Le ministère de l'Équipement échoue à relancer l'exploitation du ghassoul
Les deux appels à concurrence pour l’exploitation et la valorisation du ghassoul se sont soldés par un échec. Au bout de trois années d’efforts, d’annonces et d’appels d’offres, seule une parcelle de 200 hectares sur un total de 21.000 ha va être concédée.
Le ministère de l'Équipement échoue à relancer l'exploitation du ghassoul
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N. E.
Le 25 juin 2015 à 13h49
Modifié 11 avril 2021 à 2h37Les deux appels à concurrence pour l’exploitation et la valorisation du ghassoul se sont soldés par un échec. Au bout de trois années d’efforts, d’annonces et d’appels d’offres, seule une parcelle de 200 hectares sur un total de 21.000 ha va être concédée.
Le feuilleton du ghassoul est long. Rappelons-en juste les dernières péripéties. En 2014, un appel à manifestation d’intérêt est lancé pour sélectionner les candidats intéressés. Trois réponses sont reçues.
En mars 2015, un appel à concurrence est lancé “pour la concession pour la recherche et exploitation de ghassoul“, destiné aux PME locales et portant sur la parcelle P2 de 2.000 ha, divisée en 10 lots de 200 ha. Un seul lot trouve preneur.
En mai 2015, ce fut la 2e étape de l'appel à manifestation d'intérêt, avec le lancement d’un appel à concurrence, auquel ne pouvaient participer que les personnes morales sélectionnées lors de l’appel de 2014. Il y a eu zéro réponse.
Il est probable que le ministère de l’Équipement, maître d’œuvre de ces opérations, relancera bientôt cet appel à concurrence infructueux.
Mais à ce stade, la situation appelle des commentaires, car le ghassoul est une richesse nationale et M. Rabbah échoue clairement à mobiliser des professionnels et à obtenir une exploitation et une valorisation dans l’intérêt du pays.
Aziz Rabbah avait voulu faire du ghassoul un emblème, le symbole d’une vision différente en matière de concessions de carrières et de valorisation des richesses nationales.
En réalité, il a commis une erreur de fond: il n’a pas effectué d’étude, ni sur le potentiel du gisement, ni sur le potentiel de commercialisation.
Nous l’avions écrit plusieurs fois en marge de ces différentes péripéties. Les faits nous ont malheureusement donné raison.
Le ministère a lancé un appel d’offres pour la réalisation d’une étude, dotée d’une enveloppe budgétaire approximative de 5 MDH. Le dernier délai pour déposer les offres était le 6 avil 2015. Nous n’avons pu obtenir aucune information au sujet de cet appel d’offres, car le ministère refuse désormais de communiquer autour du ghassoul, alors qu’il en avait fait un symbole de la nouvelle transparence.
En tout état de cause, il fallait faire l’étude AVANT et pas après le lancement de l’appel à manifestation d’intérêt. L’étude permet de motiver les investisseurs potentiels, de les mobiliser, de leur montrer la possibilité de gagner de l’argent et enfin et surtout, permet de protéger les intérêts de l’État, en obtenant le juste prix pour cette exploitation.
Le ghassoul marocain est une argile blanche unique au monde de par sa composition, sa richesse en smectites et ses propriétés.
Le gisement de Ksabi, dans la province de Boulemane, couvre une superficie de 21.000 hectares.
Le dernier adjudicataire a déclaré avoir produit en 2012, 2.962 tonnes de ghassoul.
Les usages connus du ghassoul sont nombreux, mais pas forcément répandus, ce qui fait penser au cas de l’argan il y a une vingtaine d’années: une richesse nationale, unique au monde ou presque, ayant nécessité de gros efforts de pédagogie et de promotion pour qu’au final le produit soit mieux valorisé.
Les usages connus sont notamment les soins du visage et des cheveux, le shampoing, le savon, les crèmes du visage, la thalassothérapie, la pharmacie, la céramique, …
Jusqu’à présent, l’exploitation se faisait d’une manière artisanale, à coup de pelles et de pioches. Maintenant, elle risque de ne plus se faire.
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