L’entrée s’est faite par une augmentation de capital réservée, pour un montant de 100 MDH. L’accord a été conclu en septembre 2017, apprend LeBoursier de sources sûres.

A la base, Mamda détenait 50%, Partner Re (leader mondial de la réassurance agricole) 30% et le groupe Monceau (à travers la Mutuelle centrale de réassurance française) 20%.

Dans la nouvelle configuration, la BCP détient 16%, le groupe Monceau 16%, Partner Re 25% et la Mamda 42%.

Cette entrée dans le capital s’explique par la forte demande adressée par les pays de l’Afrique subsaharienne au Maroc. Ces pays confrontés aux aléas climatiques, veulent que le modèle marocain d’assurance agricole y soit dupliqué.

L’assurance agricole a ses particularités. C’est presqu’une assurance contre les catastrophes naturelles. En matière d’assurance automobile ou santé, le risque est mutualisé. Tous les véhicules assurés ne peuvent pas subir un sinistre en même temps.

En matière agricole, un sinistre couvre des régions entières, voire tout un pays. Il peut s’agir d’une inondation ou d’une sécheresse, voire d’intempéries graves. Avec le réchauffement climatique, le risque évidemment prend de l’ampleur.

La réassurance s’impose donc d’elle-même, car on peut difficilement imaginer des sinistres qui frapperaient les cultures et les élevages concomitamment sur toute la planète. C’est ce qui explique la création de la Mamda Re et la présence de Partner Re dans le tour de table.

Second point: qui peut distribuer les contrats dans les 7 pays africains concernés? Ces 7 pays sont la Côte d’Ivoire, le Nigéria, le Rwanda, la Zambie, le Ghana, la Tanzanie et Madagascar.

La Banque Atlantique, filiale de la Banque Populaire et présente dans plusieurs pays africains, s’est imposée comme un partenaire qui serait utile et efficace. Cette banque est également présente dans l’assurance à travers des filiales.

La volonté marocaine de développer l’assurance agricole en Afrique subsaharienne a donc donné naissance à un réassureur, la Mamda Re dans sa nouvelle configuration et par le recours à un partenaire indispensable à la distribution, la Banque Populaire et sa filiale la Banque Atlantique.

Les étapes suivantes consistent à se rapprocher des Etat demandeurs (ce type d’assurance est subventionné), de dessiner une stratégie de couverture globale en fonction des besoins, définir par exemple les cultures couvertes (sorgho, maïs, cacao, coton, riz… ?), lister les risques couverts (inondations, sécheresse?...).

Ensuite, élaborer les produits et les tarifer. Le processus en est à cette dernière étape et il n’est pas exclu que d’autres pays subsahariens se joignent à la liste des pays concernés.