Rio 2016: Par la grâce d'un homme, des enfants champions, de la banlieue de Rio

Le 9 août 2016 à 8h50

Modifié 9 août 2016 à 8h50

 

Couronnés de lauriers, les athlètes montent sur le podium pour recevoir leurs médailles, sous une pluie de confettis, au son de l'hymne brésilien. Nous ne sommes pas dans un stade olympique mais dans la périphérie de Rio, où un homme donne vie aux rêves des enfants de son quartier.

Jarbas Meneghini a 47 ans. Dans sa jeunesse, il voulait être footballeur professionnel, mais n'y est jamais parvenu. Il est devenu mécanicien et a consacré sa vie à rendre hommage au sport.

Sa maison, à Campo Grande, un quartier populaire qui s'étend à l'ouest de Rio à 40 km du centre, est une sorte de musée de la Coupe du monde et des Jeux olympiques.

Le drapeau olympique et ceux de divers pays flottent au vent. Les anneaux brillent sur la porte du garage. Une vitrine construite sur le mur extérieur exhibe des trophées et de petites statues colorées du 'Christ Rédempteur', symbole de Rio.

A l'intérieur, une pièce entière regorge de dizaines de trophées et médailles confectionnés par Jarbas, des photos de lui aux côtés de stars du football comme Neymar, Pelé et Romario, ainsi que des souvenirs de toutes sortes de championnats.

 

Petits athlètes 

Chaque dimanche depuis un mois, les enfants du quartier viennent courir sur la piste d'athlétisme improvisée dans la cour, jouer au ping-pong sur une vieille table, courir avec des torches olympiques fabriquées en PVC par Jarbas lui-même ou danser avec des anneaux olympiques.

Ils écoutent aussi Jarbas raconter l'histoire des Jeux ou comment il a réussi à remettre à plus de 50 joueurs de l'équipe brésilienne une réplique grandeur nature du trophée de la Coupe du monde qu'il a fabriquée.

Les activités dureront le temps des Jeux olympiques (5-21 août) et paralympiques (7-18 septembre).

"Le sport a des règles et cela aide les enfants à avoir des règles. Il y a une heure pour arriver, une heure pour partir. Le sport éduque", explique cet homme affable, ému jusqu'aux larmes quand il se rappelle de ses rencontres avec des sportifs célèbres.

Quand Rio a été choisie pour accueillir les premiers JO d'Amérique du Sud, Jarbas a entrepris de fabriquer une réplique de la torche olympique et les enfants lui ont demandé de plus en plus de choses.

Il a fini par construire un beau podium avec des caisses de légumes où, après les activités sportives, les enfants reçoivent les répliques de médailles et agitent des bouquets de fleurs artificielles lors d'une cérémonie soigneusement organisée.

Les Jeux, si chers, si loin

Pour beaucoup de ces enfants, qui n'ont jamais mis les pieds sur la plage de Copacabana ou d'Ipanema et dont les parents n'ont pas les moyens d'acheter un ticket pour assister à une compétition olympique, la maison de Jarbas est ce qui sera le plus proche des Jeux.

"J'ai tout fait pratiquement seul, avec un grand plaisir. Ma mère m'a aidé à coudre les drapeaux des pays et ma femme et ma fille m'aident aussi. Il n'y a aucune aide du gouvernement aux populations pauvres de la zone ouest comme Campo Grande", affirme Jarbas qui paye tout de sa poche.

Dans cette banlieue de Rio, "il n'y aura pas d'héritage" des JO, déplore-t-il. "Le gouvernement s'est concentré sur les centres sportifs olympiques à Barra da Tijuca et Deodoro et a oublié les quartiers pauvres. C'est triste. Il ne reste que des gens passionnés comme moi pour éduquer les gosses à travers le sport".

Les Jeux sont restés loin des centaines de favelas de Rio où vit près d'un tiers des six millions d'habitants. Et, alors que le Brésil traverse une récession économique doublée d'une grave crise politique, de nombreux Cariocas se demandent pourquoi l'argent des Jeux n'a pas servi à améliorer l'éducation ou la santé publique.

Quant à Jarbas, il n'assistera aux Jeux de Rio-2016 qu'à la télévision: "Les billets sont chers et c'est loin".

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