Les échanges commerciaux Maroc-Afrique subsaharienne trop faibles
Le ministère de l’Economie vient de publier une étude qui souligne la nécessité de construire une stratégie de long terme pour anticiper et profiter du potentiel économique que représente l’Afrique subsaharienne pour le royaume.
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H.M.
Le 13 octobre 2014 à 16h55
Modifié 11 avril 2021 à 2h36Le ministère de l’Economie vient de publier une étude qui souligne la nécessité de construire une stratégie de long terme pour anticiper et profiter du potentiel économique que représente l’Afrique subsaharienne pour le royaume.
« Maroc-Afrique, l'ambition d'une nouvelle frontière », est le titre de l’étude réalisée par la Direction des études et de prévisions financières (DEPF) du ministère de l'Economie du Maroc.
Il s’agit d’un document d’une trentaine de pages qui fait le point sur le cadre réglementaire, les opportunités d’exportation ou encore la présence des entreprises marocaines sur le marché africain.
D’emblée, le document souligne que « le Maroc n’a cessé depuis son indépendance de réaffirmer son identité africaine en plaçant le continent au cœur de ses choix stratégiques ».
Aujourd’hui, sous le règne du Roi Mohammed VI, « cette vocation africaine a pris une nouvelle dimension en s’inscrivant dans le cadre d’une vision de long terme ».
Dans ce contexte, « la stratégie économique développée par le Maroc en direction du continent africain, ambitionne d’ériger notre pays en hub régional, au service du co-développement dans les différents domaines clés pour notre avenir commun (la sécurité alimentaire, les infrastructures, la bancarisation et l’inclusion financière, les énergies renouvelables, la croissance verte…) », ajoute le document.
Un accord pour des exonérations totales
Après avoir évoqué les accords signés entre les deux parties et portant sur le volet commercial et sur l’investissement, le document rappelle qu’un projet d’accord de commerce et d’investissement avec l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), paraphé en 2008, devrait être signé prochainement. Cet accord prévoit notamment outre le traitement de la NPF, des exonérations totales ou des réductions de droit de douane et taxes pour certains produits, pouvant atteindre jusqu’à 50%. L’objectif étant d’instaurer un cadre juridique adéquat susceptible de renforcer les relations économiques et commerciales entre les deux parties.
Les échanges commerciaux restent faibles
Dans son second chapitre, l’étude évoque les courants d’échanges entre le Maroc et ses partenaires africains. « Malgré leur nette progression sur la dernière décennie, les échanges commerciaux du Maroc avec les pays africains reproduisent les mêmes faiblesses qui caractérisent les relations commerciales entre les pays du Sud ».
Sur la période 2003-2013, le montant global des échanges commerciaux du Maroc avec le continent africain a augmenté de 13% en moyenne annuelle pour se situer à près de 36 milliards de dirhams en 2013, représentant environ 6,4% de la valeur totale des échanges extérieurs du Maroc contre 4,6% en 2003.
« Une forte emprise de l’Etat sur l’économie »
Dans son troisième chapitre, l’étude revient sur les facteurs pénalisant les échanges. Et en premier lieu, il s’agit des politiques protectionnistes puisque « les pays africains ont en commun une tradition de forte emprise de l’Etat sur l’économie, cohérente avec le modèle de développement autocentré qu’ils avaient généralement adopté ».
Les problèmes structurels liés notamment à l’infrastructure des transports limitent l’expansion des relations commerciales entre le Maroc et ses partenaires africains.
Il existe un potentiel de développement du commerce
Dans son quatrième chapitre, l’étude note qu’un potentiel de développement du commerce existe, mais que pour l’heure, le commerce bilatéral entre le Maroc et les pays d’Afrique subsaharienne demeure faible par rapport à son potentiel. « Ce potentiel pourrait être atteint à travers la dynamisation et la diversification du cadre de coopération entre partenaires ».
La coopération universitaire pour booster les flux d’investissement
Le 5e chapitre est consacré aux opportunités d’exportation vers l’Afrique. « Les entreprises marocaines, notamment celles qui opèrent dans le secteur du textile, sont appelées à consolider leur présence sur le marché africain pour compenser les pertes liées au démantèlement de l’Accord Textile-Vêtement (ATV) ».
Mais « au-delà des biens et services, le Maroc ambitionne de revendre son savoir-faire en matière d’électrification, d’accès à l’eau potable, de construction des barrages, d’infrastructures routières et ferroviaires, de télécommunications et de nouvelles technologies ». Et d’ajouter que l’approfondissement de la coopération universitaire et culturelle entre le Maroc et les pays de l’Afrique subsaharienne serait de nature à encourager les flux d’investissement et de partenariat ».
La part des IDE reste très élevée
Pour ce qui est des investissements marocains en Afrique, ils sont essentiellement constitués d’investissements directs en Afrique subsaharienne, qui représentent 85% du total des flux des IDE sortants vers le continent et 51% du total des IDE marocains à l’étranger entre 2003 et 2013.
« Les IDE marocains dans la région fluctuent d’une année à l’autre mais leur part reste toujours élevée dans le total, représentant jusqu’à 88% des flux d’IDE sortants en 2010 », nous apprend le document, qui précise que l’évolution des flux par pays hôtes révèle que les principaux flux d’IDE ont été effectués en 2006, 2009 et 2010, essentiellement au Burkina Faso, au Mali et dans le secteur des télécommunications.
Concevoir une stratégie à long terme
Après avoir évoqué la multiplication des initiatives internationales en faveur de l’Afrique, le document note que le Maroc peut jouer un rôle important en matière d’assistance technique, scientifique, culturelle, et d’échange d’expériences dans différents domaines.
Pour ce faire, il est essentiel de renforcer le dialogue institutionnel et la coopération dans le domaine de l’éducation et de la formation, tout en renforçant les liens de coopération entre les chambres de commerce des deux partenaires afin de dynamiser une diplomatie commerciale non gouvernementale.
« C’est donc une stratégie à long terme qu’il convient de concevoir pour anticiper les évolutions positives et les dynamiques de transformations économiques, sociales et culturelles qui se profilent à l’horizon en Afrique subsaharienne », conclut le document.
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