SAMIR: le 15 novembre date fatidique, Al-Amoudi au pied du mur

Alors qu’approche la date du 15 novembre, un certain scepticisme s’empare des interlocuteurs d’Al-Amoudi. Les syndicats appellent l’Etat à revenir au capital, la douane a accordé un dernier délai au débiteur récalcitrant tandis que les banques tiennent les robinets hermétiquement fermés.

SAMIR: le 15 novembre date fatidique, Al-Amoudi au pied du mur

Le 29 octobre 2015 à 15h29

Modifié 29 octobre 2015 à 15h29

Alors qu’approche la date du 15 novembre, un certain scepticisme s’empare des interlocuteurs d’Al-Amoudi. Les syndicats appellent l’Etat à revenir au capital, la douane a accordé un dernier délai au débiteur récalcitrant tandis que les banques tiennent les robinets hermétiquement fermés.

Si Al-Amoudi ne paie pas à la mi-novembre une part consistante de sa dette de 13 MMDH à la Douane, cette dernière passera à l'exécution des saisies qu'elle a effectuées. La Samir sera alors sous la menace d'une vente judiciaire. Le 15 novembre est la date limite sur laquelle Al-Amoudi lui-même s'est engagé pour verser sa quote-part de l'augmentation de capital et qui s'élève à 672 millions de dollars.

Dans un communiqué daté du 26 octobre, le front syndical des salariés de la Samir (Société anonyme marocaine de l'industrie du raffinage) demande à l’Etat de sauver l’entreprise et ce, en revenant dans son capital.

Les syndicats de la Samir, regroupés au sein de ce front, accusent la direction du groupe Samir de "mauvaise gestion" depuis 2006 et de fuite en avant depuis l’aggravation de la situation financière de l’entreprise, avec comme objectif de gagner du temps. Pour les syndicats, l’Etat doit impérativement sauver les emplois ainsi que l’écosystème Samir qui fait vivre une bonne partie de la ville de Mohammédia.

Les syndicats sentent en effet approcher l’heure fatidique, celle où l’actionnaire de référence va devoir rendre des comptes.

De son côté, l’administration des Douanes vient d'accepter, sur l’insistance du management de la Samir, d’attendre le 15 novembre avant de poursuivre les formalités d’exécution du code de recouvrement des créances publiques. Elle veut ainsi laisser une dernière chance à l'entreprise. Mi-août, la Douane avait émis un ATD puis respecté les différentes étapes prescrites par la loi. Fin octobre, elle a accepté de différer jusqu’au 15 novembre la procédure qui conduira inéluctablement à la vente du groupe si la Samir ne rembourse pas ses 13 milliards de DH.

De leur côté, les banques "ne nourrissent plus aucune confiance en l’actionnaire de référence", nous révèle une source sûre impliquée dans la gestion du dossier Samir. L’Etat, à travers la douane, donne des mains levées partielles pour permettre de payer les salaires en fin de mois ainsi que les petites factures indispensables à la vie quotidienne de la boîte, comme l’eau et l’électricité.

Les sources marocaines de haut niveau apparaissent désormais très sceptiques quant à la volonté d’Al-Amoudi d’honorer ses engagements. Selon des sources sur le marché casablancais, le président de la Samir a effectué une tournée dans plusieurs pays pour essayer de lever les 672 millions de dollars qu’il a promis de verser au plus tard le 15 novembre.

A Casablanca, les avis des milieux financiers et d’affaires sont partagés. Certains sont persuadés qu’Al-Amoudi est bien le richissime tycoon qu’il prétend. D’autres sont convaincus que son groupe Corral est très endetté et qu’il n’arrivera pas, ou qu'il arrivera difficilement, à lever le montant qui correspond à sa souscription.

De son côté, Al-Amoudi a lancé ces derniers jours des projets agricoles dans des pays africains, sans que l’on sache pour le moment quel en a été le montage financier. En tous les cas, pour la Samir, il n’a jamais dégainé un centime.

A travers des médias africains, il a commencé il y a quelques jours à faire courir le bruit qu’il est prêt "à claquer la porte de la Samir".

En tous les cas, le 15 novembre, nous devrions être fixés:

-soit les 672 millions de dollars sont injectés dans la Samir et dans ce cas:

                *le processus d’augmentation de capital sera mené sur quelques mois, sous le contrôle du CDVM;

                *les négociations commenceront avec la douane et les autres créanciers;

                *se posera la question des procédures judiciaires en cours de la part de plusieurs créanciers;

                *et surtout le redémarrage de la raffinerie devra être mené ce qui ne sera pas du tout une tâche facile.

-soit Al-Amoudi ne tient pas parole, évoquant par exemple un nouveau délai, ou mettant à exécution sa menace de claquer la porte. Dans ce cas, ce sera la fin et il n’y aura que deux scénarios:

                *soit un dépeçage judiciaire au profit des créanciers, dans l’ordre prévu par la loi, sachant que la douane ne fera pas de cadeau et que la BP réalisera sa garantie sur le terrain estimé à 1,2 milliard de DH au moins.

                *soit une reprise qui nécessite l’intervention d’un chef d’orchestre qui pourrait être l’Etat ou un actionnaire minoritaire, éventuellement en impliquant un opérateur étranger qui a le savoir-faire dans le domaine du raffinage.

Ce qui est certain, c’est que l’Etat protègera les intérêts marocains et restera inflexible. Et qu’après le 15 novembre, les dés seront jetés.

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