Ralentissement de la croissance mondiale : les recommandations de Christine Lagarde
Face à la montée des vulnérabilités économiques à l’échelle mondiale et au ralentissement de la croissance, la patronne du FMI plaide pour une coopération internationale plus solide. Voici ses recommandations pour éviter une éventuelle récession de l'économie mondiale.
Les perspectives économiques mondiales du Fonds monétaire international (FMI) pour l’année 2019, annoncées le mardi 9 avril à Washington sous la direction de la nouvelle cheffe économiste, Gita Gopinath, ne sont pas très reluisantes.
L’économie mondiale a nettement ralenti en 2018. Cette tendance devrait se poursuivre durant le premier semestre de l’année 2019.
Le FMI a souligné que cette évolution est liée à la montée des incertitudes dans plusieurs régions du monde, causées en grande partie par des tensions commerciales.
‘’L’économie mondiale est très incertaine à l’heure actuelle’’, commente la directrice générale du FMI dans une conférence de presse organisée le jeudi 11 avril. Et d'ajouter :’’ le rebond attendu de 3,3% en 2019 à 3,6% en 2020 est précaire et reste soumis à des risques, allant des tensions commerciales non résolues à une dette élevée dans certains secteurs et dans certains pays, la croissance attendue dans certaines économies en crise et, bien entendu, les conséquences de ce que sera le Brexit’’.
Christine Lagarde s’est demandée :’’Que peut-on faire pour lutter contre ce moment d’incertitude et de prise de conscience précaire?’’
Pour y répondre la patronen du FMI a listé trois grands leviers sur lesquels les pays doivent se baser :
> Poursuivre les réformes
Chrisitine Lagarde estime que plusieurs pays doivent procéder à des réformes.
‘’De nombreuses réformes restent en suspens et devraient intéresser les décideurs, car elles contribueraient à stimuler la production potentielle pour éviter une croissance décevante à long terme dans les économies avancées, et aideraient les pays en développement à rattraper leurs pairs plus riches, ce qui est un avantage considérable’’, déclare-t-elle.
> Renforcer la résilience
La directrice générale du FMI recommande aux pays de créer plus d'espace pour résister à la prochaine crise lorsque le ralentissement se produira.
Pour elle, cela signifie le renforcement de la résilience en utilisant plus judicieusement la politique budgétaire et en renforçant les politiques et la discipline du secteur financier.
> Renforcer la concurrence
Lagarde estime également qu’il faudra résoudre les problèmes susceptibles de stimuler les revenus, la croissance ainsi que l'inclusion.
‘’Et ces questions ont fait l’objet de chapitres particuliers dans nos publications au cours des derniers jours’’, commente-t-elle en faisant allusion à la réforme du système fiscal international, et particulièrement à la fiscalité des entreprises.
Elle estime aussi qu’il faudra renforcer le cadre de la concurrence, et, surtout, lutter contre la corruption.
Après avoir listé les principales actions politiques qu’il faut mener, Lagarde a souligné que pour déployer tous ces efforts ‘’nous avons besoin d’une coopération internationale plus solide’’.
Christine Lagarde a également tenu à préciser les grandes lignes du travail du FMI prévu pour les mois à venir.
Celles-ci portent sur l’examen de l’analyse de la viabilité de la dette et de ses conditions, l’amélioration des facilités de crédit pour les pays à faible revenu, et sur une meilleure veille technologique afin d’adopter les bonnes pratiques dans tous les pays du monde et fournir les services attendus par les pays membres.