Banques cotées: le RNPG agrégé n’augmente que de 1,4% à fin septembre 2018
Pendant ces neuf premiers mois de l’année en cours, les six banques cotées à la Bourse de Casablanca ont généré ensemble des bénéfices en légère hausse malgré l’amélioration significative du coût du risque. Il faut dire que le resserrement des marges d’intérêt a pesé sur l’activité de celles-ci durant cette période.
Dans un contexte de quasi-stagnation des réalisations commerciales depuis le début de l’année, les bénéfices générés par les 6 banques cotées à la Bourse de Casablanca à fin septembre 2018 n’a augmenté que légèrement par rapport à la même période en 2017 et ce, malgré l’amélioration de 10,1% du coût du risque global.
Ceci découle d’une légère progression du Produit net bancaire (PNB) global du secteur conjuguée à l’augmentation des charges d’exploitation, ce qui a été entrainé un recul du Résultat brut d’exploitation.
Notons que la hausse timide du PNB s’explique par un resserrement des marges d’intermédiation des banques impliqué par l’intensité de la concurrence dans le secteur.
Les détails.
Pour ces neuf premiers mois de l’année 2018, le RNPG agrégé des 6 banques marocaines cotées à la Bourse de Casablanca ressort à 8,9 MMDH, en légère hausse de 1,4% par rapport à la même période un an auparavant.
Presque la moitié des bénéfices sont drainés par Attijariwafa Bank (4,2 MMDH) qui a vu son résultat grimper de 3,5%.
En termes d’évolution, la petite hausse est le fruit de l’accroissement important de la capacité bénéficiaire de CIH Bank (+51%) et la progression à deux chiffres également du Crédit du Maroc (+17,9%).
Notons que CIH Bank a amélioré son activité mais a également neutralisé l’impact des charges non récurrentes liées au contrôle fiscal dont elle fait l’objet en 2017.
Pour le Crédit du Maroc, le groupe explique ses résultats par un renforcement des encours et une optimisation du coût de la ressource conjugués à une bonne orientation des opérations à l’international et de la monétique.
Cette légère croissance a été atténuée, toutefois, par la contribution négative de BMCE Bank et BMCI dont les bénéfices ont reculé de 11,5% et 3% respectivement.
Pour rappel, BMCE Bank avait connu, durant cette période, une baisse de sa marge d’intérêt consolidée ainsi qu’un recul de ses réalisations sociales. Pareillement, Le resserrement des marges d’intérêt a pesé sur les réalisations de BMCI.
Le Résultat brut d’exploitation (RBE) agrégé s’élève à plus de 21 MMDH à fin septembre 2018, en baisse de 1,3% comparativement à la même période en 2017.
En effet, la plus forte baisse du RBE a été entrainée par BMCE Bank (-7%) suivie d’Attijariwafa Bank (-1,2%) et BCP (-1,2%). Néanmoins, si cette baisse demeure légère c’est parce qu’elle a été relativement confortée par la contribution de CIH Bank, dont les réalisations opérationnelles ont généré une progression de 27,6% du RBE, et du Crédit du Maroc qui a dégagé une RBE en hausse de 7,6%.
Cela dit, le RBE agrégé résulte d’une hausse des charges d’exploitation mais aussi d’une progression de 2,2 du Produit net bancaire (PNB) agrégé qui s’élève à 44,2 MMDH à fin septembre 2018.
La croissance de ce chiffre d’affaires est le résultat de l’amélioration de l’activité de CIH Bank (+12,4), du Crédit du Maroc (+6,2%) et d’Attijariwafa Bank (+3,5%).
S’agissant des réalisations commerciales, l’encours des dépôts de la clientèle relatif aux 6 banques cotées ressort à près de 905 MMDH au terme des neuf premiers mois de l’année en cours, soit un niveau quasi-stagnant par rapport à fin 2017 (+0,1%).
Ce montant reste plus important que celui des crédits accordés à la clientèle qui se situe à 828,8 MMDH, soit un encours quasi-stable également comparativement à fin 2017 (+0,9%).
Il convient de noter que ces évolutions cachent une dynamique commerciale de CIH Bank dépassant largement celle des autres. A fin septembre 2018, les dépôts de la clientèle et les crédits accordés se sont hissés de 10,2% et de 11% respectivement.
Par contre, une somme importante des dépôts a été collectée par Attijariwafa Bank, BMCE Bank et BCP. Leurs ressources à elle seules représentent près de 87% de l’encours global des dépôts des 6 banques.
Celles-ci sont présentes également quant à la politique d’octroi des crédits. Les prêts accordés par les 3 banques susmentionnées représentent 84% de l’encours global des banques cotées.