Covid-19 : l’activité des banques participatives est quasiment à l’arrêt
L’activité des banques participatives de la place est à l’arrêt à cause de la crise générée par la propagation du Covid-19 et des mesures prises par les autorités pour y faire face. D’après quelques patrons de banques participatives, l’arrêt de l’activité est lié, en grande partie, à la fermeture des études notariales et des concessions de voitures à cause du confinement.
Comme toutes les activités constituant le tissu économique marocain, l’activité des banques participatives souffre des impacts de la crise du Covid-19.
A fin mars 2020, l’activité des banques participatives était déjà en stagnation en comparaison avec le mois de février (avant le début de la crise).
Selon les données de Bank Al-Maghrib, qui s’arrêtent à fin mars 2020, l’encours des financements des banques et fenêtres participatives s’est situé à 9,75 milliards de DH, enregistrant une très légère hausse de 0,2% sur un mois. En comparaison avec fin 2019, l’encours est en hausse de 6,8%.
L’impact de la crise liée au Covid-19 n’a été observé que pendant le mois d'avril, soit après l’entrée en vigueur de l'état d'urgence sanitaire et du confinement le 20 mars 2020.
D'après Adnane Elgueddari, directeur général d'Umnia Bank -première banque participative au Maroc « l’activité de la banque a tourné au ralenti durant le mois d’avril et le début du mois de mai, vue que les concessionnaires sont toujours fermés, et que les notaires, pour leur part ont fermés pendant quasiment tout le mois d’avril. Quand les notaires ne travaillent pas il est impossible de faire du financement immobilier. De même, quand les concessionnaires sont fermés, le financement automobile ne peut avoir lieu».
Le patron d’une deuxième banque participative, préférant s’exprimer sous couvert d’anonymat, estime que « c’est un peu tôt pour déterminer l’impact exact de la crise du Covid-19. Ce qui est sûr, c’est que l’impact sera significatif puisque l’activité de la banque participative dépend énormément du marché de l’immobilier ».
A cause de l’état d’urgence, la quasi-totalité de l’écosystème immobilier est à présent à l’arrêt.
Dégradation de la situation économique des clients
En dehors de la paralysie du secteur immobilier et de la fermeture des notaires et des concessionnaires, la situation économique des clients qui est en dégradation à cause de la crise pèse beaucoup sur l’activité des banques participatives.
« L’impact de la crise ressentit au niveau de la banque provient également de la complication de la situation économique de plusieurs clients qui connaissent une cessation d’activité à cause des impacts du Covid-19. De ce fait, ils n'ont plus de revenus, et ils ont sollicité la banque afin d’avoir un report du remboursement », nous indique Adnane Elgueddari.
« Nous nous assurons que ces clients répondent aux critères du comité Covid-19, qui a tracé un certain nombre de règles à appliquer dans ce genre de situation, pour avoir un regard bienveillant sur leurs dossiers et les accompagner par la suite afin de dépasser cette période difficile. Nous gérons la situation sereinement, sans panique », continue-t-il.
« Cette situation de crise était inéluctable mais nous espérons qu’elle ne sera que passagère et que les choses rentrerons dans l’ordre au fur et à mesure. Nous restons confiants dans l’avenir», espère notre interlocuteur.
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