M2M : les projets mis en stand-by se débloqueront en 2021 (Redouan Bayed)

Bian Brequeville | Le 16/9/2020 à 16:25

M2M a connu de fortes perturbations sur ses activités à cause de la Covid-19. Mais dans un secteur de la monétique porteur dont l’importance a été exacerbée par la crise, son PDG Redouan Bayed se dit serein quant au futur.

Avec un chiffre d’affaires consolidé en chute de près de 62% au premier semestre 2020, l’acteur des paiements électroniques n'a pas échappé pas aux répercussions de la crise. Sur le seul second trimestre, la firme a connu une chute du CA consolidé de 86,3%.

Le confinement, entrave aux affaires

Le confinement a enrayé les performances commerciales du groupe et mis en suspens la réalisation de différents projets à l’international. « La crise a en effet porté un coup aux affaires. Nous avions des dossiers et des projets enclenchés dans plusieurs pays. Ces derniers sont soumis à des cycles de réalisation assez longs. Ce sont des programmes étatiques qui prennent du temps dans leur mise en œuvre. Donc oui, la crise a mis en stand-by différentes réalisations de contrats», nous confie Redouan Bayed.

La société a également accusé le coup de la fin de la concession ASSIAQA Card avec l'Etat. En janvier déjà, avant la crise, le groupe avait averti sur un potentiel manque à gagner de 80 millions de dirhams sur son CA consolidé en 2020.

M2M tablait sur ses autres relais de croissance pour contrebalancer cette chute. Mais c’est sans compter sur la crise sanitaire arrivée mi-mars. Concernant son activité d’acceptation de paiement par TPE avec NAPS, le dirigeant admet que les transactions ont fortement été impactées. « Durant le confinement, avec la fermeture des commerces, il est clair que l’activité a été très perturbée. Beaucoup de commerces ont fermé pendant plusieurs mois, d’autres n’ont pas encore atteint leur vitesse de croisière. On voit l’impact qu’il y a sur les secteurs porteurs comme la restauration, le tourisme, etc. Le flux des transactions ont été impacté et le chiffre d’affaires également », nous explique le PDG du groupe.

NAPS a également été impactée sur les récentes offres qu’elle venait de mettre en place depuis le 30 octobre dernier, notamment sur le segment émissions de moyens de paiements électroniques. « Ce qu’il faut savoir avec NAPS, c’est que nous avions un nombre de nouvelles offres qui étaient prêtes, notamment dans l’émission. Avec la crise malheureusement, nous avons du lever le pied sur ces activités, le temps que les choses redeviennent à peu près normales pour lancer ces nouveaux programmes. Dans les mois qui viennent le rythme croisière sur l’émission devrait être atteint de nouveau », explique le dirigeant.

Malgré les difficultés et la mauvaise année 2020 qui se profile, Redouan Bayed n’en reste pas moins confiant quand il évoque l’avenir.

Un besoin qui sera toujours là

Conscient d’œuvrer sur un secteur porteur, selon lui, 2020 a mis un frein aux projets en cours, mais ne les a en aucun cas remis en question. « Il faut prendre en compte que cette crise sanitaire a exacerbé le besoin en digitalisation des flux, des procédures administratives. Nous l’avons d’ailleurs bien vu au Maroc. De ce fait, nous restons très actifs sur ces segments » rappelle Redouan Bayed. Avec des transactions non-cash qui augmentent en moyenne de 15% par an dans le monde (et donc encore plus sur les marchés émergents), la crise a mis en attente un certain nombre de besoins désormais devenus essentiels. « Nous pensons que dans les 2 ou 3 années à venir, ce qui n’a pas été fait en 2020 sera rattrapé de manière plus rapide et importante », explique le dirigeant.

Programme e-gov de transformation digitale, paiement électronique, mobilité, transports, tels sont les relais de croissance sur lesquels continue de tabler la société. Un mouvement de fond global amenant des opportunités qui inspire notamment la confiance des marchés financiers. Car si depuis le début de la crise, la firme a connu un creux dans son cours de bourse entre les mois de mars et juin, cette dernière a repris de plus belle.

Désormais, l’action M2M s’échange à 670 dirhams l’action, en hausse de 16,5% par rapport à début janvier 2020 où le cours était à 575 dirhams l’action. « Il est clair que nous sommes sur des métiers du futur et aujourd’hui nous sommes préparés avec de belles offres et une présence à l’internationale où nous réalisons d’ailleurs au-delà de la moitié de notre CA » explique Redouan Bayed.

Pour sa relance post-crise, le groupe table notamment sur la poursuite de sa conquête à l'international. « Nous travaillons sur notre croissance externe, ce n’est pas un secret. Nous finalisons actuellement un certains nombres de deals, notamment en Europe » explique le PDG de M2M. Il conclut « le ralentissement est global sur 2020 que cela concerne le marché local ou étranger, mais nous tablons sur une forte accélération de la croissance à partir de 2021 sur tous nos marchés ».

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 29/3/2024 à 10:15

    TGCC : hausse de 48% du RNPG en 2023

    Le groupe a amélioré ses revenus grâce à une bonne dynamique commerciale et une accélération du rythme de production. Le dividende progresse de 25% au titre de l’année 2023 à 7 dirhams par action.
  • | Le 28/3/2024 à 16:17

    Comment Sonasid a maintenu sa rentabilité malgré une conjoncture défavorable

    Le groupe a connu une baisse des marges et de la rentabilité en 2023 du fait d'un contexte global défavorable. Les cinq années qui arrivent s'annoncent meilleures avec des piliers de demandes importants dans le sillage des infrastructures hydrauliques dans le Royaume et de la CDM 2030. Le groupe développe son fil précontraint dans sa nouvelle usine de Nador et débutera la commercialisation au T4-2024.
  • | Le 28/3/2024 à 16:04

    CapAccess : l'offre en cours de déploiement progressif par les banques

    L'écosystème bancaire déploie actuellement la solution de financement à destination des PME et entreprises de taille intermédiaire. Étant donné la technicité de l'offre, le processus requiert la formation des équipes bancaires en interne, ainsi qu'une pédagogie et un accompagnement fort des clients.
  • | Le 28/3/2024 à 11:43

    Malgré un contexte international fortement baissier, OCP maintient une marge de 32% en 2023

    Le groupe a vu les prix fortement baisser après une année 2022 marquée par l’inflation et des prix exceptionnellement élevés. Les engrais ont représenté 66% du chiffre d’affaires total d’OCP en 2023. Les chiffres d’affaires de la roche et de l’acide phosphorique ont enregistré des baisses respectives de 18% et 40% par rapport à 2022. Le RNPG termine à 14,3 MMDH en baisse de 49%.
  • | Le 28/3/2024 à 9:52

    LafargeHolcim Maroc : hausse de 11,2% du résultat net dans un contexte compliqué en 2023

    Le groupe est parvenu à maintenir ses revenus dans un marché 2023 flat pour les cimentiers. La profitabilité a progressé du fait de la hausse du résultat d’exploitation et de la révision de la base d’impôts différée suite à la hausse progressive de l’IS.
  • | Le 26/3/2024 à 16:12

    Un déficit maîtrisé du Trésor attendu en 2024 à 62 MMDH (AGR)

    Le besoin de financement brut du trésor d'ici la fin de l'année est de près de 110 MMDH. Sur ce montant, 65 MMDH seront couverts par le financement extérieur. La dette du Trésor devrait progresser de 6% en 2024 à 1.086 MMDH. Sa composante extérieure devrait, quant à elle, progresser de 19% à 315 MMDH.