Au Maroc, il existe en tout près de 22 millions de têtes d’ovins et de caprins, et environ 2 millions de bovins. “Cette année le nombre de têtes disponibles sur le marché, entre ovins et caprins, est de 5 millions, voire un peu plus, ce qui est suffisant“, déclare à Médias 24 Ben M'Barek Fenniri, président de l’Association nationale ovine et caprine (Anoc).

Pour ce qui est des prix, notre interlocuteur prévoit (espère ?) une légère hausse. «L’année dernière, les prix ont varié de 1.000 DH à 4.000, voire 5.000 DH par tête. Le prix moyen était d’environ 2.000 à 2.500 DH. Cette année, il devrait y avoir une augmentation de 5 à 10%, pas plus».

En 2013, les prix se situaient entre 35 DH et 45 DH, voire 50 DH le kilogramme. La moyenne était de 40 ou 42 DH le kg. Les prix varient aussi selon la race, le moment de l’acquisition et l’endroit où s’effectue l’achat. Les intermédiaires contribuent eux aussi à cette hausse.

Plus globalement, les prix des ovins dépendent aussi des prix des aliments de bétail. Cette année, les prix des aliments de bétail ont sensiblement augmenté, de plus, il n’y pas eu assez de récolte d’orge et le prix du transport a lui aussi augmenté.  

Qu’en est-il de l’état sanitaire? «Il est excellent, les moutons sont en bonne santé, assure M. Fenniri. «Le ministère de l’Agriculture a toujours pris des mesures pour traiter contre les maladies, en organisant des campagnes de vaccination contre les principales maladies contagieuses des ovins et caprins», souligne le président de l’Anoc.

L’Aïd El-Adha représente une part importante du chiffre d’affaires des professionnels, puisque près de 5 millions de têtes sont vendues à l'occasion de la fête. Plus précisément, le chiffre d'affaires global généré par l'Aïd est estimé à 10 milliards de DH.

Dans ce montant, les ventes de bétail représentent l'essentiel (80% environ), suivi par l'électroménager, les ustensiles, le tourisme intérieur et les petits métiers.

Les moutons se vendent aussi sur Internet

Outre les circuits de vente traditionnels (souks, commerces de quartier), certains acheteurs et vendeurs préfèrent passer par Internet.

De nombreuses annonces sont postées sur le site Avito. Dans la rubrique «animaux», les prix vont de 1.500 à 3.500 DH. Des photos et descriptions qui vantent les moutons sont postées. La plupart du temps, le vendeur propose de venir acheter un mouton directement à la ferme. La livraison à domicile est parfois proposée. Autre exemple: le site d’achat Marocdeal propose des «moutons certifiés bio» à 60 DH le KG dans les domaines de Biolabeldi.  

A ceux qui n’apprécient pas particulièrement la visite au marché, Mohamed Sriti propose lui aussi une alternative. Cet ingénieur électronique de formation a lancé en 2008 le site alhawli.com, souk virtuel de bétail. Il possède également un local commercial de vente à Hay Riad à Rabat.

L’année dernière, il a vendu près de 200 moutons contre moins de 50 en 2008 lorsqu'il avait démarré son affaire. Contacté par nos soins, M. Sriti nous confie qu’il y a eu plusieurs réservations sur son site, alors qu’il n’est opérationnel que depuis le dimanche 14 septembre. Mais les prix ne sont toujours pas affichés, car il préfère attendre une dizaine de jours avant l’Aïd pour fixer ses prix. Selon lui, ces derniers devraient connaître une légère hausse de 2 DH le kilo.

L’année prochaine, les souks seront mieux organisés

Pour mémoire, la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (Fiviar) s’est engagée en juillet dernier, en partenariat avec les collectivités locales, à installer des souks temporaires pour la commercialisation du mouton à l’occasion de l’Aïd El-Adha, dans le cadre de son contrat-programme 2014-2020.

Contacté par Médias 24, Hammou Ouhelli, président de la Fiviar, nous confie que cette opération ne commencera qu’en 2015. «Nous allons nous organiser avec certaines collectivités pour que les souks deviennent plus fonctionnels et moins bruyants».