La demande des investisseurs institutionnels sur les bons du Trésor en forte hausse entre 2013 et 2018
La société de gestion Marogest dresse, dans une note de recherche, l’évolution de la demande des investisseurs institutionnels en matière de placements dans les bons du Trésor pour la période 2013-2018. Il en ressort une hausse continue de la demande, en raison de la croissance de leur activité et des exigences réglementaires et contraintes prudentielles.
Dans une note de recherche, diffusée il y a quelques jours, traitant l’évolution des taux d’intérêt au cours de ces dernières années, la société de gestion Marogest, filiale du Crédit Agricole du Maroc, expose l’évolution des placements des trois grands blocs d’institutionnels dans les bons du Trésor (Banques, Caisses de retraite et compagnies d’assurance).
Cet exercice s’inscrit dans le cadre de l’analyse de la baisse des taux d’intérêt engendrée par la demande importante sur les bons du Trésor (BDT), résultant de la demande structurelle exercée par les institutionnels, que ce soit directement à travers l’acquisition des Bons du Trésor, ou indirectement par le biais de la souscription dans les OPCVM.
Banques : les placements à court terme en forte hausse
Entre 2013 et 2018, l’encours du portefeuille titres des banques s’améliore de 10 milliards de DH en moyenne annuelle.
Selon Marogest, cette amélioration bénéficie particulièrement au portefeuille des titres de transaction qui s’apprécie de 9 milliards de DH en moyenne annuelle et affiche une hausse de 41%, en lien avec le développement des activités de marché des banques et le renforcement conséquent dans des titres acquis avec l’intention de revente dans le court terme pour en tirer profit.
La structure des différents portefeuilles des titres des banques révèle une forte exposition de ces derniers sur les bons du Trésor : 89% pour les portefeuilles d’investissement, 67% pour les portefeuilles de placements et 57% pour les portefeuilles de transactions.
A noter que les titres de transaction sont des titres à revenu fixe ou variable acquis en vue de leur revente à brève échéance (ne dépassant pas trois mois) et dont le marché de négociation est jugé liquide.
Pour leur part, les titres d'investissement sont des titres à revenu fixe acquis avec l'intention de les détenir de façon durable, en principe jusqu'à la date de leur échéance.
Les titres de placement sont les titres à revenu fixe ou variable qui ne sont ni des titres de transaction, ni des titres d'investissement ni encore des titres de participation ou parts dans les entreprises associées, co-entreprises ou entreprises liées.
Ils peuvent porter sur :
- des titres préalablement inscrits parmi les titres de transaction dont le transfert est intervenu suite à une détention supérieure à trois mois ;
- des titres acquis avec l'intention de les revendre dans un délai inférieur à trois mois, mais dont le marché n'est pas liquide ;
- des titres à revenu fixe acquis avec l'intention de les conserver jusqu'à l'échéance, mais pour lesquels l'établissement ne dispose pas des moyens de financement et/ou de couverture jusqu'à une telle date.
La société de gestion conclut qu’à mesure que l’activité des banques se développe, et pour que ces dernières restent conformes aux exigences réglementaires régissant le secteur, un grand effort d'investissement est systématiquement orienté vers les BDT, d’où la pression continue exercée par les banques sur cet instrument de placements souverain.
Les placements des caisses de retraite progressent de 3% en moyenne annuellement
Les placements obligataires des régimes de retraites ont progressé en moyenne annuelle de 4,5 milliards de DH (+3% en moyenne annuelle) entre 2013 et 2017.
Toutefois, un ralentissement du rythme de progression de ces placements est constaté, en lien avec la progression plus importante des prestations servies par rapport aux cotisations.
Placements des compagnies d’assurances : l’encours en hausse de 7% par an
Depuis 2013, l’encours des placements obligataires des compagnies d’assurance progresse de près de 3,6 milliards de DH en moyenne annuelle (+7%).
La hausse s’explique principalement par la progression remarquable de l’activité, notamment de la branche Vie.
Au total, les primes émises par le secteur ont augmenté, en moyenne annuelle, de 9,1% entre 2013 et 2018.
Sur la période analysée, l’encours des placements obligataires des compagnies d’assurance passe de 56 milliards de DH à 70 milliards de DH. Il est principalement orienté vers les placements en OPCVM obligataires qui se sont accrus de 10 milliards de DH.
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Les institutionnels placent près de 328 milliards de DH dans les OPCVM
Hormis les bons du Trésor, les investisseurs institutionnels exercent une pression également sur les OPCVM à travers les importantes souscriptions qu’ils y opèrent.
A fin 2018, les placements des institutionnels ont atteint 328 milliards de DH dans les OPCVM. Ils se dressent ainsi en tête des souscripteurs dans les OPCVM, loin devant les entreprises non financières (73 milliards de DH) et les ersonnes physiques (30 milliards de DH).
Placement des institutionnels par catégorie d’OPCVM (A fin 2018)
OPCVM Actions | OPCVM Diversifiés | OPCVM Monétaires | OPCVM OCT | OPCVM OMLT | OPCVM Contractuels |
25.553 | 21.345 | 21.791 | 36.128 | 222.887 | 306 |
S’agissant de l’orientation des placements, Marogest note une nette préférence des institutionnels pour les OPCVM taux (OMLT, OCT et monétaires) qui canalisent près de 85% des placements Institutionnels en OPCVM.
Cet intérêt pour les OPCVM Taux accentue davantage la pression sur les bons du Trésor étant donné que les OPCVM en question ont vocation à drainer l’essentiel des flux collectés vers les bons du Trésor, souligne la société de gestion.
>>> Lire aussi : Taux d’intérêt : une correction haussière de la partie longue de la courbe est attendue (Marogest)
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