Banques: Les coefficients d'exploitation se sont dégradés en 2017
Globalement, les banques n'arrivent pas facilement à réduire leurs coefficients d'exploitation, en dépit des efforts fournis en matière de maîtrise et de réduction des charges. En cause, le PNB qui n'évolue pas aussi favorablement dans un contexte de ralentissement du crédit et de resserrement des marges.
Le coefficient d’exploitation global des dix principales banques marocaines s'est dégradé, en social, de près de 5 points en 2017. Il s’élève à 50,78% pour l’année écoulée, contre 45,88% en 2016.
Et pour cause, l’augmentation des charges générales d’exploitation de près de 4,9%, à plus de 19 MMDH, contre une baisse du PNB global de 5,2%, impacté principalement par le retrait des PNB de BMCE BoA et d'Al Barid Bank, mais surtout par celui d’Attijariwafa bank qui a bénéficié en 2016 de l’opération stratégique avec la SNI concernant Wafa Assurance.
Cet élément exceptionnel avait amélioré le coefficient d’exploitation de la banque en 2016, le faisant ressortir à 30,1%. Sur cette base, le coefficient d'exploitation de la filiale de la SNI s'est donc dégardé de plus de 9 points une année. Hors cet élément là, l'augmentation aurait été limitée à 90 points de base.
Source: Leboursier. Chiffres en KDH
Malgré tout, c'est Attijariwafa bank qui affiche, encore une fois, le coefficient le plus bas du marché. Contacté par nos soins, un analyste de la place explique ce coefficient bas par les économies d'échelle de la filiale de la SNI, en plus d'une productivité élevée.
"C'est l'effet taille", nous indique-t-il. "Bien qu'elle soit à un niveau d'investissement important, qu'elle rémunère bien ses salariés, et donc qu'elle présente en fin de compte des charges d'exploitation importantes, ses revenus lui permettent d'amortir ses charges".
Car Attijariwafa Bank affiche globalement un PNB qui témoigne d'une activité féroce: "Même les marges d'Attijariwafa bank sont plus élevées par rapport à ses concurrents", ajoute notre interlocuteur.
Pour sa part, BMCE Bank affiche depuis des années le coefficient d'exploitation le plus élevé de la profession. Ceci sans tenir compte des coefficients d'exploitation de banques relativement nouvelles comme CFG Bank (146,9%) ou Al Barid Bank (81,9%) , qui ne génèrent pas encore suffisament de PNB pour couvrir leurs charges d'exploitation.
Par rapport à ce point, notre analyste indique que ce niveau élévé du coefficient d'exploitation chez la banque bleue et un peu "un héritage de son passé public". Il ajoute que celle-ci ne lésine pas sur les moyens en termes d'investissements continus pour la modernisation de ses process, aussi bien informatiques qu'organisationnels.
La BMCE avait d'ailleurs annoncé auparavant son intention de réduire son coefficient d'exploitation et, selon notre interlocuteur, elle a réussi à le faire durant les exercices précédant 2016.
Ceci étant et, globalement, les banques n'arrivent pas facilement à réduire leurs coefficients d'exploitation, en dépit des efforts fournis en matière de maîtrise et de réduction des charges notamment à travers la digitalisation, la réduction du rythme des ouvertures d'agences, etc.
Car le PNB stagne ou n'augmente que légèrement dans un contexte de ralentissement de la distribution du crédit et de resserrement des marges d'intermédiation.
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