Verbatim. Ahmed Rahhou: Dividende exceptionnel, établissements de paiement, contrôle fiscal…
En marge de la conférence de presse qui s’est tenue le jeudi 15 février afin de présenter les résultats de CIH pour l’année 2017, Ahmed Rahhou, PDG du CIH, s’est exprimé sur plusieurs points, à savoir les raisons qui sont derrière le contrôle fiscal qu’a connu le groupe; l’agrément pour les établissements de paiement; la distribution d’un dividende exceptionnel; le Takaful ainsi que l’activité d’Umnia Bank. Détails.
Face à la question qui concerne l’activité des établissements de paiement, Ahmed Rahhou, PDG de CIH Bank a répondu que ‘’nous nous préparons à être dans ce secteur doublement. D’abord, en tant que banque, parce que les outils qui sont utilisés vont concerner essentiellement le paiement mobile. Cela est quelque chose que nous allons offrir directement à la clientèle de la banque’’.
Ensuite, pour les activités de transfert de fonds ‘’nous préparons un dossier pour être également actif dans cette activité’’.
‘’Les établissements de paiement sont des institutions qui ont le droit d’ouvrir des comptes. Ces établissements peuvent aussi prendre les dépôts et donner des moyens de paiement universels’’, a-t-il expliqué en ajoutant que ‘’les banques sont ainsi mises en compétitions sur la collecte des dépôts’’.
Il ajoute: ‘’cela va s’accompagner par la mise en place d’instruments de paiement nouveaux’’.
‘’Nous n’étions pas dans cette première vague d’autorisation. Il y a des sociétés qui sont déjà sur place mais nous nous préparons à investir dans cette activité aussi’’, précise-t-il.
Redressement fiscal: Différentes interprétations
CIH Bank a fait l’objet d’un contrôle fiscal en 2017. Ainsi, son RNPG se situe à 435,8 millions de DH. Notons qu’hors impact du contrôle fiscal, le RNPG serait de 484,5 MDH, soit une hausse de 11,5% par rapport à l’année 2016.
Dans ce cadre-là, M. Rahhou tient à clarifier que ‘’si nous avons un montant à payer, cela ne veut pas dire que nous étions en dehors des règles fiscales habituelles; il y avait des soucis d’interprétation uniquement’’.
Ceux-ci portent, entre autres, sur:
> Le crédit immobilier: ‘’Quand vous êtes personnel de la banque vous bénéficiez d’un avantage qui est celui du taux des crédits. Nous offrons énormément de facilités à notre personnel. Le fisc conteste cette approche en disant que l’écart de taux par rapport non pas au taux client mais à un taux fixé arbitrairement doit être soumis à l’IR; ce qui revient à considérer cet avantage comme un complément de salaire, alors que ce n’est pas le cas’’, conteste-t-il.
Selon le PDG de CIH Bank, ce point est maintenant réglé. ‘’Aujourd’hui la DGI admet que c’est un avantage tout à fait légitime ; il ne donnera plus lieu à un redressement fiscal dans le futur’’.
> ’’Les règles de provisionnement sont fixées et par la loi bancaire et par les directives fermes de la Banque centrale. Le fisc ne reconnaît pas ces règles; il se base sur ses propres règles qui s’appliquent à la banque et à toute entreprise quel que soit le secteur d’activité’’souligne-t-il.
Il ajoute :’’Nous continuons à contester cette approche. Nous estimons que l’activité bancaire suppose des prises de risques, qui exigent à leur tour des provisions, ce qui constitue des charges pour les banques… Il n’est pas légitime que nous soyons traités comme une entreprise industrielle ou autre’’.
‘’Le débat est toujours ouvert’’, conclut-il sur ce point.
>’’Le fisc redresse des dossiers qui n’ont pas donné lieu à des poursuites. Dans beaucoup de cas, les banques tiennent une position socialement responsable. Quand un crédit n’est pas remboursé, nous préférons à 80% un arrangement plutôt que d’aller au tribunal. Le fisc conteste cette approche.
M. Rahhou estime qu’‘’il vaut mieux un bon arrangement pour tout le monde qu’un mauvais procès’’. ‘’Nous espérons que cela soit réglé au niveau de la loi de finance 2019’’, ajoute-t-il.
Bilan d'Umnia Bank
Umnia Bank a à peine démarré ses activités. ‘’ Les activités d’Umnia Bank à la fin de l’année 2017 restent timides’’ a déclaré le PDG de CIH.
A fin 2017, Umnia Bank dispose de 11 agences opérationnelles.
‘’Le cadre réglementaire a pris du temps’’, a-t-il précisé en ajoutant que ‘’le panorama compétitif des banques s’élargit avec cette nouvelle activité’’.
Assurance Takaful : Quelle vision ?
‘’Nous ne sommes pas un acteur direct de l’assurance Takaful. C’est l’ACAPS (Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale) qui le mène avec les assurances. Nous suivons le dossier de loin.''
S’agissant de la position d’Umnia Bank par rapport au Takaful, M. Rahhou a déclaré que ‘’nous n’allons pas attendre qu’il ait une assurance Takaful pour démarrer l’activité de financement’’. ‘’Nous l’utiliserons quand elle sera disponible’’, continue-t-il.
Assez de fonds pour rémunérer les actionnaires fidèles
Le conseil de CIH a décidé de distribuer un dividende ordinaire de 14 DH par actions, ainsi qu’un dividende exceptionnel de 2 DH par action, soit un dividende total de 16 DH/action.
‘’Nous avons des règles en matière de distribution des dividendes qui nous amènent à un dividende de 14 DH par action, celui-ci nous paraît une bonne rémunération. A CIH Bank, nous pensons que les actionnaires doivent être rémunérés en dividende. C’est bien d’avoir une valeur qui s’apprécie à la bourse mais c’est encore mieux quand les actionnaires reçoivent chaque année un dividende’’.
‘’Cette année, notre coefficient de solvabilité s’est établit à 16% ; nous n’avons pas un besoin en fonds propres additionnels, donc nous considérons que nous avons assez de fonds, du coup, nous avons décidé de rémunérer les personnes qui nous font confiance.’’
Ci-dessous la vidéo intégrale de la conférence de presse de CIH:
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