Rapport: 30% de la dette publique intérieure est détenue par des caisses de retraite en 2016
A fin 2016, l’encours de la dette du Trésor a continué sa progression en passant de 629 MMDH à fin 2015, à 657 MMDH, enregistrant ainsi une croissance de 28 MMDH, soit une variation de 4,5%, relève le rapport préliminaire sur l’exécution du budget de l’Etat de l’exercice 2016, publié par la Cour des comptes. Qui sont les détenteurs de la dette du Maroc ? Quel est le poids de la dette intérieure dans celle publique ? Réponses.
En 2016, l’essentiel de cette augmentation a été souscrit au niveau du marché intérieur avec plus de 26 milliards de DH, en progression de 5,4 % contre une évolution relativement limitée de la dette extérieure de l’ordre de 2 MMDH, soit 1,4 %, selon le rapport de la Cour des comptes.
Source: Cour des comptes
Il est à signaler qu’une partie non négligeable de la dette contractée sur le marché intérieur, totalisant 153,4 MMDH, est détenue par les régimes de retraite de base (Caisse marocaine des retraites: 61,4 MMDH, Caisse nationale de sécurité sociale: 26,3 MMDH, Régime collectif d’allocation de retraite: 52,5 MMDH et Caisse nationale de retraites et d’assurances: 13,2 MMDH).
Dans ce sens, cité par la Cour des comptes, le ministère des Finances répond que "c’est positif que la dette soit détenue majoritairement par des investisseurs institutionnels : une source de financement stable pour le Trésor, mobilisation de l’épargne et sa canalisation vers le financement de l’investissement et pas de risque de contrepartie pour les caisses de retraites. L’élément important à surveiller au niveau de la base d’investisseurs est la part détenue par les banques qui, dans le cas marocain, reste relativement limitée (autour de 22% en moyenne) ce qui montre qu’il n’y a pas d’effet d’éviction du secteur privé dans la mesure où la vocation du système bancaire est d’abord de financer l’économie", peut-on lire sur le rapport détaillé de la Cour des comptes.
S’agissant du Produit intérieur brut, le taux d’endettement du Trésor en 2016 ressort à 64,7% contre 63,7% à fin 2015.
Par ailleurs, le montant global du service de la dette a atteint en 2016 près de 129 MMDH, contre 143 MMDH en 2015, en retrait de près de 10% se traduisant par une amélioration de son taux par rapport au PIB qui a baissé de 14,6% en 2015 à 12,7 % en 2016.
Cette variation est due principalement à la diminution des remboursements du principal de la dette tandis que les charges d’intérêt sont restées quasi-stables, ce qui a permis une diminution relative de leur part par rapport aux recettes ordinaires en se situant à 12,7% en 2016, contre 13,3% en 2015.
Quant aux conditions de financement du Trésor, le taux d’intérêt moyen pondéré à l’émission a connu une "amélioration significative" se situant à 2,8% en 2016 contre 3,1% en 2015. Et, le taux moyen de la dette a été ramené à 4,1%.
De son côté, la durée de vie moyenne de la dette du Trésor a enregistré une amélioration de près de trois mois passant de 6 ans et 10 mois à 7 ans. Cet allongement est attribué essentiellement à la durée de vie moyenne de la dette intérieure.
En plus de la dette du Trésor, celle des autres entités publiques, comprenant la dette extérieure et la dette intérieure garantie des EEP et des collectivités territoriales, a continué sur la même tendance haussière en passant de 182 MMDH en 2015 à 193 MMDH en 2016, soit une augmentation de 6 %. Par rapport au PIB, l’encours de cette dette s’est établi à 19%.