Les tensions Iran-USA font grimper les prix du pétrole de 4,4% en deux séances
Le baril de brent a franchi la barre des 70 dollars ce 6 janvier avant de redescendre légèrement, suite à l'assassinat à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani par l'armée américaine et les développements qui ont suivi. Le marché évolue dans un environnement incertain. Que risque le Maroc ?
Ce lundi 6 janvier, les cours du pétrole poursuivaient leur hausse. Le Brent a franchi la barre des 70 dollars avant de redescendre à 69,27 dollars le baril, affichant une progression de 0,83% à l'heure de la mise en ligne de cet article. C’est son plus haut niveau depuis 6 mois.
Vendredi 3 janvier, la référence européenne avait augmenté de 3,5%, passant de 66,35 à 68,66 dollars après la mort du général et émissaire de la République islamique en Irak, Qasem Soleimani, suite à un raid aérien américain. Depuis, Washington et Téhéran se sont lancés dans l'escalade verbale.
Une situation inquiétante, qui rend difficile de prédire quelle sera la suite à court terme pour la région du Moyen-Orient, et par ricochet la tendance des cours du brut. Pour rappel, cette région regroupe les principaux pays producteurs de pétrole et les principales voies d’approvisionnement en énergie.
Les prix du pétrole "augmenteront probablement beaucoup plus si l'Iran riposte, soit en attaquant les installations pétrolières saoudiennes comme il l'a fait en septembre, soit en essayant de bloquer le détroit d'Ormuz, par lequel transitent 20% de l'approvisionnement mondial en pétrole ", a déclaré Michael Pearce, économiste américain principal au cabinet de recherche Capital Economics.
Pour leur part, les analystes de Goldman Sachs ont suggéré que la prime de risque actuellement intégrée aux prix était déjà trop élevée et qu'une " véritable perturbation de l'offre " serait maintenant nécessaire pour maintenir les prix aux niveaux actuels.
Quoi qu'il en soit, le risque d'une poursuite de la tendance haussière des cours pétroliers est très présent. L'impact sur le Maroc serait indéniable.
D'une part, la répercussion par les pétroliers de la hausse des cours mondiaux sur les prix à la pompe serait systématique avec un léger décalage temporel. Les coûts de transport se renchériraient par conséquence.
Le gouvernement pourrait décider d'intervenir à travers la caisse de compensation ou une couverture des prix si ces derniers franchissent un certain seuil. Dans ce cas, le déficit budgétaire s'aggraverait.
Et l'alourdissement de la facture énergétique impliquerait une dégradation du déficit commercial et des sorties de devises plus conséquentes. Ce qui ne manquerait pas d'impacter la valeur du dirham à l'intérieur de sa bande de fluctuation (+/-2,5%) et pourrait même inciter le gouvernement à passer à la deuxième étape de la flexibilisation du régime de change, le wali de Bank Al-Maghrib ayant laissé comprendre que les autorités agiraient dès les premiers signes d'un choc externe.
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