Programmes sociaux et rigueur budgétaire: la difficile promesse du PLF 2019
Le PLF 2019 se proclame comme ayant une grande vocation sociale, conformément dernières orientations royales. Une portée sociale gourmande en termes de dépenses, qui intervient dans un contexte de pression budgétaire pour le pays.
Le Projet de loi de Finances 2019 sera débattu ce 22 octobre au parlement, et présenté le lendemain aux différents organes de presse par le ministre des Finances Mohamed Benchaâboun.
Un PLF qui se proclame comme ayant une grande vocation sociale, en application des orientations et priorités arrêtées par le Roi lors de ses derniers discours. Cela étant, cette portée sociale, gourmande en termes de dépenses, intervient dans un contexte de pression budgétaire.
La note de présentation du PLF 2019 va jusqu'à qualifier celui-ci de "phase importante dans l'accélération de l'édification d'un nouveau modèle de développement global et intégré". Ses concepteurs affirment qu'il se fixe comme priorités les politiques sociales visant l'enseignement, la santé, l'emploi, la restructuration des programmes et des politiques d’appui et de protection sociale, et l’accélération du processus du dialogue social.
En même temps, le PLF 2019 s'inscrit dans la poursuite des grands chantiers d’infrastructure et des stratégies sectorielles; le soutien à l’investissement privé et à l’entreprise ; tout en préservant les grands équilibres macro-économiques.
Mais l'équation semble difficile lorsqu'avec toutes ces ambitions, le PLF 2019 vise un déficit budgétaire de 3,7% pour 2019, hors privatisations. Ce chiffre émane d'hypothèses fixant la production céréalière à 70 millions de quintaux, et le cours moyen du gaz butane à 560 dollars la tonne.
Dans ses annales, le PLF 2019 prévoit la poursuite de la mise en oeuvre des mesures qui permettront de limiter le niveau du déficit budgétaire, l'objectif de le ramener à 3% du PIB à horizon 2021 étant maintenu. Il prévoit des mesures de maîtrise de la masse salariale et de rationalisation du train de vie de l'administration en général; en plus de la mobilisation des recettes, la rentabilisation du patrimoine privé de l'Etat, et le développement d'une gestion active du portefeuille public.
D'autant plus que les mesures fiscales et dispositions douanières prévues par le projet de loi sont fortement orientées vers l'amélioration des recettes étatiques.
L'effort d'investissement maintenu au même niveau qu'en 2018
Pour l’année 2019, l’effort d’investissement global du secteur public s’élève, tous supports inclus, à 195 MMDH, soit la même enveloppe destinée à l'année en cours. Ce montant est ventilé comme suit :
- 77,49 MMDH pour le Budget Général de l’Etat, les Comptes Spéciaux du Trésor (CST) et les Services d’Etat Gérés de Manière Autonome (SEGMA), en neutralisant les transferts du Budget Général vers les Entreprises et Etablissements Publics, les CST et les SEGMA ;
- 99,01 MMDH pour les Entreprises et Etablissements Publics,
- 18,5 MMDH pour les collectivités territoriales.
Les programmes d’investissement financés dans le cadre des comptes spéciaux du Trésor et non couverts par des transferts du Budget général s’élèvent à 15,34 MMDH, et portent principalement sur le renforcement du réseau routier national, le soutien d’actions relevant des secteurs de l’agriculture, des eaux et forêts, de l’élevage, de l’audio-visuel, de l’habitat, de la justice, de la culture, des sports, de l’aide aux jeunes promoteurs et le financement de programmes socio-éducatifs.
Les budgets d’investissement des Collectivités Territoriales, pour leur part, sont consacrés principalement à la mise en place des infrastructures destinées à améliorer les conditions de vie des populations.
Les efforts seront concentrés sur l’extension et le renforcement des réseaux de voirie et d’assainissement, les constructions d’infrastructures culturelles, sportives et de loisirs, de marchés et d’édifices publics ainsi que les aménagements de jardins et d’espaces verts.
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