Les chiffres sont têtus, l’Espagne devra revoter sauf si …

Avec 40 à 123 sièges obtenus lors des élections du 20 décembre, aucun des quatre principaux partis politiques ne peut réunir une majorité. Si l’on ajoute aux chiffres les "lignes rouges" que chaque formation s’est imposée, le blocage politique est parti pour durer près de six mois.  

Les chiffres sont têtus, l’Espagne devra revoter sauf si …

Le 22 décembre 2015 à 10h57

Modifié le 22 décembre 2015 à 10h57

Avec 40 à 123 sièges obtenus lors des élections du 20 décembre, aucun des quatre principaux partis politiques ne peut réunir une majorité. Si l’on ajoute aux chiffres les "lignes rouges" que chaque formation s’est imposée, le blocage politique est parti pour durer près de six mois.  

Avec 123 sièges pour le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy, 90 pour le PSOE (socialistes) de Pedro Sanchez, 69 pour Podemos de Pablo Iglesias et 40 pour Albert Rivera et Ciudadanos (C’s), les électeurs espagnols ont choisi dimanche 20 décembre de faire exploser le bipartisme PP-PSOE et de rendre plus difficile la constitution de majorités de gouvernement stables à Madrid.

La fin du bipartisme …

C’est Mariano Rajoy, Premier ministre sortant et leader du parti arrivé en tête aux élections, qui devrait être désigné par le Roi Felipe pour former le prochain gouvernement. Mais d’ores et déjà, la tâche s’annonce ardue. Il faut obtenir 176 voix (sur 350 sièges) pour obtenir la majorité. La majorité absolue est requise au premier vote d’investiture prévu vers le 13 janvier ; seule une majorité simple est requise lors du deuxième vote.

Si le PP a commencé dès les premières heures de lundi 21 décembre à plaider pour un "vote neutre" du PSOE lors de l’investiture du prochain gouvernement, cette demande a reçu quelques heures plus tard une rebuffade claire de la part du nouveau leader socialiste Pedro Sanchez. "Le PSOE ne s’abstiendra pas et votera contre un gouvernement dirigé par le PP". Le PSOE a hésité pendant quelques heures ce lundi avant de faire connaître sa position officielle. Plusieurs barons du parti –et de l’establishment politique et des affaires madrilène- avaient demandé à ce que leur parti considère de s’abstenir pour permettre au PP de former un gouvernement et éviter "une situation à l’italienne". Mais ils n’ont pas été écoutés.

S’ils n’ont pas été écoutés, c’est notamment parce que le parti Podemos fait son entrée aux Cortès espagnoles pour la première fois. Podemos attire de nombreux déçus du parti socialiste espagnol et nombre de jeunes pas particulièrement attirés par la politique et socialement marginalisés par un marché du travail synonyme de précarité.

… et l’émergence de Podemos et de Ciudadanos

Pour Podemos et leur leader Pablo Iglesias, qui ont fait leur entrée dans le monde politique à la faveur de manifestations de rues monstres en 2013-2014,suivies d’une entrée remarquée au Parlement européen à Strasbourg, "il est hors de question de soutenir un quelconque parti qui n’agit pas contre le chômage, ne modifie pas le code du travail et n’autorise pas la tenue d’un référendum en Catalogne". Cette dernière position vaut d’ailleurs à Podemos ses meilleurs scores électoraux de ce dimanche du côté de … Barcelone.

Quant au nouveau parti de centre-droit d’origine catalane, mais jacobin, Ciudadanos (C’s) dirigé par un jeune avocat de 36 ans, Albert Rivera, il a annoncé durant la campagne électorale "ne pas vouloir jouer un rôle d’appoint". Cependant, ce lundi à la mi-journée Albert Rivera a fait évoluer son discours vers celui d’un leader "qui ne veut pas couper les ponts". Mais même à 123 voix du PP plus les 40 sièges de C’s, cela ne forme pas une majorité stable.

Dans la configuration actuelle, le PP se retrouve seul. Par ailleurs, une éventuelle coalition PSOE-Podemos se heurte aux conditions posées par Podemos sur le référendum catalan auquel le PSOE est opposé. En l’état actuel des choses, Podemos n’a aucun intérêt à favoriser une meilleure visibilité au PSOE: c’est sur les décombres et l’échec du socialisme espagnol que Podemos prospère.

Tout cela sera plus clair lorsque le Parlement espagnol tiendra sa première session, le 13 janvier 2016, pour notamment constituer les groupes parlementaires. Mais d’ores et déjà, il semble qu’au vu des résultats obtenus par le PP, le PSOE, Podemos et Ciudadanos et des lignes rouges de chacun, que des élections devront à nouveau se tenir au mois de mai. Sauf si le PP et C’s s’entendent pour gouverner et que le PSOE et Podemos … ne s’entendent pas pour s’opposer à Mariano Rajoy. A Madrid ce lundi, la Bourse a perdu 3,5%.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.