Solvency II: un réel défi, selon Hassan Boubrik
La nouvelle réglementation "solvabilité basée sur les risques" ou "solvabilité II" est en cours d’élaboration, et un projet de circulaire a été émis pour consultation et discussion avec le secteur de l'Assurance au Maroc. Qu'apporte donc ce nouveau régime prudentiel au secteur? Et quelles sont les exigences majeures auxquelles doivent répondre les compagnies d'assurance et de réassurance? Les détails.
"Cette réforme va renforcer la culture du risque dans toutes les zones de l’activité de l’assurance et va changer profondément l’approche de contrôle des entreprises d’assurance et de réassurance", indique Hassan Boubkrik, Président de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (Acaps), lors d’ l’ouverture du 5ème Congrès Actuariel africain tenu ce jeudi 15 mars à Casablanca.
Ainsi, "répondre aux exigences de cette réforme constituera un réel défi tant pour les assureurs que pour les régulateurs", ajoute-t-il.
Dans ce sillage, le Président de l’Acaps a rappelé les trois piliers du nouveau régime prudentiel :
>Le pilier quantitatif: celui-ci détermine les exigences de capital s’appliquant aux assureurs. Il a pour rôle d'ajouter des seuils de fonds propres et de provisions pour que les compagnies assureurs puissent être solvables et faire face aux différents risques encourus.
En effet, la solvabilité II vise essentiellement à harmoniser les règles de calcul des provisions en y intégrant de manière quantitative de la prudence.
"Ces règles exigent des compagnies d’assurance de disposer de plus d’expertise", estime M. Boubrik.
>Le pilier qualitatif quant à lui introduit les exigences "poussées" en termes de qualité de données auxquelles les assureurs devront se conformer.
Ainsi, celui-ci fixe les règles qualitatives de gouvernance et de gestion des risques afin de s’assurer que la compagnie est bien gérée essentiellement par le biais de la formalisation de la politique de gestion des risques et la mise en place de l’Orsa (Own Risk and Solvency Assesment).
Ce processus interne d’évaluation des risques et de la solvabilité par l'entreprise doit être complet pour intégrer le processus décisionnel de l'organisme, selon le Président de l’Acaps
Enfin, "ce nouvel exercice d’appropriation du risque va remplacer le système traditionnel, qui est devenu aujourd’hui un simple exercice routinier d’actualisation mécanique de l’année précédente", ajoute Hassan Boubrik.
>Le Pilier 3 concerne la communication financière: au régulateur ainsi qu’au marché. Il s’agit de l’information publique qui doit venir renforcer la discipline de marché et la transparence au sein de celui-ci.
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