Urbanisme: Des pistes pour développer des villes éco-technologiques

La Fondation Phosboucraa du groupe OCP a organisé le 1er forum international de l’urbain sur le sujet des "Villes éco-technologiques" ; des villes qui respectent l’environnement et qui, en même temps, profitent des progrès technologiques afin de faciliter la vie des citoyens.

Urbanisme: Des pistes pour développer des villes éco-technologiques

Le 20 octobre 2019 à 14h48

Modifié 11 avril 2021 à 2h43

La Fondation Phosboucraa du groupe OCP a organisé le 1er forum international de l’urbain sur le sujet des "Villes éco-technologiques" ; des villes qui respectent l’environnement et qui, en même temps, profitent des progrès technologiques afin de faciliter la vie des citoyens.

Rude croissance de l’urbanisme, changement climatique…, souligner les défis auxquels font face les villes du monde entier s’impose.

Mais il ne suffit pas de les énumérer. Il importe de songer à des mesures à mettre en œuvre pour y faire face. La pertinence de ces mesures, voire leur efficacité, ne peut être assurée qu’en réconciliant nature et technologie.  

Cette idée a constitué le point de départ du 1er Forum international de l’urbain sur "La ville des défis", organisé le 18 et 19 octobre 2019, autour du thème "Innovation éco-technologique, par la Fondation Phosboucraa du groupe OCP, au palais des congrès de Laâyoune.

Ce forum a été organisé afin de faire bénéficier la région d’une plateforme de réflexion pour confronter les différentes solutions permettant de créer de nouvelles dynamiques territoriales.

Les travaux de ce forum se sont articulés autour de plusieurs panels, animés par des experts et des chercheurs venant des quatre coins du monde.

Les solutions qui ont été discutées diffèrent. Mais la vision principale reste la même: développer des villes intelligentes, innovantes et connectées tout en respectant l’environnement et en préservant la biodiversité.

De prime abord, cette vision évoque "la chose et son contraire" comme l’a noté Michel Pena, architecte paysagiste, lors de son intervention. Lui, a préféré s’accrocher au volet qui n’implique que la nature, son développement et sa préservation. Il estime que "la technologie pousse vers l’excès" et ainsi à la "hausse de la consommation énergétique" et à la "dégradation de la biodiversité".

Il propose alors un modèle qui permet, selon lui, de "rendre la nature durable" en misant sur le développement des paysages à travers la multiplication des jardins, bassins d’eau, mûrs végétaux,... Il milite ainsi "pour une troisième nature". Cette idée a fait l’objet de son livre intitulé "Jouir, jouer du paysage".

Ci-après un exemple de ses réalisations:

La Promenade du Paillon, Nice (avant et après)

Ses réalisations sont consultables à travers ce lien.

Michel Pena n’était pas le seul écologiste du Forum. Simin Davoudi, professeur de la planification environnementale à l'Université de Newcastle et directrice du centre de recherche la Global Urban Research Unit (GURU), se joint à lui dans sa réflexion tout en apportant une autre vision.

Celle-ci porte sur la mise en place de solutions intégrant la dimension écologique dans les programmes de développement des villes. Cette approche va au-delà de la protection et la préservation de la biodiversité ; elle suggère la création et la conception de nouveaux services écologiques caractérisés par la multifonctionnalité. Par exemple, aménager des parcs urbains multifonctionnels, fournissant des fonctionnalités de loisirs et en même temps générant des services de refroidissement.

Le progrès technologique au profit du développement urbain

Des experts, prenant part à ce forum, ont montré que c’est possible de réfléchir à des solutions qui combinent entre la nature et le développement technologique.

A l’image de Hyunsun Choi, professeur à l’université Myongjy à Seoul, la capitale de la Corée du Sud, qui a présenté un modèle de "Green city (ou ville verte)", s’inscrivant dans une politique de réduction des émissions de carbone au sein des villes.

Selon lui, le développement d’une « Green city » exige d’abord une connaissance de la structure des émissions de CO2 urbaines. Cela constituera le point de départ pour remodeler les villes tout en prenant en compte l’aspect environnemental afin de mettre en place un écosystème urbain, disposant de tous les services utilitaires (transport public, sport, commerce,…) pour les citoyens mais à moindre coût énergétique.

La Corée du Sud mène, en effet, un large plan de développement des "Green & smart cities", telle que la ville Songdo. Cette ville est le fruit d'un partenariat public-privé, lancé en 2001.

Elle est conçue pour les personnes qui y vivent et y travaillent. Elle est construite pour être en parfait équilibre, combinant le mélange idéal d’environnements résidentiel, culturel, commercial, professionnel et de loisirs. Elle constitue également un terrain d'essai pour les solutions de ville intelligente "nouvelle génération".

La ville Songdo

       

A ce jour, plus de 20 000 unités résidentielles sont occupées ou en construction. 90 000 résidents vivent dans la ville de Songdo. Plus de 1 000 commerces de détail et d’hôtellerie sont ouverts et en activité.

Pas moins de 1 600 entreprises nationales et internationales y sont actuellement implantées.

Construire des villes uniques

Pour sa part, Olga Chepelianskaia, experte internationale en durabilité et fondatrice de UNICITI, a étalé une autre vision d’une Eco-métropole. Celle-ci consiste en la création de villes uniques. Des villes qui sont uniques en leur genre. Selon elle, cette vision ne peut être réalisée qu’en construisant dans le contexte local de chaque ville.

Cela signifie que ces villes doivent être construites en utilisant des matériaux locaux et biodégradables afin d’éviter d’apporter des matériaux standardisés et à haute teneur énergétique (verre, acier,…). Cela implique aussi la prise en considération du climat local. C’est une technique qui permet également de préserver l’identité visuelle des villes et ainsi leur culture.

Olga Chepelianskaia se focalise sur les villes asiatiques afin de les aider à devenir économiquement durables et résilientes au changement climatique, tout en mettant leurs atouts naturels et culturels au cœur de leur développement.

Pour montrer que c’est faisable, elle a donné l’exemple des projets de Good Earth, spécialisés dans l’architecture alternative et le développement respectueux de l’environnement.

Situé à Bangalore, en Inde, Malhar Patterns est un projet qui est développé par Good Earth, en combinant le moderne et le traditionnel dans les matériaux et les techniques utilisés, afin de créer une esthétique unique tout en étant résolument indienne. 

Malhar Patterns

Pour ce projet, l’artisanat a été intégré dans la conception, en suivant également des pratiques de construction écologiques.

Le complexe résidentiel est doté d’une station d'épuration écologique et de recyclage de l'eau pour l'irrigation et le rinçage. L'eau de pluie est récoltée sur les toits et utilisée pour l'approvisionnement domestique.

Des bâtiments flottants sur l’eau

Kunle Adeyemi, architecte, designer et chercheur en urbanisme, propose un modèle de constructions sur mesure flottantes sur l’eau, permettant de défier l’urbanisation et le changement climatique en même temps.

Il part du constat de la forte croissance de l’urbanisation. S’ajoute à cela qu’"approximativement, 70% des villes les plus larges du monde sont situées à côté de l’eau", selon lui.

En face, l’impact du changement climatique est réel. "Et c’est les villes côtières africaines qui en souffrent le plus avec l’augmentation significative de l’élévation du niveau de la mer, des précipitations et des inondations", souligne-t-il en ajoutant que "même si le continent africain est le moins responsable du changement climatique, il est en effet le plus affecté par ce phénomène".

Cet architecte avait en effet lancé "Makoko Floating School" ou l’école flottante Makoko, développée en 2013 à Lagos, au Nigeria. En suivant ce prototype, il a lancé Waterfront Atlas à Venise, en Italie en 2016. Pendant cette année, une autre école flottante a été réalisée à Bruges, en Belgique.

Le projet continue son expansion. Rien qu’en 2018, et en collaboration avec Fanmate et KRJS à Chengdu, en Chine (voir image ci-dessous), le projet a été adapté en trois tailles modulaires: petite, moyenne et grande. Les constructions flottantes sont construites en bois et en bambou local à Chengdu.

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