des tensions liées au territoire du Sahara ».
De son côté, le plafond des devises étrangères à Baa2 reflète l'existence de contrôles des capitaux, cohérents avec le système de taux de change indexé, et prend en compte la politique de libéralisation progressive des taux de change initiée en janvier 2018, bien que ce processus se déroulera à un rythme plus lent que prévu initialement », souligne Moody’s.
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