MP : Haddad promet de limiter le nombre de mandats de secrétaire général
Lahcen Haddad se pose en candidat du changement alors que son rival Mohand Laenser règne sur le Mouvement Populaire depuis 28 ans. Il veut s’assurer qu’une même personne ne reste au poste de secrétaire général plus de deux mandats.
MP : Haddad promet de limiter le nombre de mandats de secrétaire général
Partager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
Samir El Ouardighi
Le 14 mai 2014 à 15h51
Modifié 14 mai 2014 à 15h51Lahcen Haddad se pose en candidat du changement alors que son rival Mohand Laenser règne sur le Mouvement Populaire depuis 28 ans. Il veut s’assurer qu’une même personne ne reste au poste de secrétaire général plus de deux mandats.
Le candidat à la tête du MP a expliqué les raisons de sa candidature dans une conférence de presse tenue mercredi 14 mai à Rabat. Tenant à rendre hommage aux précédents secrétaires généraux, il ne manque pas de se démarquer d’eux en laissant entendre qu’il est l’homme du changement désormais nécessaire.
Lors de sa conférence de presse, Lahcen Haddad s’est échiné à expliquer que sa décision de se présenter contre le secrétaire général sortant Mohand Laenser n’était pas dirigée contre l’homme, mais motivée par des idées différentes et d’actualité. Refusant de s’attaquer à l’action ou au bilan de son concurrent, il dépeint cependant un tableau quelque peu négatif de l’état actuel de son parti.
Il affirme avoir pris sa décision après avoir diagnostiqué de graves défaillances au sein du MP qui est incapable de produire de nouvelles idées. Sans vouloir s’étendre sur le sujet, il laisse entendre que les vieilles recettes charismatiques du parti ont vécu et ne sont plus adaptées à l’air du temps pour attirer les compétences de demain. Malgré la participation de son parti au gouvernement, il affirme que sans changement à court terme, l’avenir au sein du MP lui paraît aussi sombre qu’incertain.
Evitant soigneusement de pointer le doigt vers quiconque, il brosse un tableau négatif de l’action actuelle de son parti qui découle de l’exclusion des femmes, de la marginalisation des talents et des jeunes et d’une politique tribale qui n’a plus lieu d’être.
Pour exemple, il dresse un réquisitoire contre la centralisation des décisions importantes qui impacte négativement l’avenir du MP, empêchant l’épanouissement des cadres et des militants du parti. Réfutant la pensée unique qui prévaudrait au sein du MP, il assure sa détermination à encourager la multiplicité des points de vue.
Il annonce que son originalité tient au fait qu’il mène un combat d’idées et que même en cas d’échec au secrétariat général du MP, il continuera à se battre pour instaurer un débat d’idées nécessaire pour l’avenir du Maroc. Pour Lahcen Haddad, son parti ne doit plus être axé ou catalogué comme un défenseur des Amazighs, ou même des Arabes, mais qu’il doit désormais simplement défendre les droits et être au service de tous les Marocains.
A une question tendancieuse d’un confrère qui s’interrogeait sur le côté clanique voire népotique de son parti, il répond que contrairement à d’autres et sans donner plus de détails, il n’a placé personne de sa famille dans le cabinet ministériel qu’il dirige et qu’il n’a donc rien à sa reprocher.
Interrogé par Médias 24 pour savoir s’il trouvait normal que les secrétaires généraux du MP s’accaparait le pouvoir pendant des décennies, il répond placide que ces pratiques sont le fruit d’une autre époque. Voulant sans doute éviter d’insulter l’avenir, il tempère son propos en assurant que dans le passé, les militants de son parti s’accommodaient bien de cette longévité car ils avaient besoin d’un leader charismatique. Rappelons que le fondateur du MP a été secrétaire général de 1957 à 1986 (29 ans) avant d’être déposé par un putsch en douceur de Mohand Laenser qui lui-même est le patron de ce parti depuis 28 ans.
Sur l’engagement public en 2010 de l’actuel SG de postuler pour un dernier mandat, engagement renié depuis vu qu’il s’est porté candidat à nouveau la semaine dernière, le candidat Haddad a préféré esquiver en suggérant de poser la question au principal intéressé.
Il nous a déclaré qu’à titre personnel s’il était élu, il s’engageait fermement à changer les statuts du parti pour limiter les mandats du secrétaire général du parti de l’épi à un maximum de 2.
Il conditionne cependant cet engagement à une discussion préalable et à l’accord des instances de son parti dans le but de rajeunir ses cadres, en précisant que cela ne signifiera pas la mise à la retraite des anciens.
Au final, il apparaît que Lahcen Haddad ne prône pas une vraie rupture car en outsider qu’il est dans cette élection, il sait mieux que quiconque qu’en s’engageant frontalement contre le grand favori Mohand Laenser, il peut mettre en danger son avenir politique au sein de son parti.