A Al Hoceima, des ministres promettent d'accélérer les projets programmés

Un groupe de ministres et de dirigeants d’entreprises publiques est revenu au contact à Al Hoceima. Une journée très chargée où ils ont annoncé une accélération des projets programmés notamment dans le cadre du projet stratégique “Al Hoceima, phare de la Méditerranée“.

A Al Hoceima, des ministres promettent d'accélérer les projets programmés

Le 22 mai 2017 à 21h02

Modifié 11 avril 2021 à 2h41

Un groupe de ministres et de dirigeants d’entreprises publiques est revenu au contact à Al Hoceima. Une journée très chargée où ils ont annoncé une accélération des projets programmés notamment dans le cadre du projet stratégique “Al Hoceima, phare de la Méditerranée“.

Nous ne sommes pas des séparatistes“: c'est le propos qui revient le plus. Ainsi parlent les intervenants au cours de leur réunion avec les “gens de Rabat“. Et ainsi parlent des citoyens lambda que nous interrogeons dans la rue.

A 15H30, au siège de la province d’Al Hoceima, 300 personnes sont dans la salle, élus, syndicalistes, militants de la société civile…

Lorsque les ministres font des promesses, prennent des engagements, l’assistance applaudit. On ne sait pas si c’est pour approuver, saluer ou par simple politesse.

Alors on attend les prises de parole de la salle, pour en avoir le cœur net.

“Nous ne sommes pas des séparatistes. Les partis signataires du communiqué [14 mai] nous doivent des excuses“, dira l’un.

Un autre ne comprend pas que le fameux Dahir de 1958 sur “la militarisation du Rif“ a réellement été abrogé en 1959 par le Dahir sur l’organisation administrative. On lui réexplique.

D’autres demandent un chemin de fer, une liaison autoroutière, un port commercial.

Noureddine Mediane, député istiqlalien, affirme qu’à l'indépendance, il y avait 53 usines à Al Hoceima notamment dans l'agro-alimentaire et la conserve de poisson. Alors qu'actuellement il n’y en a aucune.

Pour plusieurs intervenants, il faut “inciter les entrepreneurs et les entreprises à venir investir dans la ville“. Pour eux, l’ennemi principal est le chômage. Effectivement, le taux de chômage dans la ville est supérieur à 21%, soit le double de la moyenne nationale.

En matière de santé, des intervenants expliquent que le problème, ce sont les ressources humaines car des dispensaires sont construits mais il n’y a pas de médecin. Ils souffrent surtout du manque de médecins et d’infirmiers.

Les intervenants s’expriment sans langue de bois et parlent normalement de ce qui les fâche. En gros, infrastructure, mauvaise qualité des prestations publiques, chômage…

Lire aussi : Les autorités annoncent 10 milliards de DH d’investissements à Al Hoceima

Les “gens de Rabat“ s’étaient déjà exprimés en ouverture de la réunion. Puis répondent lorsqu’ils sont interpellés.

Il y a là notamment Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, ministre de l’Education nationale, Abdelkader Amara ministre de l’Equipement et des transports, Lahoussine Louardi, ministre de la Santé, Mohamed Laâraj, ministre de la Culture et de la communication, Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la pêche, Charafat Afilal, secrétaire d’Etat chargée de l’eau, Ali Fassi Fihri, DG de l’ONEE.

Ils apportent aux habitants une denrée essentielle lorsqu’on est loin du “centre“: l’attention.

Ils reconnaissent les gros retards qui affectent la stratégie “Phare de la Méditerranée“. La route express Taza-Al Hoceima aura deux ans de retard et ne sera prête qu’en 2019.

Les pêcheurs rappellent les problèmes causés par le dauphin noir, "negro" comme ils l'appellent. Ce gros mammifère déchire les filets et dévore les prises. Akhannouch et Laftit écoutent. Akhannouch explique qu'il a déjà eu des rencontres avec des associations locales à Rabat et demande que les revendications soient plus précises pour que les différents ministres puissent répondre favorablement. Il a aussi affirmé que sur les 4 premiers mois de l'année, l'activité du port s'est nettement améliorée par rapport à l'année dernière.

Les orateurs reparlent de travail, d’hôpitaux, d’écoles...

Mohamed Hassad: “Nous n'avons besoin que de foncier pour construire une annexe multidisciplinaire de l'université Abdelmalek Saâdi et nous allons le faire très prochainement“. Un élu de Beni Bouayach, commune voisine, explique qu'une parcelle de terre de 8 hectares est disponible et qu'ils vont la mettre à la disposition du ministère de l’Education nationale pour construire l'annexe de l'université.

Louardi avoue qu'il y a eu beaucoup de retard dans les travaux de l’hôpital Mohammed V et promet qu’il ouvrira dans les deux mois. Il ajoute que la problématique de la santé est nationale et non locale.

“Vos revendications sont très légitimes, je suis là pour trouver des solutions“, ajoute Louardi.

Au final, les ministres ont ouvert un dialogue, assumé les retards, pris des engagements d’accélération.

Au cours de visites précédentes, le wali Yacoubi, le ministre Laftit, avaient fait des promesses, pris des engagements. Ils veulent aussi montrer que les choses avancent.

Les projets qu’il y avait dans le pipe totalisent 6,5 milliards de DH. On constate cette après-midi que les ministères ont accordé une priorité à Al Hoceima, puisque on évoque des appels d’offres et des ouvertures de plis. Des projets sont même avancés sur le calendrier initial.

On apprend ainsi que le 22 avril 2017, ont été lancés les travaux d’un hôpital des spécialités pour une enveloppe de 374 MDH. Le wali Yaacoubi promet un hôpital comportant toutes les spécialités d’un CHU. Les travaux auraient du commencer le 1er septembre 2017, le démarrage a été avancé.

A Imzouren, le nouvel hôpital ouvrira en décembre prochain. L’ouverture des plis pour la construction du centre d’oncologie a eu lieu le 14 avril 2017 les équipements seront prêts en juillet, il offrira la radiothérapie tridimensionnelle et la curiethérapie.

Les travaux du centre d’hémodialyse d’Imzouren sont réalisés à 62%. Les travaux du stade de football d’Ait Kamra seront lancés le 30 juin 2017 et celles de la piscine couverte le 1er octobre.

39 terrains de sport de proximité sont promis dans la province, dont 22 sont en cours de réalisation.

Dans le domaine agricole, les projets d’arboriculture fruitière seront édifiés sur 12.00 hectares au lieu de 12.000 ha prévus auparavant.

Le wali qui a fait un exposé sur tous les projets en cours, promet de la culture (théâtre, conservatoire de musique, centre culturel).

En matière d’eau potable, les ressources hydriques de la province sont faibles. Une station de dessalement d'eau de mer a donc été programmée, ses travaux débuteront en juin 2017. Un barrage sera construit sur l’Oued Ghiss pour un investissement de 1,3 MMDH et une capacité de 93 Mm3, soit 25 fois la capacité de l’actuel barrage Abdelkrim Khattabi… etc…

Maintenant qu’ils ont dit ce qu’ils allaient faire, il s’agit de faire ce qu’ils ont dit. Et il faudra se demander si des problèmes de gouvernance locale n'ont pas contribué à retarder un package complet de projets déjà programmés.

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