A Casablanca, un nouveau studio d'enregistrement veut prendre les devants

Lancé en novembre dernier, Central Studio destiné aux professionnels de l'image se positionne pour devenir le 1er studio du Maroc puis d’Afrique. Selon son fondateur, Zakaria Naceureddine Serghini, il faudra cependant attendre la fin de la crise sanitaire pour se distinguer, par rapport à la concurrence actuelle.

A Casablanca, un nouveau studio d'enregistrement veut prendre les devants

Le 15 octobre 2020 à 15h02

Modifié 10 avril 2021 à 22h58

Lancé en novembre dernier, Central Studio destiné aux professionnels de l'image se positionne pour devenir le 1er studio du Maroc puis d’Afrique. Selon son fondateur, Zakaria Naceureddine Serghini, il faudra cependant attendre la fin de la crise sanitaire pour se distinguer, par rapport à la concurrence actuelle.

Depuis moins d’un an, un nouveau studio de tournage a été fondé à Casablanca par un ancien prestataire de services techniques audio-visuels qui a voulu ajouter à son métier la location d’espaces.

Sollicité par Medias24, Zakaria Naceureddine Serghini a refusé de révéler l'investissement consacré mais selon nos informations, il faut compter entre 20 et 25 MDH pour monter ce genre de structure.

De prestataire de services techniques à loueur d’espaces d’audiovisuel

Prestataire technique pendant une vingtaine d'années dans le domaine audiovisuel, notre interlocuteur déclare que sa société s’est occupée de nombreux événements privés ou publics.

« A titre d’exemple, nous avons fourni toute la partie technique nécessaire à la tenue de conventions organisées pour la CDG, Euler Hermes, l’African festival Cristal et tant d’autres.  

« La majorité de notre travail est d’ordre technique comme le son, la projection, la traduction simultanée, l'encadrement des speakers, le streaming …

« A contrario, tout le reste qui concerne la production de contenu qui n’est pas de notre ressort est géré par les entreprises elles-mêmes à travers leur département de communication.

« Au final, la construction de ce studio n'est que la continuité de notre métier d'origine, sachant que nous étions et restons des loueurs d’équipements et maintenant des loueurs d’espaces parce que cela fait de longues années que nous faisons de la prestation technique », explique Serghini en rappelant l’évolution de sa nouvelle structure depuis sa création.

Un studio feutré pour ne pas se marcher sur les pieds

« A l'ouverture en novembre dernier, soit avant l'apparition du Covid, nous étions sur un très bon trend avec un intérêt important des professionnels qui ont considéré que notre studio était un des plus modernes et surtout des mieux étudiés pour cohabiter et travailler ensemble.

« En effet, sachant que dans un studio, il y a de nombreux intervenants comme nos clients, les clients de nos clients et les techniciens, tout le monde doit se retrouver dans un environnement adéquat pour pouvoir affronter des horaires de travail continu qui peuvent aller de 24 jusqu’à 48 heures.

« D'où l'importance du côté feutré et chaleureux de notre studio, qui permet de ne pas se marcher sur les pieds comme ça peut être le cas dans certains hangars ouverts où il n'y a pas d'endroit dédié à chacun et qui fait que les techniciens se mélangent sans distinction avec les clients et l'agence.

« Ainsi, quand il y a des soucis techniques, il n'y a pas besoin que le client de l’agence assis à côté des techniciens soit mis au courant sans ménagement et sans être préparé à des solutions.

Deux studios de tournage avec 4.000 mètres carrés d’espaces couverts

« C'est la raison pour laquelle la conception de l'espace de tournage est très importante », explique le directeur général qui précise que son entreprise emploie 12 personnes à titre permanent.

Sur la superficie du studio, Serghini affirme qu’il compte 4.000 mètres carrés d’espaces couverts, avec notamment deux plateaux de tournage de 900 mètres carrés chacun pour un total de 8.000 m2.

« Nous avons choisi de nous installer dans la zone industrielle Sapino dans la périphérie de Casablanca qui n’est pas assujettie à des contraintes d'horaires et permet de travailler 24/24 sans déranger personne. De plus, sa proximité avec l'aéroport Mohammed V est avantageuse pour recevoir d’éventuelles productions étrangères.

Une reprise timide à cause des règles sanitaires

« Malheureusement, l'apparition du coronavirus a stoppé notre développement qui s’annonçait prometteur. Aujourd'hui il y a une reprise timide avec quelques demandes mais la réticence est toujours là.

« En effet, les règles sanitaires limitent toujours le nombre de personnes présentes sur un plateau et quelque part nous sommes les dommages collatéraux de la psychose actuelle.

« Si les tournages de longs-métrages étrangers ont bien redémarré, c'est parce qu’ils se font en plein air et qu’il y a moins de risque de contamination alors que dans les espaces fermés comme dans des studios, c'est plus compliqué à gérer.

« Heureusement, nous sommes en train de finaliser des signatures fermes avec un certain nombre de clients et avec un planning de réception limitée de personnes pour respecter les règles sanitaires », se réjouit le fondateur du Central Studio.

Le studio peut tout fournir sauf de la production de contenu

A la question de savoir quelles prestations techniques pouvait délivrer son studio, Serghini précise que sa nouvelle activité va de la location simple du local jusqu'à la livraison de prestations techniques.

« Nous sommes aussi bien loueurs d’espaces que prestataire de services à la carte qui ne sont cependant pas imposés au client.

« Si le client a besoin d’éclairage, de son…, nous pouvons aussi lui faire réaliser des économies en termes de décor avec des éléments disponibles à la location ou que nous construirons pour lui.

« Afin d’optimiser ses coûts en termes d’argent et de temps, le client peut donc puiser dans notre stock disponible ce qui lui évitera de devoir s’adresser à une dizaine d’intervenants ou de fournisseurs.

« Ceci dit, on ne l’empêchera pas de faire venir un prestataire avec qui il a l’habitude de travailler et on pourra se contenter de rester un fournisseur loueur d’espace.

« A titre d’exemple, s’il veut monter une émission télévisée, soit on lui loue le local et il s’occupe de tout le reste (son, éclairage, décors …) soit il nous remet un cahier des charges et le jour J, il lui suffit de venir à la loge maquillage avec ses invités avant de démarrer l’enregistrement de son émission.

Pas de captation d’images

« Sachant qu’il y a plusieurs métiers dans l'audiovisuel, nous essayons d'être polyvalents mais nous ne faisons pas de captation technique à savoir de prise d’images que nous préférons sous-traiter.

« La raison est que la plupart de nos clients sont déjà des prestataires de captation d’images qui disposent d’un parc de caméras. Il n’est donc pas question de les concurrencer.

« Le client peut tout nous demander mais n’étant pas une boîte de production, nous ne produisons pas de contenu d’émission car nous sommes des prestataires techniques et des loueurs d’espaces.

Une offre directe ou sous-traitée par des experts

« Sur la partie technique et scénique (estrade, gradins, sols lumineux …), nous sommes en mesure d’accompagner nos clients qui ont un cahier des charges pour des émissions musicales, publicités …

« Dans le cas où ils n’ont pas de cahier de charges, nous pouvons travailler ensemble pour affiner le concept en se substituant au régisseur pour définir le genre des besoins techniques.

« Nous pouvons également accueillir des tournages de courts-métrages en créant les décors nécessaires en intérieur mais pas seulement physiques car beaucoup de décors se font en virtuel sur des fonds verts.

« Tout dépendra du contenu du cahier des charges, il y a des choses que l'on peut faire nous-mêmes, sinon on va sous-traiter avec des spécialistes, car personne n’est capable de tout maîtriser », tient à préciser Serghini.

Sur l'identité de ses partenaires techniques, il affirme qu’en fonction des exigences, son studio travaille avec des entreprises marocaines (HTV…), ou avec des sous-traitants français, américains, canadiens.

Un marché d'avenir loin d’être saturé

Interrogé sur la concurrence directe pour Central Studio, Serghini déclare qu’elle est composée de 4 grands studios nationaux mais que le marché n'est pas encore saturé même s’il existe de nouveaux entrants qui viennent du Moyen-Orient en pariant sur le virage numérique.

« En fait, l’offre actuelle du marché est surtout composée par de nombreux petits studios qui veulent d’ailleurs, depuis notre création, devenir partenaires avec notre structure qui dispose d’un plus grand espace que le leur.

« Hormis les petits, il y a quelques grands studios comme ceux de El Arch, Cinédina, SNPS …et enfin celui de 2M mais qui n’est pas à louer car il ne sert qu’aux besoins de la chaîne TV.

« Ainsi, ceux de Sarim Fassi-Fihri, situés sur la route d’El Jadida, sont plus grands que les nôtres mais selon moi, un espace de 900 mètres carrés est un bon compromis entre le petit studio qui parfois ne suffit pas et celui de 1200 mètres carrés qui est très rarement utilisé entièrement.

Concernant les tarifs pratiqués à son studio, ils sont très raisonnables et qu’ils se discutent en fonction des prestations demandées et du nombre de jours d’occupation, conclut Serghini qui espère que la crise actuelle passera bientôt pour que Central Studio puisse montrer son expertise.

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