MASI. Le pourquoi de l'euphorie de ce début d'année

Sara El Hanafi | Le 19/1/2018 à 15:41

Le MASI achève la séance de 19 janvier à 12.950,73 points, enregistrant une progression significative de 4,54% en variation annuelle. En 13 séances seulement, il affiche plus de 70% de la croissance enregistrée en 2017, à savoir 6,39%. 

Le MASI frôle à présent la barre significative des 13.000 points.Une euphorie qui mérite de creuser dans ses tenants et aboutissants, surtout que d'aucuns s'interrogent sur l'effet sur les marchés financiers de la flexibilité du Dirham, entrée en vigueur lundi 15 janvier.

Interrogée par nos soins, une analyste de la place explique que ce mouvement est tout à fait naturel, eu égard à une visibilité réduite des investisseurs, combinée à un manque d'alternatives de placements: "Les investisseurs s'orientent vers le marché Actions qui demeure très attractif en termes de rendement", explique-t-elle.

Elle ajoute qu’en dépit de la nouvelle donne de la flexibilité du Dirham qui pourrait induire de légères tensions haussières sur les taux obligataires, «les investisseurs entrent dans une phase d’incertitude et d’aversion au risque qui se traduit en un retour aux valeurs de rendement sur le marché Actions».

Selon elle, ce retour au marché Actions est également alimenté par une tendance stable des taux obligataires à des niveaux bas, qui s’est poursuivie pendant plusieurs années.

Nabil Ahabchane, directeur des investissements à la CIMR (Caisse interprofessionnelle marocaine des retraites), estime que le marché Actions offre un cadre d’investissement intéressant, avec des sociétés rentables, bien gérées, et avec de bonnes perspectives sur le moyen et long terme.

«Je pense que le marché a encore de l’appétit pour les actions, et l’on peut penser qu’il y aura un upside si le newsflow à fin mars est à la hauteur des attentes du marché», indique-t-il.

Ceci étant, notre interlocuteur estime qu’il faut toutefois être conscient que «tout raisonnement fondamental est à nuancer par des distorsions techniques inhérents à la place», et s’accorde lui aussi sur le manque d’alternatives de placements.

«La pauvreté en instruments de placement conduit à des comportements excessifs qui amplifient les tendances, et la psychologie prend souvent le dessus à court-terme», explique cet expert. «Aujourd’hui, nous constatons que le manque de profondeur et de liquidité fait que de faibles souscriptions en OPCVM Actions ou Diversifiés propulsent le MASI», ajoute-t-il.

M. Ahabchane indique qu’il ne faut toutefois pas concevoir ces constats comme étant problématiques: «Ce sont des données nécessaires pour concevoir et implémenter des stratégies, y compris ces excès irrationnels pour le moment. En somme, le marché a toujours raison même si c’est pour de mauvaises raisons…».

Par ailleurs, notre interlocuteur nous affirme que la CIMR est très impliquée sur le marché Actions: «Nous avons surpondéré les actions à partir de 2014 et 2015 avec des paris de gestion bien étudiés sur le moyen-terme. Nous maintenons ces paris pour 2018 en réajustant à la marge le dosage sur certaines valeurs».  Aujourd’hui, la CIMR a une allocation cible de 45% en actions, 45% en obligations et 10% en investissements alternatifs..

Quant aux produits de taux, M. Ahabchane rappelle que les rendements de ceux-ci demeurent bas: «C'est une situation compréhensible eu égard aux agrégats et fondamentaux macro-économiques. La croissance et l’inflation oscillent dans leurs couloirs historiques et il y a peu de chance qu’elles sortent des prévisions du HCP et de la Banque centrale».

Il estime que la réforme actuelle du régime de changes n'est pas un big bang: "Nous donnons tout simplement une plus grande marge au Dirham pour mieux respirer, en fonction de la conjoncture. Il faut être prudent avec les chiffres qu'on balance sur sa valeur. Nous sommes au début d'une réforme et ce type de chiffres savants peuvent créer des paniques injustifiées et préjudiciables", conclut notre interlocuteur.

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