Cartier Saada: Les rouages de la dernière prise de participation de Mario Foods

S.E.H. | Le 16/1/2019 à 15:07

Mario Camacho Foods, l'entreprise américaine qui vient de se renforcer dans le capital de Cartier Saada, est en fait filiale d'un groupe espagnol et est spécialisée plutôt dans la distribution que l'industrie.

Le 5 janvier dernier, la société américaine Mario Camacho Foods a franchi à la hausse le seuil de 5% dans le capital de la société agroalimentaire marocaine Cartier Saada. Une opération à véritable portée stratégique, surtout pour les acquéreurs de ladite participation.

Pour mieux en comprendre les enjeux, il faut remonter à l’acquéreur américain, Mario Camacho Foods. L’entreprise puise son origine dans une fusion actée en 2008 entre Mario Olives, qui exerce dans la transformation des olives depuis 1937 ; et la famille Camacho qui cultive et transforme des olives dans les plantations ensoleillées d’Andalousie en Espagne depuis 1897.

L’entreprise américaine issue de cette fusion est localisée à Plant City, en Floride. Mario Camacho Foods étend son activité des olives aux poivrons, câpres, oignons, cerises, confitures, conserves et même aux tisanes. Le même type de produits qu'offre sa filiale marocaine Cartier Saada.

Mario Camacho Foods se targue d’ailleurs d’offrir "des saveurs qui rappellent le régime et le mode de vie méditerranéens". Il faut dire que l’entreprise garde toujours un pied à Séville en Espagne, pays de sa maison mère qui porte le nom d'Angel Camacho, et qui exerce dans les mêmes filières.

Focus maintenant sur cette entreprise espagnole : Tout comme Cartier Saada, celle-ci réalise une grande partie de ses bénéfices à l’export, notamment aux Etats-Unis où des barrières douanières considérables ont été imposées sur les olives espagnoles. Une mesure qui a eu son lot de mauvaises conséquences sur les producteurs espagnols, notamment en Andalousie.  

Sur son site web ; Angel Camacho liste ses filiales et qualifie Mario Camacho Foods, sa filiale américaine, de "Distributeur  de produits alimentaires", ce qui sous-entend que la filiale américaine est spécialisée uniquement dans la distribution des produits transformés par l’entreprise espagnole.

Pourquoi alors un distributeur prendrait-il une participation dans un industriel marocain ? Cette opération n’aurait-elle pas eu plus de sens si c’était l’industriel espagnol qui prenait cette participation ?

Un journal espagnol évoque l’impact des nouvelles barrières douanières américaines imposées sur les olives espagnoles, qui font qu'Angel Camacho cherche des alternatives pour amortir l'effet sur ses comptes. Avoir fait passer cette acquisition de participation via sa filiale américaine l’aidera, quoique partiellement, à contourner les barrières douanières de l’administration Trump.

Cette hypothèse n’empêche que l’intérêt d’Angel Camacho vis à vis de l'entreprise marocaine soit bien réel. Sa filiale américaine avait en effet déclaré à l’AMMC son intention de continuer les achats sur Cartier Saada dans les douze mois qui viennent.  Ce qui sous-entend que l’entreprise espagnole se familiarise avec l'entreprise marocaine avant d'acquérir des participations supplémentaires.

Comparée à l'entreprise espagnole, Cartier Saada est relativement de petite taille. Angel Camacho a des volumes de ventes dix fois supérieurs à ceux de l'industriel marocain (170 millions d'euros contre 14 millions d'euros selon les chiffres de 2017).

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