A Tanger, deux permis de construction en zone verte: “une erreur”

Deux autorisations de construire, signées en novembre 2013 par le maire de la métropole du nord du Maroc Fouad Elomari, concernent une superficie de plus de 14.500 m² située au cœur de la forêt de Rahrah, classée zone verte.  

A Tanger, deux permis de construction en zone verte: “une erreur”

Le 9 mai 2014 à 14h12

Modifié 9 mai 2014 à 14h12

Deux autorisations de construire, signées en novembre 2013 par le maire de la métropole du nord du Maroc Fouad Elomari, concernent une superficie de plus de 14.500 m² située au cœur de la forêt de Rahrah, classée zone verte.  

Selon des informations communiquées par des élus du conseil communal de Tanger et révélées dans un premier temps par Al Massae, ces autorisations concernent un premier titre foncier de 6.730 m² portant le numéro 135958/06 et un second de 7.772 m² portant le numéro 134180/06. Ces deux lots ont été titrés en 2011 et sont situés dans une zone proche du quartier de La Montagne et du club de golf de Tanger.

Sur les lieux des terrains, un ensemble de 14.502 m², les travaux de lotissement étaient en cours il y a quatre semaines avec des engins de travaux publics et une baraque de gardiennage installée. Portant le nom d’Alaymoun 1 et Alaymoun 2, les lotissements devaient offrir des lots d’habitations en R+2 et R+3. Les projets de construction sont situés sur une zone sans voierie et non reliée aux réseaux d’eau, d’électricité ou d’assainissement.

Selon l’élu communal et député Mohammed Khiyi, « ces autorisations ont été délivrées sans consultation avec le bureau de la commune ou les services techniques, et sans l’approbation de l’Agence urbaine ».

L’opposition du PJD à la commune de Tanger s’est saisie du dossier pour en informer le wali de Tanger Mohamed Yacoubi, lequel après consultation du dossier a demandé l’arrêt des travaux sur des projets Alaymoun 1 et 2. Représentant de l’Etat dans les provinces, le wali veille à l’application de la loi et des règlements en vigueur en concertation avec les services communaux et les services de police.

A la commune, des élus PJD, mais également d’autres formations plus faiblement représentées, ont demandé l’inscription d’un point à ce sujet à l’ordre du jour de la session du conseil communal prévue le 30 avril dernier, mais qui n’a finalement pas eu lieu, faute de quorum. Les élus du PJD ont également demandé qu’une présentation du bilan communal des activités en matière d’urbanisme soit faite. Le bâtiment et l’urbanisme, importants secteurs d’activité économique, sont régulièrement l’objet de pratiques qui violent la loi. Dans plusieurs communes, le « commerce » du foncier public et celui des permis de construire peuvent servir au blanchiment d’argent et au financement « au noir » d’activités politiques.

Interrogé par Médias 24, le maire de Tanger a reconnu « une erreur » dans la conduite de ce dossier, insistant sur le fait que les travaux étaient à l’arrêt. Cependant, alors que l’information sur l’illégalité des autorisations était connue avant que des courriers ne soient adressés au wali et au maire, les engins de travaux publics continuaient de s’activer sur le site des deux terrains. Le dossier Alaymoun 1 et 2 et les dossiers des permis de construction accordés par la mairie devraient ressurgir à la session du mois de mai de la commune urbaine de Tanger.

Le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad a également été saisi en date du 14 avril sur ce dossier des permis de construire Alaymoun accordés « par erreur ». Le député Mohamed Khiyi a demandé l’envoi d’une commission d’inspecteurs du ministère pour étudier le dossier Alaymoun et d’autres dossiers de l’urbanisme.

Le secteur du patrimoine immobilier et foncier fait actuellement l’objet d’une attention particulière de la part des élus locaux. Concernant le patrimoine communal, des sources du conseil de la ville confirment à Médias 24 qu’un important local balnéaire municipal sur la plage de Tanger est loué à 60.000 DH par an à un adjoint au maire alors que ce dernier en retire 720.000 DH par an.

Dans son plus récent rapport, la Cour des comptes avait signalé la mauvaise gestion affectant les fonds des quatre arrondissements de la ville de Tanger et la perte de revenus communaux pour mauvaise gestion à la gare routière de la ville.

Interrogé sur ce dernier point, Mohamed Khiyi du PJD assène une réponse qui en dit long sur certaines pratiques de gestion locale : « Ce que la ville perd en revenus, certains individus le gagne en revenus indus » assène-t-il. Des élus demandent par ailleurs une amélioration du système de collecte des taxes communales au niveau des marchés et des débits de boissons, « une véritable passoire connue de tous » selon nombre d’élus rencontrés au cours de ses dernières semaines dans le cadre de la préparation de cet article.

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