Une intéressante interview de François Soudan sur 2M

L'émission télévisée de 2M «Mais encore» a reçu le 28 avril François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique. L’occasion pour le journaliste de répondre à des questions sur les relations du Royaume avec la France, l’Afrique, l’Algérie et sur le dernier livre de Moulay Hicham.  

Une intéressante interview de François Soudan sur 2M

Le 29 avril 2014 à 17h16

Modifié 11 avril 2021 à 2h35

L'émission télévisée de 2M «Mais encore» a reçu le 28 avril François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique. L’occasion pour le journaliste de répondre à des questions sur les relations du Royaume avec la France, l’Afrique, l’Algérie et sur le dernier livre de Moulay Hicham.  

Le Maroc face à la France

La récente frilosité des relations entre le Maroc et l’Hexagone s’expliquerait par une gauche qui a toujours choisi le camp algérien.

Sur les tensions actuelles qui entachent les rapports entre les deux pays, François Soudan pense que la crise actuelle est liée au tropisme clairement algérien du président Hollande et de son entourage. Il poursuit cependant que le lobby algérien en France a pris un sérieux coup avec le fauteuil roulant de Bouteflika et que l’image de l’Algérie semble moins attractive que jamais.

Sur le marché africain, le Maroc commence à concurrencer la France et cela entraîne de facto une inimitié avec un pays qui a toujours considéré ce continent comme sa chasse gardée.

Le Maroc avec l’Afrique

François Soudan revient en détails sur la visite royale en Afrique qui a permis au royaume de se repositionner comme le nouvel acteur essentiel et incontournable de la région du Sahel.

Longtemps écarté par l’Algérie, le Maroc y revient en force et ce à la demande des acteurs africains qui ne veulent plus se retrouver en tête-à-tête avec l’Algérie et avec le soutien de la France et des Etats-Unis qui sont déçus par le jeu algérien.

La carte maîtresse de ce retour est la carte religieuse dans une région qui compte 190 millions de musulmans car le modèle marocain s’exporte grâce à son rite sunnite malékite qui rassure les voisins.

L’intervention économique marocaine qualifiée de «soft power» n’est pas en reste car elle porte sur ce que le Maroc fait de mieux comme l’irrigation, l’élevage mais aussi en investissant dans les assurances, le secteur bancaire, la téléphonie, le ciment, les engrais …

Le principal changement avec le précédent règne est que le Roi Mohamed VI aime l’Afrique et s’y sent bien. Le discours du souverain tenu le 24 février dernier à Abidjan est une véritable feuille de route qui dit oui au co-développement sud-sud et  énonce que l’Afrique n’a pas besoin d’aide mais de partenariat et de coopération triangulaire (Maroc intermédiaire entre l’Afrique et l’Europe).

Si le Maroc a quitté l’Organisation de l’unité africaine (OUA), il y a plus de 30 ans, il assiste toujours aux sommets de l’Union Africaine (UA) comme observateur car il a désormais une stratégie de contournement du problème du Sahara. Ainsi, malgré le fait que le Mali et la Mauritanie reconnaissent l’existence du Polisario, le Royaume dialogue sans complexes avec ces pays.

Il rappelle que malgré une relative tension avec la Mauritanie, le Maroc reste un partenaire économique autrement plus important que l’Algérie dans le secteur bancaire notamment.

Le Maroc reprend la main

La diplomatie économique marocaine a pris son envol grâce aux changements opérés par le nouveau Roi car Hassan II n’allait pas en Afrique mais attendait que les dirigeants africains viennent à lui. Cette politique d’antan a ouvert un boulevard à la diplomatie algérienne qui en a profité pour imposer ses vues sur le continent mais depuis 1999, la donne a changé et l’Algérie en fait les frais.

Les dirigeants algériens prendraient très mal cette nouvelle stratégie marocaine qui porte ses fruits car le Maroc fait désormais partie de la solution du problème en Afrique. François Soudan en veut pour preuve ses rencontres avec des politiques et militaires algériens qui seraient extrêmement acrimonieux à l’égard de la visite royale en Afrique.

Si le fil rouge des tensions avec le voisin de l’Est reste le Sahara, il assure que tant que l’Algérie sera ce qu’elle est, les lignes ne bougeront pas avec le Royaume. Il poursuit que le Sahara n’est que la conséquence des mauvaises relations avec l’Algérie et non la cause car le différend entre les deux pays remonte à la guerre des sables.

Revenant sur le problème de génération entre les classes dirigeantes des deux pays, il soutient non sans humour que même quand la génération algérienne aux commandes doit partir, elle s’accroche au pouvoir en fauteuil roulant s’il le faut.

Moulay Hicham, l’homme qui voulait devenir roi

François Soudan revient sur le récent livre de Moulay Hicham en affirmant que le prince qui se dit banni du Maroc ne l’est pas dans les faits puisque de son propre aveu, il retourne souvent dans son pays.

Le titre de son ouvrage prête donc à confusion car s’il est banni de quelque part, c’est plutôt du cœur du pouvoir et au final, ce n’est qu’une histoire de famille qui ne concerne pas les Marocains. Commentant le côté people du livre, il pense qu’il est dans la lignée des livres comme «Le dernier roi» ou «Quand le Maroc sera islamiste» qui se sont trompés sur le cours de l’histoire de la monarchie marocaine.

Soudan a du mal à plaindre son auteur car il s’en prend à tout le monde y compris à sa propre famille et aux journalistes qui l’ont pourtant longtemps soutenu. Avant sa rupture avec François Soudan, le prince lui avait assuré que le nouveau roi ne resterait pas en place plus de 6 mois car il n’aimait pas le job de souverain et qu’il serait déposé par les militaires.

Au final, rien de tout cela n’est arrivé car le prince s’est totalement trompé sur la personne de son propre cousin qui a démontré qu’il était taillé pour régner.

 


Mais encore avec François Soudan par 2mtv

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