RAM: l’adoption de la feuille de route en attente du remaniement ministériel?

La compagnie aérienne nationale attend toujours la validation ministérielle de son contrat programme avec l’Etat pour se développer et faire face à une concurrence croissante et menaçante. Si des réunions hebdomadaires se poursuivent entre le département du transport aérien et la RAM, une source sûre nous fait part de son pessimisme sur l’adoption rapide de cette feuille de route pour les 5 ans à venir. Selon notre interlocuteur, le ministre n’en fait pas une priorité et il faudra sans doute attendre l’issue du remaniement gouvernemental pour la finaliser. 

RAM: l’adoption de la feuille de route en attente du remaniement ministériel?

Le 26 septembre 2019 à 15h02

Modifié 11 avril 2021 à 2h43

La compagnie aérienne nationale attend toujours la validation ministérielle de son contrat programme avec l’Etat pour se développer et faire face à une concurrence croissante et menaçante. Si des réunions hebdomadaires se poursuivent entre le département du transport aérien et la RAM, une source sûre nous fait part de son pessimisme sur l’adoption rapide de cette feuille de route pour les 5 ans à venir. Selon notre interlocuteur, le ministre n’en fait pas une priorité et il faudra sans doute attendre l’issue du remaniement gouvernemental pour la finaliser. 

Toujours en cours d’examen par le cabinet de Mohamed Sajid depuis avril 2017, le contrat-programme RAM-Etat était censé être adopté depuis bientôt 2 ans mais selon un haut fonctionnaire, associé aux négociations avec le département ministériel, les discussions se poursuivent sans visibilité.

Des réunions à répétition "stériles"

"Chaque semaine, il y a en effet des réunions entre les représentants de la RAM et du ministère mais pour être honnête, nous n’avons aucune idée du terme de ces négociations car dans les faits, tout dépend du ministre qui n’a pas l’air pressé de trancher.

"De plus, alors que le président de la RAM a annoncé au début de son mandat vouloir doubler la flotte d'avions rapidement, nous n’avons aucun retour positif laissant penser que le projet de loi de Finances 2020 programmera des investissements conséquents pour la compagnie nationale.

"Sachant que le staff de la RAM a déposé ses propositions à la primature en janvier 2017, le peu d’empressement du ministre de tutelle est incompréhensible surtout quand on sait que le précédent contrat programme proposé par Driss Benhima avait mis 18 mois à être adopté (mars 2010- octobre 2011).

Un ministre pas vraiment pressé

"Annoncée au départ pour décembre 2017, l’adoption a été reportée à maintes reprises. En avril dernier, nous pensions que la situation allait enfin se débloquer incessamment mais on ne voit rien venir.

"Si c’est au Chef du gouvernement de donner son feu vert final pour adopter les recommandations de la feuille de route quinquennale, c’est son ministre qui est censé défendre les intérêts du seul pavillon marocain en les validant. Or il n’y a aucune avancée alors qu’il a été nommé en avril 2017.

"Partant de ce constat d’immobilisme, nous pensons qu’au final le déblocage n’aura pas lieu avant le remaniement ministériel dont la perspective semble paralyser plusieurs ministres par crainte d'être remplacés.

"Quoi qu’il advienne, nous espérons vraiment que l'éventuel successeur de Sajid rattrapera le temps perdu.

Deux années perdues qui font le lit de la concurrence

"Dans le cas où le ministre Sajid serait maintenu à son poste, il devra réactiver le processus d’adoption mais pour être honnête la RAM a d'ores et déjà perdu deux ans face à une concurrence féroce qui tisse sa toile doucement mais sûrement. 

"Entre les compagnies low-cost qui lui grignotent des parts de marché, l’immobilisation des Boeing MAX qui occasionne un sérieux manque à gagner et surtout le gel de tout nouvel achat d’avion, il est vraiment temps que l’Etat se décide à injecter de l’argent dans la RAM", conclut notre interlocuteur.

En effet, sans validation de ses propositions de développement requérant un investissement financier conséquent de l’Etat, il y a peu de chances que la flotte de la RAM, qui plafonne à 56 avions, puisse doubler en 2021 comme l'avait promis Abdelhamid Addou.

Sans aide publique rapide, la RAM fera du surplace

Dans un précédent article, ce dernier affirmait en effet que pour survivre face à la concurrence croissante des low-cost, résultat de l’accord de l’Open Sky, la RAM devait atteindre une taille critique.

Avant cela, l’Etat devra donc valider les pistes de développement préconisées par la feuille de route comme investir pour acquérir de nouveaux avions, améliorer la qualité de ses prestations et valider ou pas l’entrée dans son capital d’un partenaire étranger comme Qatar Airways.

Sans déblocage rapide de la situation, la RAM restera, malgré tous ses efforts, dans le même état de décrépitude et d'immobilisme qui cristallise les critiques de ses clients de plus en plus tentés par d’autres compagnies étrangères.

Reste donc à espérer que ce symbole fort de la souveraineté marocaine finira par trouver une oreille compatissante dans le prochain gouvernement sous peine de prendre le risque de disparaître à terme.

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