8 questions autour du F-16 marocain au Yémen

Voici la première synthèse au terme d'une journée éprouvante où il a été confirmé qu'un F-16 marocain s'est bien écrasé au Yémen.  

8 questions autour du F-16 marocain au Yémen

Le 11 mai 2015 à 16h47

Modifié 11 mai 2015 à 16h47

Voici la première synthèse au terme d'une journée éprouvante où il a été confirmé qu'un F-16 marocain s'est bien écrasé au Yémen.  

1.  Comment opèrent les avions marocains au Yémen?

Les différentes données disponibles indiquent qu’ils opèrent de la même façon que lors des frappes contre Daech en Syrie.

Les avions marocains, comme l’ont fait les avions jordaniens en Syrie, ouvrent la voie aux avions saoudiens et émiratis. Ils dégagent la voie en bombardant et détruisant, lorsque cela est nécessaire, les radars et les défenses anti-aériennes ennemies. Cela s'appelle des missions SEAD/DEAD (pou Suppression ou Destruction des défenses air ennemies).

Pour cela, ils font usage de bombes GBU puis les autres avions prennent le relais. Le Maroc a plus d'expérience que les autres pays arabes dans ce sens, ses pilotes s'entrainent avec des GBU depuis les années 90. Mais les plus réputés et les mieux équipés en matière de SEAD/DEAD, ne sont pas les F-16 américains sont sont équipés les Marocains. Il s'agit plutôt des Tornados dont disposent les forces aériennes saoudiennes.

Comme cela est arrivé lors de la chute de l’avion du jordanien Maaz Kassesbeh, en décembre dernier, il arrive que les avions qui ouvrent la voie descendent à basse altitude. En tous les cas, c’est arrivé au pilote jordanien. Ça rend l’avion vulnérable aux tirs des Manpads, les missiles portés à dos d’homme et qui sont à courte portée.

Les avions marocains ne sont pas équipés de capteurs thermiques et sont donc vulnérables aux Manpads de type Stinger. Ce point devra également être éclairci. Comme il s’agira de savoir si le pilote et/ou le commandant de la formation n’ont pas commis d’erreur.

 

2.  Comment l’avion marocain a-t-il été abattu?

A ce stade, et à l’heure où nous mettons en ligne, on ne sait pas s’il a été abattu ou s’il s’agit d’un incident technique. Le communiqué de l’inspection des Forces armées royales indique que l’avion a été touché. Mais il n’était pas précis. Le reportage de la télévision houthie dit ceci: l'avion qui s'est écrasé ou qui a été abattu".

S’il a été abattu, il s’agit probablement de Manpad. Ce qui signifie qu’il a descendu à basse altitude.

De toutes les manières, une enquête est nécessaire.

 

3.  Le pilote est-il mort?

Le reportage de la télévision houthie, Al-Massirah, est muet à ce sujet. Les photos montrées par les pro-houthis montrent un corps mais elles peuvent avoir été modifiées par photoshop.

Des sources yéménites indiquent que le Marocain Jamal Benomar, ex-envoyé spécial de l'ONU dans le pays, a noué des contacts avec les houthis pour essayer de déterminer le sort du pilote.

 

4. Combien d’avions marocains participent aux frappes?

Six F-16, avec des équipages tournants.

 

5. Y a-t-il des images des équipages marocains?

On les a vues pour la seule et unique fois sur cette vidéo, lorsque Cheikh Mohamed Ben Zayed, Prince Héritier des Emirats, a effectué une visite d’inspection de ses propres troupes à la base King Fahd en Arabie saoudite. C’est dans cette base qu’est stationné le contingent marocain.

 

6.  Que se passera-t-il s’il y a des engagements au sol?

En Syrie comme au Yémen, les engagements au sol sont possibles. Engager des troupes au sol est souvent plus coûteux en vies humaines que de simples frappes aériennes. A ce stade, il est impossible de savoir si le Maroc acceptera de participer à des engagements au sol.

Par contre, si l’Arabie saoudite est directement attaquée, un engagement au sol paraît inévitable, car les deux pays sont liés par des accords de défense.

 

7.  L’accident du F-16 était-il inévitable?

A ce stade aussi, il est impossible de répondre.

Par contre, le rôle dévolu aux pilotes marocains et jordaniens est discutable. Ce sont eux qui prennent le maximum de risques. Lorsque le pilote jordanien a été abattu, il était accompagné de deux avions marocains.

 

8.  Le Maroc pouvait-il refuser de participer à la coalition militaire arabe?

La proximité entre le Maroc d’un côté, l’Arabie saoudite et les Emirats de l’autre ; la nature des liens historiques, économiques et financiers, font qu’une défection marocaine aurait été inconcevable. Les pays sont en effet liés par des accords de défense commune.

De plus, il faut comprendre qu’il y a une guerre stratégique qui est actuellement livrée, contre d’un côté, un front sunnite et de l’autre, un front conduit par l’Iran, avec comme vision de reconstruire un empire perse. De nombreuses et récentes déclarations des plus hauts dignitaires iraniens vont dans ce sens : reconstruire l’empire, en y incluant l’Irak et la Syrie. Le Yémen a été, depuis l’époque anté islamique, un territoire de rivalités entre la Perse et les autres puissances de la région.

En 1991, après l’invasion du Koweit par Saddam, le Maroc avait envoyé un petit contingent en signe de solidarité avec l’Arabie saoudite et les Emirats.

Le Maroc a également une présence discrète dans les domaines du renseignement et de la formation.

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