Le document est certainement inédit dans sa forme, car on voit au début la préparation de la table et des micros et la mise en place de la salle. Par contre, pour le contenu, Hassan II avait prononcé une phrase devenue célèbre par la suite, à propos du voyage de Sadate à Jérusalem : “ce jour-là, le génie d’Israël était en panne“. A moins que Hassan II ne l’ait également prononcée en d’autres occasions, cette interview n’est pas inédite, bien qu’on n’en trouve aucune autre trace sur le web.

Nos recherches pour vérifier le caractère inédit de cette vidéo n’ont pas abouti. Selon nos sources, il s’agit d’une vidéo provenant des archives de la télévision française.

Hassan II est interrogé par plusieurs journalistes de la presse française. Les sujets sont ceux de l’actualité du moment : Sahara, le Maghreb, l’Afrique du Nord, l’armement du Maroc et sa situation économique et financière, le Libyen Kaddafi, la Tunisie qui venait de subir une attaque militaire par des mercenaires envoyés par la Libye (le 28 janvier 1980), l’OUA, le Proche Orient, la guerre froide…

Hassan II, en pleine forme, maîtrise tous ces dossiers. Hassan II répond avec brio, ses phrases sont  parfois prémonitoires. Voici un florilège :

Forces Armées Royales, défense : Hassan II montre sa connaissance techniques des avions de chasse et leurs défauts,  compare les F-5 et les Mirage, analyse les blindés libyens ...

Voyage de Sadate à Jérusalem :  “ce jour là, le génie d’Israël était en panne, il n’y a pas eu dans les deux ou trois jours, une relève pour faire une réponse aussi généreuse, aussi courageuse, aussi porteuse d’éléments positifs, le génie d’Israël a eu un collapsus“.

“La résolution de la question palestinienne est centrale dans la lutte contre l’extrémisme dit religieux ou à visage religieux“, explique le Roi Hassan II.

“Mon dossier est bon, je suis prêt à tout moment à négocier, pour la paix au Moyen Orient, pour la paix au Maghreb.

A propos de la manière dont la décolonisation s’est effectuée en Afrique: “Comme dirait Mauriac, l’histoire ne se refait pas comme un devoir de français“.

Afrique: “si elle joue le jeu de la démocratie, l’Afrique pourra se prémunir contre un mal qu’elle porte en elle-même, le tribalisme“.

Polisario: “S’il entre à l’OUA, je la quitterai“.

Kaddafi et la Tunisie: “La Tunisie est un peuple, ne sera jamais déstabilisée. Il faudrait une bombe atomique. La Tunisie a des amis. Le Maroc a pris ses dispositions pour la défendre en cas de besoin“.

Maroc-Algérie : “Un droit de suite serait une calamité, on ne sait pas où ça commence, on ne sait pas où ça finit“.

La dernière question porte sur les prisonniers politiques de l'époque, Abdellatif Laâbi et Abraham Serfaty. Hassan II qualifie le second de Marocain. Basri le fera expulser quelques années plus tard après avoir "découvert" sa nationalité brésilienne. Le Roi Mohamlmed VI rétablira les choses.

(Merci au forum FAR Maroc).