Le Parti de la justice et du développement qui voulait récupérer les sièges qu’avaient perdu ses représentants par décision du Conseil constitutionnel n’a pas réussi à reprendre la main. Aussi bien à Moulay Yacoub qu’à Sidi Ifni, le PJD s’est incliné devant les candidats de l’Istiqlal et du PAM

Dans le bastion istiqlalien de Moulay Yacoub, c’est le candidat de l’Istiqlal, Lahcen Chehbi qui a été réélu avec 59,5 % des votes exprimés contre 40,4% pour le candidat du PJD Mohamed Youssef. Le mandat de ce dernier avait été invalidé en juillet 2013 par le Conseil constitutionnel qui lui avait reproché d’exploiter la cause palestinienne en invitant des palestiniens à un meeting électoral.

Rappelons que la précédente élection législative de Lahcen Chehbi en octobre 2013 avait été aussi invalidée par le Conseil Constitutionnel au mois de février dernier pour incitation à la haine contre le chef du PJD.

L’élection au mandat de député de Moulay Yacoub en est donc à sa troisième édition en moins d’une année. Il est d’ailleurs possible que le PJD dépose un ultime recours pour invalider à nouveau l’élection du député Chehbi et convoquer un nouveau scrutin. Si le Conseil constitutionnel va dans son sens, on s’achemine alors vers un nouveau suffrage qui constituera à n’en point douter un record mondial de scrutin pour un seul et même mandat, dans la même circonscription.

A Sidi Ifni qui a longtemps voté PJD, le siège va désormais revenir au candidat du PAM Mohamed Aboudrar qui a remporté le scrutin avec 48,2% des voix contre 23% pour le Pjdiste Mohamed Issam. Pour rappel, le Conseil constitutionnel avait invalidé l’élection en 2011 de ce dernier pour avoir été condamné par la justice. Il faut cependant souligner que le taux de participation n’a atteint que 26% et cette forte abstention relativise la victoire claironnée par le PAM. La section locale du PJD s’est d’ailleurs empressée de publier un communiqué dénonçant les conditions du scrutin en accusant son rival d’avoir acheté des voix et d’avoir fait comptabilisé des voix de votants absents

Si ces nouvelles élections ne risquent pas de remettre en cause l’équilibre des forces à la 1^e chambre, elles constituent à n’en point douter un revers électoral pour la majorité menée par le PJD car sa côte de popularité semble avoir pris du plomb dans l’aile.