Le Covid-19 a accéléré la création de marchés à bestiaux en bonne et due forme

La Comader a inauguré le premier marché à bestiaux de Souk Tlet à Azrou. Un deuxième sera inauguré à Jerada dans environ 8 jours, et un troisième sera construit dans la région de Souss-Massa.

Le Covid-19 a accéléré la création de marchés à bestiaux en bonne et due forme

Le 23 juin 2020 à 16h30

Modifié 11 avril 2021 à 2h46

La Comader a inauguré le premier marché à bestiaux de Souk Tlet à Azrou. Un deuxième sera inauguré à Jerada dans environ 8 jours, et un troisième sera construit dans la région de Souss-Massa.

La Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural, en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et le ministère de l’Intérieur, initie la création de nouveaux marchés à bestiaux pilotes à la hauteur des objectifs de la stratégie Génération Green 2020-2030, lit-on sur un communiqué de la Comader.

Contacté par Médias24, Mohamed Karimine, président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges, nous confie que l'idée a été proposée par la Fiviar en 2009, dans le cadre du contrat-programme conclut avec le gouvernement. 

"Nous avions demandé au ministère de l'Agriculture l'aménagement de marchés à bestiaux dans toutes les régions du Maroc". Depuis, seuls deux sont en construction, "un premier à Sidi Bennour, qui sera fonctionnel dans quelques mois, et un second à Laâyoune". "Nous n'avons pas réussi à aménager tous les marchés parce qu'on n'a pas pu mobiliser les présidents des communes", a-t-il ajouté. 

Rappelons que le souk de Sidi Bennour a nécessité un investissement de 20 millions de DH. Il s’étalera sur une superficie de 5,8 hectares. Sa capacité d’accueil sera de 2.000 têtes ovines, 4.000 bovines et 400 d’équidés. Il devrait répondre aux besoins de toute la région de Doukkala pour la commercialisation du bétail.

Un projet accéléré par le covid-19 

"Le commerce des animaux vivants au Maroc se fait dans les souks hebdomadaires ruraux", nous explique notre source, ajoutant que ces souks ne sont équipés ni pour les bêtes, ni pour les éleveurs, ni même pour les visiteurs.

"La vente se fait dans des conditions déplorables, souvent très tôt le matin, dans le noir, et les éleveurs se font souvent avoir". En effet, de nombreux intermédiaires informels interviennent dans la chaine de commercialisation et exercent une pression sur les prix.

La crise du coronavirus a entrainé la fermeture des souks hebdomadaires. Contrairement à d'autres activités, il n'y avait plus d'espaces pour la vente des animaux vivants. "Nous avons donc sollicité le ministre de l'Agriculture pour trouver une solution", vu que les éleveurs ont été fortement affectés. "Tous les producteurs agricoles ont des animaux dans leurs exploitations, qui constituent une source de revenus pour financer leurs besoins personnels et d’exploitation", ajoute M. Karimine.

"Nous avons donc profité du contexte de la pandémie pour faire avancer les choses. Nous avons proposé de créer des souks qui respectent les mesures barrières" pour faire face à la crise du covid-19, "puis nous avons pensé qu'il serait ridicule de faire des investissements rien que pour répondre à la conjoncture actuelle". 

"Nous avons donc pris contact avec les collectivités locales pour avoir des espaces où seront installés ces marchés de manière permanente, comme nous l'avions formulé en 2009". 

"A présent, nous avons lancé deux projets pilotes, le premier à Azrou, et un deuxième à Jerada, qui sera prêt dans environ 8 jours. Ce dernier va couvrir une grande partie de l’Oriental". 

Des marchés organisés et modernes

"Ces marchés sont bien équipés et outillés pour recevoir les acheteurs et vendeurs dans de bonnes conditions. La plus grande nouveauté c'est qu'il ne faut plus attendre un jour de semaine pour vendre ou acheter du bétail. Ces souks resteront ouverts toute la semaine", souligne M. Karimine

Le marché mis en place à Azrou répond aux mesures sanitaires décrétées par les autorités compétentes. Il est aménagé et doté d’équipements permettant de valoriser au mieux le potentiel génétique du bétail et créer une véritable bourse des prix.

Tous les marchés à bestiaux auront des clôtures, et se trouveront dans des zones électrifiées, proches d’une adduction d’eau potable. Ils seront encadrés par des aires de circulation visiblement tracées, et dotés de box individuels où chaque éleveur mettra à la vente ses animaux (bovins, ovins, caprins). 

Ils disposeront également de blocs sanitaires à l’entrée et à la sortie avec installation de points d’eau, d'un pont bascule pour la pesée des animaux, et permettront l’accès aux souks seulement aux animaux identifiés (portant des boucles).

Des registres, où seront inscrites toutes les entrées, sorties, ventes, achats de bétail, seront tenus, afin de garantir la traçabilité.

1 million de DH par Ha

"La création de ces souks est financée par la Comader", nous confie pour sa part Rachid Benali, vice-président de la Confédération.

"Le coût dépend des dimensions de chaque marché, à raison d'un million de DH par Ha".

"Le souk d’Azrou nous a coûté 1,1 million de DH. Celui de Jedara coûtera beaucoup plus, puisque la superficie est plus grande, c'est quasiment le double". Un autre marché sera également construit dans la région de Souss-Massa. 

"La gestion de ces souks est confiée aux collectivités locales. La Comader ne fait qu'équiper", d'après M. Benali. 

Plus d'un souk par région

Dans un premier temps, chaque région aura son propre marché à bestiaux, nous indique le vice-président de la Comader. 

Le président de la Fiviar nous explique quant à lui qu'il y a un réel engouement pour ces projets. "Plusieurs gouverneurs et Walis de différentes régions ont demandé à avoir des marchés similaires, notamment ceux des régions de Rabat et d'Agadir. Les responsables de la ville d'Agadir nous ont même demandé d'en avoir trois, pour trois provinces différentes". 

"Nous devons à présent leur envoyer des plans d'aménagement et le cahier des prescriptions spéciales (CPS) pour qu'ils puissent lancer les appels d'offres".  

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