Auto Expo 2018: un bilan “correct”, sans plus

D'après les opérateurs, les promotions tout au long de l'année et la hausse de l'euro empêchent les concessionnaires d'accorder de grosses remises lors du Salon. D'où un niveau de commandes moyen, ne dépassant pas celui de l'édition précédente. La prévision de croissance du marché des voitures neuves en 2018 demeure de 3 à 5%.

Auto Expo 2018: un bilan “correct”, sans plus

Le 20 avril 2018 à 16h32

Modifié 11 avril 2021 à 2h45

D'après les opérateurs, les promotions tout au long de l'année et la hausse de l'euro empêchent les concessionnaires d'accorder de grosses remises lors du Salon. D'où un niveau de commandes moyen, ne dépassant pas celui de l'édition précédente. La prévision de croissance du marché des voitures neuves en 2018 demeure de 3 à 5%.

"Correct", "moyen"… C'est en ces termes que les opérateurs -à trois jours de la clôture- qualifient le bilan de la 11e édition du salon Auto Expo, tenue du 10 au 22 avril. Du moins quelques concessionnaires représentant des marques généralistes ; segment le plus vendu sur le marché.

Joint par Médias 24, Abdelouahab Ennaciri, DG de Scama (Ford) et vice-président de l’AIVAM (Association des importateurs de véhicules au Maroc), affirme que l’affluence des visiteurs était correcte et que les prises de commande étaient au rendez-vous, surtout pour les marques ayant introduit de nouveaux modèles. Malgré tout, ce professionnel s’attend à ce que le niveau des ventes soit, au mieux, le même que celui de l’édition précédente.

Même son de cloche du côté de Nassereddine Oubada, patron de Bugshan Maroc Group dont la filiale Global Engines distribue la marque Hyundai au Maroc. Pour lui, le bilan du salon est moyen. "Le marché devient plus mature et les acheteurs savent que les promotions chez les concessionnaires durent désormais toute l’année".

L'effet salon...

En fait, l’effet salon, à savoir le report des décisions d’achat à l’approche de l’événement, est toujours là. La preuve, les ventes ont pris une trajectoire baissière depuis le début de l'année. A fin mars 2018, le recul des ventes est de 8,5%.

Sauf que les opérateurs ne s’attendent pas à une envolée des ventes à l’occasion de l’Auto Expo. "A fin avril ou fin mai, nous devrions atteindre des ventes cumulées depuis le début de l’année en hausse de 3 à 5%, soit la prévision annuelle 2018 faite par les opérateurs", pronostique M. Ennaciri.
M. Oubada abonde dans le même sens : "Le salon ne génère pas des ventes supplémentaires, il ne fait que concentrer les opérations. On devrait finir l’année avec une croissance de 3 à 4%".

Plusieurs facteurs expliquent ces attentes "modérées" vis-à-vis du Salon et cette croissance "modeste" prévue pour 2018.

D’abord, et comme expliqué ci-dessus, la recrudescence de la concurrence fait qu’aujourd’hui les concessionnaires lancent des offres promotionnelles pendant presque toute l’année. Lors du salon Auto Expo, ils ne peuvent fournir un gros effort supplémentaire pour séduire plus de clients. Ces derniers peuvent donc se rendre au salon visiter les stands sans acheter immédiatement.

Ensuite, le renchérissement de l’euro -principale monnaie d’importation des voitures neuves- par rapport au dirham (+5,6% en un an) a impacté la rentabilité des concessionnaires et réduit leur marge de manœuvre en termes de remises.

Enfin, la prévision de croissance de 3 à 5% du marché des voitures neuves en 2018 correspond à la progression des ventes réalisée en 2017 : +3,3% tous segments compris, +2% pour les véhicules de tourisme uniquement.

Il s’agit, pour les opérateurs, d’un niveau de progression normal, correspondant à la croissance démographique et à l’évolution du pouvoir d’achat des ménages.

Selon eux, il ne faut pas comparer l’année 2018 avec 2016, celle-ci ayant été (avec 2015) une année de rattrapage (+24%) après une période de stagnation pour le marché automobile.

>>Lire aussi: Auto Expo 2018: Voici les vidéos des conférences de lancement des marques participantes

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